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La distance entre nous

Auteur : Maggie O’Farrell

Traducteur : Michele Valencia

Date de saisie : 17/04/2008

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : 10-18, Paris, France

Collection : 10-18. Domaine etranger, n 4122

Prix : 7.90 / 51.82 F

ISBN : 978-2-264-04337-5

GENCOD : 9782264043375

Sorti le : 17/04/2008

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  • Les presentations des editeurs : 13/03/2008

Jake vit a Hong Kong, ou il a epouse, par pure humanite, une jeune femme qui allait mourir. Mais elle a survecu et le voila prisonnier. Stella vit a Londres, ou elle se terre a l’ombre de ses traumatismes d’enfance, dans la hantise d’un passe trop lourd a porter. Ils ne se connaissent pas. Pourtant, lorsqu’ils choisissent la fuite, c’est dans un manoir d’Ecosse que leurs routes finissent par se croiser. Deux coeurs etrangers a la derive reunis sur un meme radeau, et un seul ilot de vieilles pierres pour tout recommencer. Chacun son mystere et ses secrets, mais le meme desir de se reconstruire. L’histoire d’une rencontre en forme d’exil, ou quand la distance rapproche…
Cette fable sensible, Maggie O’Farrell la raconte avec son efficacite coutumiere, perdant juste le lecteur par d’incessants voyages qui eclairent l’action en cours. Perdre le lecteur pour le gagner a sa cause, c’est tout l’art de cette romanciere irlandaise.

Stephane Hoffmann, Madame Figaro

Traduit de l’anglais par Michele Valencia

“Domaine etranger” dirige par Jean-Claude Zylberstein

  • Les courts extraits de livres : 13/03/2008

Il se reveille, etale sur le lit telle une etoile de mer, et son esprit carbure a toute vitesse. A l’autre bout de la piece, le ventilateur s’oriente vers lui, puis, vexe, se detourne. Tout pres, les pages d’un livre volettent, vacillent et se separent. L’appartement baigne dans une lumiere d’encre, des eclairs de neon cisaillent le plafond. Il est tard.
Merde ! lache-t-il avec un mouvement brusque de la tete. Un morceau de chair molle s’etire et se dechire entre ses omoplates comme du papier mouille. Jake jure, tend la main vers l’endroit douloureux, puis se leve, titubant, et, en chaussettes, glisse sur les lames de parquet pour aller dans la salle de bains.
Son reflet dans la glace lui cause un choc. Les draps froisses ont imprime des marques rouges sur sa joue et sa tempe, donnant a sa peau un aspect singulier, enflamme. Ses cheveux se dressent sur sa tete comme si on l’avait electrocute, et semblent avoir pousse. Comment s’est-il debrouille pour s’endormir ? Il etait en train de lire, le menton appuye sur les mains, et la derniere chose qu’il se rappelle, c’est le personnage du livre descendant a l’aide d’une echelle de corde dans un puits desaffecte. Jake jette un coup d’oeil a sa montre. Dix heures dix. Il est deja en retard.
Un papillon de nuit bute contre son visage, puis ricoche sur le miroir. La poudre fine de ses ailes y laisse une marque bigarree, son double en quelque sorte. Jake recule un instant, observe l’insecte, suit des yeux sa course, puis referme la main pour le saisir. Manque. Sentant le danger, le papillon remonte en vrille vers la lumiere, mais Jake vise de nouveau et, cette fois, l’attrape. Le corps delicat, deconcerte, se cogne contre la cage qui s’est refermee sur lui.
Du coude Jake pese sur la poignee et pousse la fenetre. Le rugissement de la rue, dix-neuf etages plus bas, monte vers lui. Jake se penche par-dessus le linge etendu, ouvre la main et relache le papillon. Celui-ci tombe l’espace d’une seconde, pivote, desoriente, puis se reprend et, s’engouffrant dans le courant d’air chaud d’un climatiseur, gagne a tire-d’aile l’invisibilite.
Jake referme bruyamment la fenetre, s’agite dans l’appartement, attrape portefeuille, cles, veste, enfile ses chaussures abandonnees sans soin pres de la porte. L’ascenseur met une eternite a arriver et sa cage pue la sueur et le renferme. Dans le hall, le gardien est assis sur un tabouret pres de la porte. Au-dessus de lui pendent les decorations a franges rouges et dorees du nouvel an chinois – un enfant aux joues rebondies, aux cheveux noir de jais, chevauche un cochon rose.
Gung hei fat choi, dit Jake en passant.
Le visage de l’homme se fend d’un sourire edente.
Gung hei fat choi, Jik-ak ! Il lui tape sur l’epaule et Jake ressent une brulure cuisante comparable a un coup de soleil.
Sur la chaussee, les taxis fendent la lumiere des flaques, et le passage d’un metro fait vibrer le trottoir. Jake leve la tete vers le haut des immeubles. L’annee passe du boeuf au tigre. Quand il etait petit, il l’imaginait en etrange creature mutante, surprise a minuit en pleine metamorphose.
Il s’eloigne de son immeuble et manque heurter une minuscule dame agee qui pousse un chariot charge de cartons plies. Jake la contourne, se dirige vers le sud, passe devant les terrains de basket, un petit autel rouge aux batons d’encens consumes au bord du trottoir, des hommes assis dans un yum chai, les tuiles de mah-jong cliquetant sur les tables entre eux, des rangees serrees de motos drapees d’etoffes, des lacis d’echafaudages en bambou, des aquariums de restaurant dans lesquels des poissons condamnes tendent leurs ouies pour chercher de l’oxygene dans l’eau trouble.
Mais Jake ne voit rien de tout cela. Il leve la tete vers les nuages de plus en plus sombres, fredonne pendant que les semelles fines de ses tennis avancent sur le trottoir. L’air est alourdi par une odeur d’encens, de petards, et par les effluves salins, amniotiques du port.

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