Auteur : Isabelle Juppe
Date de saisie : 01/03/2008
Genre : Sociologie, Societe
Editeur : Lattes, Paris, France
Prix : 16.00 / 104.95 F
ISBN : 978-2-7096-3003-0
GENCOD : 9782709630030
Sorti le : 16/01/2008
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Les presentations des editeurs : 01/03/2008
L’avenement du numerique est bien autre chose qu’une rupture technologique. C’est une vraie revolution, economique, culturelle et societale, qui bouleverse deja notre vie quotidienne et ouvre des horizons vertigineux pour demain.
Au coeur de cette revolution, les femmes sont de plus en plus presentes. Simples utilisatrices de ses outils, actrices de son economie, ou magiciennes de leur propre vie numerique, passionnees ou curieuses de ce nouveau monde, elles cherchent avant tout a l’humaniser pour le transmettre aux nouvelles generations.
A travers son chemin numerique personnel, Isabelle Juppe est allee a la rencontre de ces femmes, croisees tour a tour sur l’ile de la transmission ou de l’engagement, du business ou de l’amour, de la conversation ou du glamour. Au fur et a mesure des confidences de ses interlocutrices, elle dessine les enjeux de la revolution digitale, convaincue que le temps du numerique est en train de croiser celui des femmes.
D’abord journaliste, Isabelle Juppe a ecrit plusieurs romans et recits, dont le dernier Jours heureux a Bordeaux (1999). Au sein du groupe Lagardere, elle travaille sur les perspectives du numerique dans les medias. Isabelle Juppe a cree un blog destine a prolonger les rencontres et les reflexions initiees dans ce livre : http ://www.lafemmedigitale.fr
- Les courts extraits de livres : 01/03/2008
De l’enfance analogique au Canada numerique
Tout a commence le jour ou mon Mac est entre dans ma vie.
Juste avant de franchir l’Atlantique pour venir m’installer un an au Canada avec Alain et nos deux plus jeunes filles, j’avais vecu une autre rupture : l’abandon du PC pour le Mac. Cela faisait des annees que mes amis les plus proches, francais et canadiens, tentaient de me convaincre de succomber aux charmes de Steve Jobs. Cependant j’avais jusque-la, mue par je ne sais quel conformisme, resiste a trahir Bill Gates. Mais mon PC commencait a donner quelques signes de faiblesse, tout comme ma resistance a la rondeur apaisante de la petite pomme blanche. L’occasion du renouvellement de mon materiel professionnel et la promesse d’une nouvelle vie devaient m’aider a franchir le pas. A l’ete 2005, tout soudain devenait possible. Decides a prendre la vie du bon cote, nous avions choisi de quitter la France pour l’Amerique du Nord, ou nous avions deja seme de solides graines d’amitie. Alain allait pouvoir y donner des cours sur la mondialisation et moi continuer la-bas mon travail de veille sur le numerique pour un grand groupe de media.
C’est ainsi qu’un jour du mois d’aout 2005, emmaillote dans une petite protection de flanelle blanche confectionnee pour lui, et enferme dans une housse plus rigide grise, mon tout nouveau PowerBook G4 a entrepris le premier d’une longue serie de periples transatlantiques. Il voyageait toujours avec moi, au fond de mon bagage a main, jamais dans la soute, meme si j’allais souvent devoir le deballer sous le regard soupconneux d’un officier de la PAF francais ou canadien…
Dans notre nouvelle installation, pres du parc Outremont a Montreal, nous nous etions d’emblee repartis les roles, Alain et moi : a lui la voiture et les paperasses administratives, bancaires et medicales, a moi les connexions de la maison : Internet, television, telephone, fixe et mobile ! L’affaire fut assez rondement menee.
En matiere d’equipement numerique, nous etions cinq utilisateurs potentiels et avions tous, excepte Clara qui n’avait pas encore 10 ans, emmene notre ordinateur personnel.
Les besoins se repartissaient ainsi : Alain voulait poursuivre son blog, qu’avec un ami je l’avais convaincu de creer quelques mois avant le depart, preparer ses cours et ses conferences, et dialoguer avec ses collegues professeurs de Quebec, Ottawa, ou Montreal. La jeune etudiante francaise qui etait venue avec nous voulait faire son travail pour la fac et correspondre avec ses profs canadiens, communiquer avec sa famille et ses amis en France, et surtout retrouver sur MSN quasi quotidiennement son petit ami francais. Ma fille ainee, 16 ans a l’epoque, avait bien l’intention de continuer a chatter – clavarder dit-on au Quebec, dans une jolie contraction de clavier et de bavarder – avec ses amis repartis aux quatre coins de la planete, a regarder ses DVD ou series sur son ordinateur et a faire chaque soir sa seance d’abdominaux telecharges. La premiere requete de Clara etait une webcam pour pouvoir montrer a ses petites amies bordelaises la tete de Moustique, le hamster quebecois que nous avions adopte des la rentree. Mais tres vite, Google et Wikipedia sont devenus ses allies – dont elle apprendrait a se mefier parfois – de preparation des exposes sur le Puma, Nelson Mandela, la Chine et bien d’autres sujets !
Quant a moi, mes souhaits etaient multiples, a la fois professionnels, personnels et domestiques. En France, dans l’exercice de mon travail de veille, j’avais appris a apprivoiser peu a peu cet univers numerique, qui allait de la progression du haut-debit sur Internet aux premiers pas de la television (…)