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Jerusalem

Auteur : Goncalo M. Tavares

Traducteur : Marie-Helene Piwnik

Date de saisie : 10/09/2008

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : V. Hamy, Paris, France

Prix : 22.00 / 144.31 F

ISBN : 978-2-87858-281-9

GENCOD : 9782878582819

Sorti le : 10/09/2008

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  • Les presentations des editeurs : 25/09/2008

Hinnerk avait ete entraine a ne pas attendre, a agir, a faire siennes les choses. Il avait ete le soldat qui avance dans le couloir ouvert par le danger. Et le danger etait un endroit privilegie pour que des evenements se produisent. Comme si le danger accelerait l’homme, le rendait superactif, un grand constructeur. Ce n’est que face au grand danger que l’on construit des edifices solides ; les edifices batis en toute securite lui paraissaient incarner la lenteur, le mensonge, exempts qu’ils etaient de la peur qui accelere l’irruption de la verite de toute matiere, qu’il s’agisse de matiere humaine ou de simples briques.
Et ce qui l’excitait tandis qu’il flairait la crosse de son arme, c’etait l’odeur de ses mains. En regard des sensations qu’il parvenait a analyser depuis quelques annees, l’une avait pris force en lui : Hinnerk serait capable de manger de la chair humaine.
Ce qui l’excitait, une fois encore, courbe au-dessus de son arme, c’etait cette dilatation du monde, cet enrichissement du desir. Il sentait cela comme une capacite en trop, une force en plus, au-dela de la normalite, la capacite de depasser les limites.
Mais cette capacite qu’il sentait en lui ne laissait pas de l’effrayer.

Goncalo M. Tavares est un ecrivain portugais ne en 1970. Apres avoir etudie la physique, le sport et l’art, il enseigne l’epistemologie a Lisbonne. Son premier livre traduit en France, Jerusalem, a obtenu le Prix Saramago 2005.

Genie d’un immense avenir.

Enrique Vila-Matas,
Le Magazine litteraire

  • La revue de presse Claire Devarrieux – Liberation du 6 novembre 2008

Six personnages en quete de quelque chose ou quelqu’un, une eglise, un pere, un sexe, un client, une bonne ou une mauvaise action, glissent vers leur destin, se separent et s’assemblent comme des billes de mercure. L’epicentre se situe a 4 heures du matin, c’est le 29 mai, nous sommes dans une ville, la nuit, effares, surpris et combles, pas pres d’oublier ce roman, Jerusalem (si je t’oublie, Jerusalem, que ma main se desseche). Lidia Jorge, qui parraine l’auteur, Goncalo M. Tavares (ne en 1970) aux Belles Etrangeres, salue l’equilibre qu’il instaure entre la sensation d’etrangete et l’inscription dans un univers connu.

  • La revue de presse Marianne Payot – L’Express du 6 novembre 2008

Qui est fou et qui ne l’est pas ? Certains peuples, comme certains individus, sont-ils destines a etre les victimes ? Et d’autres, les bourreaux ? La neutralite a-t-elle un sens ? Rarement des idees auront ete si bien incarnees, l’instinct de vie et celui de mort, si justement decrits. Mais, attention ! rien n’est glauque ici, ni ardu. C’est sur un mode ironique et expressionniste que Tavares nous entraine a la frontiere de la folie et de la raison. Magistral ! Et follement rejouissant..

  • La revue de presse Antoine Perraud – La Croix du 5 novembre 2008

Parabole en forme de spirale, empruntant son rythme au montage des films expressionnistes allemands, distillant l’angoisse d’un Kafka mais imposant la distance erudite d’un Borges, Jerusalem est un roman barde de references (Kierkegaard, Arendt…) et pourtant a nul autre pareil.
Il y a des ecrivains qui mettent leurs tripes sur la table (Celine), d’autres qui donnent l’mpression de ne faire que passer. Tavares reussit le prodige de chambouler comme rarement, l’air de ne jamais y toucher : la ferocite des situations, l’habilete narrative, le regard dissequeur et si exact, la liberte laissee au lecteur de compatir ou de s’engouffrer dans la cruaute, la beaute resultant du brouillard spatio-temporel qui nimbe ces degres de la deraison, font de Jerusalem une experience de lecture extravagante et singuliere…
Les editions Viviane Hamy proposent, en (magnifique) traduction, un seul volet d’une trilogie d’un auteur ne en 1970, surgi en litterature en 2001, deja couvert de prix et ayant, dans sa precocite flamboyante, aborde tous les genres, du theatre a la poesie. Il est grand temps de prendre ce train en marche…

  • La revue de presse Christine Ferniot – Telerama du 15 octobre 2008

En depit de ses references a Hannah Arendt ou Kierkegaard, l’auteur s’echappe de la theorie, privilegiant l’intrigue, l’emotion, la surprise. Son ecriture concise, son sens de la description et son ironie evitent l’effet tragique ou la froideur philosophique. Jerusalem est un grand roman sur l’enfermement et l’oppression, ou Tavares affirme que l’on peut etre, a tour de role, victime ou bourreau, puisque la neutralite humaine n’existe pas.

  • Les courts extraits de livres : 25/09/2008

Ernst et Mylia

Ernst Spengler etait seul dans sa mansarde, la fenetre deja grande ouverte, pret a se jeter, quand le telephone sonna, subitement. Une fois, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze, douze, treize, quatorze, Ernst alla repondre.

Mylia habitait au premier etage du numero 77 de la rue Moltke. Assise sur une chaise inconfortable, elle pensait aux mots essentiels de son existence. Douleur, pensa-t-elle, douleur etait un mot fondamental.

Elle avait ete operee une fois, puis une autre, operee a quatre reprises. Et maintenant cette chose-la. Ce bruit au centre de son corps, jusqu’aux moelles. Etre malade, c’etait une facon d’eprouver la resistance a la douleur, ou l’envie de s’approcher d’un dieu quel qu’il fut. Mylia murmura : l’eglise est fermee la nuit.

Quatre heures du matin le 29 mai, et Mylia n’arrive pas a dormir. Douleur constante venue de l’estomac, peut-etre de plus bas, d’ou vient exactement la douleur ample qui ne se situe pas en un point precis ? Peut-etre de la partie basse de l’estomac, du ventre. Ce qui est sur c est qu il etait quatre heures du matin et qu’elle ne s’etait pas reposee une minute. Fermer les yeux quand on a peur de mourir ?