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Journal d’un cure de campagne au XVIIe siecle

Auteur : Alexandre Dubois

Preface : Philippe Guignet | Henri Platelle

Date de saisie : 08/04/2008

Genre : Biographies, memoires, correspondances…

Editeur : Presses universitaires du Septentrion, Villeneuve-d’Ascq, France

Collection : Documents et temoignages, n 1043

Prix : 22.00 / 144.31 F

ISBN : 978-2-85939-998-6

GENCOD : 9782859399986

Sorti le : 13/03/2008

  • Les presentations des editeurs : 09/04/2008

Vrai journal, tenu par un vrai cure de campagne, ce document nous vient d’un village situe sur la frontiere belge, dans l’ancien Tournesis, Rumegies (Nord, arrondissement de Valenciennes, commune de Saint-Amand-les-Eaux). La, vecut, au tournant des XVIIe et XVIIIe siecles, le cure Alexandre Dubois, qui dirigea sa paroisse pendant 53 ans (1686-1739), partageant en tout les joies et les epreuves de son troupeau, dans une region ou des guerres atroces achevaient de fixer les limites de la France.
Dans le Journal qu’il tint pendant environ 25 ans, on voit revivre avec une extreme precision un de ces petits groupes humains qui echappent generalement aux prises de la science et qui pourtant constituent la substance meme du passe. On lie connaissance avec un pretre droit, rigide meme et pourtant plein de passions et de prejuges. On decouvre dans un cadre restreint les contrecoups parfois tragiques des malheurs et des controverses de ce temps. Le lecteur ne pourra plus oublier certains cris de douleur devant des exces de misere : On etait las d’etre au monde (1694) ou Le Jugement dernier sera-t-il plus effroyable ? (1709). Aux historiens d’utiliser cette riche matiere.
Ce document saisissant meritait une nouvelle edition, les deux premieres qui datent de 1965 (Paris, Le Cerf) et 1997 aux Presses Universitaires du Septentrion etant tout a fait epuisees.

Henri Platelle, ne en 1921, docteur es Lettres, a enseigne l’histoire du Moyen Age aux Facultes catholiques de Lille (1949-1987) et a l’Institut catholique de Paris (1973-1985). Surtout specialise dans l’histoire des mentalites et l’histoire religieuse, il a ecrit une douzaine de livres et plus d’une centaine d’articles scientifiques. Il a ete elu a l’Academie royale de Belgique (1990) en qualite d’associe etranger

Presentation, edition et notes par Henri Platelle, professeur a l’Institut catholique de Lille

Preface de Philippe Guignet

  • Les courts extraits de livres : 09/04/2008

UN VILLAGE SOUS LA CROSSE RUMEGIES

L’abbaye de Saint-Amand

A l’extreme nord du royaume de France, dans le Tournaisis recemment annexe, se dressait vers les annees 1680 l’abbaye de Saint-Amand. Fondee par le roi Dagobert (mort en 639), elle gardait de son passe millenaire des souvenirs illustres, un riche domaine et une etonnante faculte de renouvellement. Elle venait precisement de connaitre de 1622 a 1673 la prelature grandiose et tumultueuse de l’abbe Nicolas Dubois, qui consacra un demi-siecle d’efforts a la reforme de l’abbaye, a la defense de son exemption et a la reconstruction integrale de ses batiments.
Au moment ou debute cette histoire, on commencait a oublier les mille peripeties, parfois burlesques, de la guerre que l’abbe Dubois avait soutenue contre l’eveque de Tournai dans l’affaire de l’exemption. Apres avoir ete successivement suspendu de ses fonctions, arrete, remplace, retabli, excommunie, puis retabli a nouveau, l’imperieux abbe – dont la devise etait pourtant pacifiee – avait finalement triomphe et fait reconnaitre par Rome une exemption, douteuse dans son principe (17 mai 1672). D’autres resultats, a nos yeux plus importants, demeuraient heureusement de son gouvernement. Tout d’abord la regularite des moines etait devenue parfaite, au point de faire l’admiration de Dom Martene, le celebre mauriste, venu en 1713 consulter les manuscrits de la bibliotheque. Et, d’autre part, un monastere tout neuf, presque princier, se dressait maintenant sur les bords de la Scarpe. Le joyau de cet ensemble de constructions, distribuees sur un carre de 180 m de cote, etait evidemment l’eglise abbatiale. Avec ses 120 m de long, son double transept, son choeur sureleve, auquel on accedait par quarante-trois degres, sa tour-portail de 80 m – sans parler de la richesse de la decoration interieure, a laquelle contribua Rubens – cette blanche cathedrale dominait la region comme le symbole meme de l’autorite de l’abbaye et de la puissance d’une tradition. Tout cela a peri dans les annees qui suivirent la Revolution, a l’exception pourtant de la tour, sauvee par sa masse meme. Toujours visible de loin dans ce pays tres plat, elle continue a suggerer avec force le role spirituel et temporel des abbes de Saint-Amand.
Du haut de cette tour, on pouvait embrasser du regard ce qu’on appelait la ville et terre de Saint-Amand, autrement dit la seigneurie abbatiale, ou l’abbe detenait le droit de haute et basse justice. Elle comprenait, en plus de la ville meme de Saint-Amand, un ensemble de neuf villages groupes en une masse compacte. Citons ici ces noms qui reviendront souvent dans ce recit : Lecelles, Nivelles, Rosult, Rumegies, Sameon, Sars-et-Rosieres et Thun, qui appartenaient a l’abbaye pour la totalite de leur territoire, tandis que Bleharies et Maulde n’etaient terre abbatiale que pour une partie de leur superficie. Le tout couvrait environ neuf mille hectares, reste de la donation primitive des temps merovingiens, sauvegarde par l’admirable permanence de l’institution monastique. Naturellement, les droits politiques et judiciaires de l’abbe, herites du Moyen Age, s’etaient lentement vides de leur substance au fur et a mesure que l’Etat se reconstituait. Neanmoins, les formes exterieures subsistaient. L’abbe, en tant que seigneur de la terre, etait entoure de grands honneurs ; il nommait les magistrats de Saint-Amand ainsi que les dignitaires charges de les presider (prevot et grand maire) ; et c’etait cet echevinage aux rouages assez complexes qui, au nom de l’abbe, administrait la seigneurie et y rendait la justice au civil et au criminel.
Avant d’en venir au cas particulier de Rumegies, il reste a preciser quelle etait, sur un plan superieur, l’appartenance politique de la region. La seigneurie de Saint-Amand, qui appartenait au Tournaisis, avait ete, jusqu’en 1521, terre francaise.

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