Auteur : Jacques Chauvire
Date de saisie : 16/02/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Le Temps qu’il fait, Cognac, France
Prix : 20.00 / 131.19 F
ISBN : 2-86853-472-4
GENCOD : 9782868534729
Sorti le : 25/01/2007
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- Le journal sonore des livres : Lu par Joachim Salinger – 26/04/2007
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Joachim Salinger – 26/04/2007
- Les presentations des editeurs : 16/02/2007
Un medecin, dans une petite ville de province devenue banlieue industrielle, confie a un journaliste les circonstances qui l’ont conduit, quelques annees auparavant, devant la justice pour non-assistance a personne en danger et detaille la facon dont il a traverse cette epreuve dans la quasi-indifference, autrement preoccupe par une faute bien plus grande a ses yeux, commise vis-a-vis du marinier Thieberghen auquel le lie une etrange amitie. Deux faits-divers entremeles sont ici l’occasion d’une poignante confession sur les doutes et les perils auxquels ne saurait echapper un medecin scrupuleux, incertain de son role et de son pouvoir. Homme demuni, le plus souvent seul face a lui-meme, sceptique et profondement etranger a la petite bourgeoisie a laquelle il est cense appartenir, il observe tout au long de ce recit crepusculaire le vol des mouettes sur la riviere comme si elles abritaient les ames errantes de son inquietude.
- Les courts extraits de livres : 16/02/2007
Ah ! Voici le bruit ! Il est l’heure ou les ouvriers quittent l’usine proche : la Societe francaise de Produits chimiques est a deux pas d’ici. C’est une entreprise prospere qui occupe pres de mille ouvriers. L’equipe de nuit a deja du gagner ses postes de travail. Malaterre est devenue en vingt ans une banlieue industrielle, ou presque. Notre ville compte desormais six mille habitants. Je ne dis pas six mille ames. Certains ont trouve des logements dans les vieilles masures de la cite ; d’autres, les plus nombreux, dans les appartements des H.L.M. qu’une municipalite prevoyante a su edifier en temps utile sur les collines qui dominent la vallee de la Senone. Le paysage y a perdu en agrement. Qu’y pouvons-nous ? Reflechissez, cher monsieur, loger des ames ? N’est-ce pas une gageure, une pensee insensee ! Comment y parvenir ? Et pourtant combien estiment avoir atteint ce but !
Ecoutez ! Les voitures defilent sur le quai, sous nos fenetres. Comme tous ces ouvriers sont presses de rentrer chez eux ! Je les comprends. Pourtant, demain sera un jour pareil a celui qui s’acheve. La boue neigeuse gicle sous les roues. Quelle petarade ! Cela va durer une dizaine de minutes puis tout retombera dans le silence. Tout au moins, je l’espere. Nous n’entendrons plus alors que les pas de Joseph Thys, le marinier; ses galoches heurteront le pont metallique de sa peniche, la Mouette. Il en gagnera la proue avec lenteur et retirera la planche qui, durant le jour, a uni son bateau a la terre. Le bois raclera la tole. Quelques instants plus tard, il eteindra sa lampe et les lueurs de sa cabine cesseront de se refleter sur l’eau noire de la belle et large riviere.