
Auteur : Dan Gearino
Traducteur : Fanchita Gonzalez Batlle
Date de saisie : 02/11/2006
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : L. Levi, Paris, France
Collection : Piccolo
Prix : 10.00 / 65.60 F
ISBN : 978-2-86746-422-5
GENCOD : 9782867464225
- Les courtes lectures : Lu par Virginie Molina, eleve du Cours Florent – 02/11/2006
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Virginie Molina, eleve du Cours Florent
- Les presentations des editeurs : 20/10/2006
Je n’ai pas prononce un seul mot depuis le matin ou je suis descendu du car a Barrington, il y a cinquante-deux ans. J’avais dix ans, et ma mere venait de se volatiliser au beau milieu de la nuit. Depuis, elle n’a plus jamais donne signe de vie […]. Tout le monde ici vous dirait que je suis sourd-muet. Rien de plus faux. En realite, j’ai entendu tout ce qui en valait la peine dans cette ville. Les confidences qui vont suivre devoilent une ville du sud des Etats-Unis pourrie par l’argent, l’ambition et la xenophobie.
Dan Gearino, apres des etudes de cinema et des collaborations a differents journaux, rejoint le News & Observer en 1993. Puis il embrasse une seconde carriere de romancier. J’ai tout entendu est son premier roman. Il continue son auscultation du Sud dans De toutes pieces. Sa vision de la litterature ? Le roman doit etre une enquete, pas une confession.
” Gearino est de ces ecrivains dont l’inventivite, la malice, la cruaute, la justesse du regard n’ont d’egal que l’art et la maitrise du recit. ”
Telerama
- Les courts extraits de livres : 20/10/2006
Une douzaine d’ecoles elementaires alimentent en eleves deux lycees, qui a leur tour livrent au monde leurs contingents d’egorgeurs de poulets et de tailleurs de steles. On denombre trente et une eglises, trois detaillants de materiel agricole, une quarantaine de gardiens de la paix, trois bibliotheques, zero marchand de vin et taverne, une statue de soldat confedere, en memoire des troupes que Barrington envoya defendre la cause, et dont la majeure partie trouva la mort des la premiere nuit, apres qu’un soldat ivre eut renverse une lanterne dans la grange ou ils bivouaquaient.
Du moins c’est ce a quoi ressemblait Barrington en 1966, lorsqu’elle attira l’attention du monde entier. Quelques changements ont eu lieu depuis. Par exemple, on peut desormais acheter de l’alcool autre que la gnole de contrebande fabriquee sous les fagots. Mais a part ca, ces vingt-cinq dernieres annees ont laisse bien peu de traces.
Comme tout le monde, j’ai tendance a me voir comme le point autour duquel gravite tout le reste, et donc pour moi le centre de l’univers c’est la gare routiere de Barrington, a deux pates de maisons du tribunal. On a deja vu plus reluisant comme centre de l’univers : une salle d’attente avec des banquettes, un guichet, une buvette, un bureau de chef de gare, des toilettes pour hommes et pour femmes, trois emplacements pour les cars, et un cagibi qui constitue mon chez-moi. Le matin, je nettoie les toilettes et balaie la salle d’attente, et le soir, je ramasse les detritus sur l’aire de stationnement. Une fois par semaine, je lave les vitres et passe la serpilliere.