
Auteur : Sylvia Rozelier
Date de saisie : 28/08/2008
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : le Passage, Paris, France
Collection : Litterature
Prix : 15.00 / 98.39 F
ISBN : 978-2-84742-120-0
GENCOD : 9782847421200
Sorti le : 28/08/2008
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- Le choix des libraires : Choix de Chantal Bonnemaison de la librairie COLOPHON a GRIGNAN, France (visiter son site) – 01/09/2008
Nous faisons connaissance de Judith et Yann au debut de la felure, imperceptible. Cela fait cinq ans qu’ils s’aiment.
On est a l’interieur de Judith : elle est le pivot de l’histoire qui se raconte.
C’est avant tout un livre d’atmosphere, de silence, de regrets, de nostalgie.
Tout se joue sur un week-end.
Judith, pour essayer de changer la fin qu’elle sent ineluctable, pour essayer d’insuffler un nouveau souffle a leurs rencontres, pour essayer d’effacer ce qui est ecrit depuis le debut “je partirai, je pars toujours” ; ou pour aller jusqu’au bout de la fin, pour se conforter dans l’idee que plus rien ne peut etre fait pour revenir sur d’autres rails, emmene Yann dans la demeure familiale, pleine de souvenirs de l’enfance ancres en elle.
Des bribes de vie, la rencontre avec Yann, la relation exceptionnelle avec son grand-pere pianiste Yvon, la relation tumultueuse avec Thadee, la fantaisie de Judith, la patience puis l’exasperation de Yann, les moments inoubliables passes a la Gatiere, cette recherche de l’enfance perdue, ce vide a combler, Judith le raconte avec des mots distilles, laches comme par hasard, arraches aux forceps.
Et evidemment la lassitude, l’incomprehension finale et le depart de Yann.
On lit ce livre comme on feuillette un album photos, couleur sepia.
- Les presentations des editeurs : 12/07/2008
Judith et Yann s’aiment depuis cinq ans. C’est long et tres court a la fois cinq ans. Le temps qui passe sur les etres comme par megarde, leger et doux. Et puis un soir, quelque chose dans l’air, infime. Rien n’a change et pourtant…
Chez Judith, un sentiment d’urgence. Leur histoire reclame sa part de verite. Un projet. Un depart.
Elle emmenera Yann la-bas, dans la maison du bord de mer, La Gatiere, ce lieu de l’enfance qu’elle n’a jamais ouvert a personne. Ni a lui, ni a aucun autre homme. A Yann, elle donnera cette part d’elle-meme jamais devoilee. A leur histoire, une preuve…
Face a la mer, face a eux-memes, un cap a franchir.
Se gagner ou se perdre.
Je partirai, je pars toujours, c’est l’histoire des mots qu’on prononce le premier soir, qui donnent le ton, annoncent la couleur… l’histoire deja ecrite avant d’avoir commence.
Sylvia Rozelier est l’auteur de Deux heures (Le Passage, 2006). Je partirai, je pars toujours est son deuxieme roman.
- Les courts extraits de livres : 12/07/2008
On ne sait pas a quoi ca tient, l’enchainement des choses, des temps, l’imbrication, l’enlisement, le glissement entre deux etres. Pourquoi ca existe, pourquoi la, maintenant, ce soir plutot qu’un autre, la difference d’avec l’instant d’avant. Un regard, une intonation dans la voix, une hesitation dans le geste, une meche de cheveux aussi bien. Si peu ? Sait-on. Ce qui a cree ca, ce qui a commence de palpiter, de fremir, ce qui se noue ou se denoue, ce qui coince. Ca coince ? Non, c’est quelque chose en deca. Rien ne manque, rien n’existe en plus ou en trop. En apparence. Le decor identique, les personnages. L’homme, la femme en place pour rejouer la meme scene, s’aimer encore. C’est ecrit. Le temps passe, inexorablement il passe. Sable dans le sablier eternel, les heures coulent, poussent lentement le jour vers sa fin ; eux vers un lendemain sans heurts.
C’est ecrit, ca s’ecrit doucement, gentiment. Judith emiette un quignon de pain, elle compte les miettes. Une, deux, trois miettes. Dix, quinze, vingt. Les miettes s’amoncellent, elle les entasse. De la pointe de son couteau, elle dessine des formes aleatoires, un labyrinthe. Elle invente des traces. Des courbes. Des sillons. Une ville sur la nappe. C’est un soir sans effort, de vide, de vie en somme. Le vide qui n’est ni ennui, ni douleur, qui est… le vide sans la pensee du vide, sans la pesee.
Un soir ordinaire a se dire des phrases tranquilles a propos de choses sans importance. Des phrases de rien pour remplir le temps. Preparer l’instant d’apres, l’instant des corps recommences. Toujours recommencer. Rien n’est grippe encore. On pourrait se contenter de la poursuite du temps tel qu’il se presente, doux, tiede, neutre. On pourrait… Oui mais voila, quelque chose existe bel et bien. La dans la piece, une sensation trouble, diffuse. On pourrait la chasser, l’etouffer, l’evacuer. Elle gagne. Elle envahit. L’air moins lisse, moins souple, le temps qui aurait commence de se mesurer. Moins fluide. Et soudain l’envie de s’y arracher, soudain oui l’idee que quelque chose doit se produire, ici et maintenant, avancer ou reculer.
Pourquoi soudain cette urgence ou ce hasard, on ne sait pas.