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Journal de guerre, 1940-1941 : Imbeciles, c’est pour vous que je meurs !

Auteur : Valentin Feldman

Date de saisie : 02/11/2006

Genre : Biographies, memoires, correspondances…

Editeur : Farrago, Tours, France

Prix : 25.00 / 163.99 F

ISBN : 978-2-84490-177-4

GENCOD : 9782844901774

  • Les presentations des editeurs : 06/07/2006

” Imbeciles, c’est pour vous que je meurs ! ” Par ce cri genereux et desespere, Valentin Feldman prit conge de la vie le 27 juillet 1942, devant les soldats allemands d’un peloton d’execution. Quelques mois plutot, le jeune philosophe, eleve de Victor Basch, avait fait le choix de l’action clandestine, mettant un terme a l’un des plus beaux journaux de guerre qu’il nous soit donne de lire. Commence a Rethel, dans la sottise desesperante du cantonnement militaire et la promiscuite des hommes en armes, cet ecrit s’etend sur deux annees ou son auteur en appelle a la solitude pour se defaire de la betise, des idees courtes des bien-pensants. Le texte est d’une densite rare, nous conviant a partager une experience unique, celle de la metamorphose d’une existence en destin. Temoin actif de la guerre, penseur de l’engagement, proscrit pour ses origines juives, resistant et bientot condamne, Feldman ecrit en homme libre. Sombres parfois, virulentes, ironiques, legeres et tendres aussi, ces pages disent tout a la fois la poesie du monde, la fermete d’une conscience exigeante, les doutes d’une pensee qui reclame l’action… Bien plus qu’un journal de bord, c’est l’oeuvre d’un ecrivain par sa maitrise du recit, le trace 6n des descriptions, la pointe assassine des portraits. Une ecriture portee par l’attachement au monde.

  • La revue de presse P. K. – Le Monde du 2 juin 2006

Valentin Feldman a trente-trois ans lorsqu’il est execute au Mont-Valerien, le 27 juillet 1942. Avant de tomber, il lance a ses bourreaux cette invective, qui a ete placee en sous-titre de la premiere edition de son Journal : “Imbecile, c’est pour vous que je meurs !” La phrase fera date. Maurice Schumann la citera au Senat en 1997. Avant lui, Louis Parrot, Claude Roy, Jose Corti, Jean-Paul Sartre et… Jean-Luc Godard (dans un court metrage en 1988) se souviendront du defi superbe qui appartient a la memoire de la Resistance. Il est parfaitement a l’image de ce surprenant journal, veritable revelation comme le fut celui de Boris Vilde… Certes, les circonstances historiques sont presentes, commentees, mais ce Journal vaut surtout par l’admirable liberte d’esprit et la force de conviction, par l’aisance de la langue et le bouillonnement philosophique qui habitent le jeune homme. Une sorte d’urgence de penser transcende l’impuissance et l’ennui, se fait elle-meme action.

  • La revue de presse Laurent Lemire – Le Nouvel Observateur du 25 mai 2006

Philosophe et resistant, fusille a 33 ans au mont Valerien, Valentin Feldman a tenu son journal en 1940 et en 1941. Une revelation.

Imbeciles, c’est pour vous que je meurs ! Derriere la formule, il y a la realite d’un jeune homme qui tombe sous les balles des Allemands. Valentin Feldman les avait fusilles du regard avant d’etre execute ce 27 juillet 1942 au mont Valerien. De ce tragique destin qui inspira Jean-Luc Godard pour un court-metrage en 1988, il reste les pages d’un Journal, a relire comme un breviaire contre la betise, comme un antidote a l’ennui, comme un remede a la lachete. La liberte de choisir sa catastrophe est encore une forme de liberte.
Le Journal de guerre de Valentin Feldman (1909-1942) couvre les annees 1940-1941. Il constitue un temoignage supplementaire sur la drole de guerre et la defaite ; il donne jour apres jour la vision d’un combattant sur ce moment ou la France bascule dans l’Occupation et il revele egalement le parcours d’un intellectuel qui a rejoint le Parti communiste en 1937.
Au debut, les mots jetes par Feldman dans ses cahiers n’ont pas le gout de l’urgence. On y decouvre un homme dans toute sa fragile determination. Puis la densite du texte semble indiquer la brievete de la vie restante, comme s’il fallait dire au plus juste dans un temps que l’on sait inconsciemment compte depuis ce 14 juillet 1940 : J’ai passe ma mauvaise humeur a graver sur un morceau de bois un NON…. Grand devoreur de livres, admirateur des romans metaphysiques de Malraux, il etait de l’etoffe des hommes pour qui la vie compte moins que le destin. Ma mort est la plus belle reussite de ma vie, avait-il griffonne dans sa cellule. Il ne faut pas me pleurer. Je meurs en homme, sans trembler, propre, comme j’ai vecu en homme…. Ce Journal, c’est aussi l’histoire d’un jeune homme qui apprend a hair sans hair sa haine pour finalement eprouver l’illusion de cette haine. Je sens sourdre en moi une sombre colere. Contre les salauds du monde qui donnent la souffrance et contre ceux – plus salauds encore – qui viennent la justifier en lui donnant un sens….