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La France au XVIe siecle (1483-1610)

Couverture du livre La France au XVIe siecle (1483-1610)

Auteur : Laurent Bourquin

Date de saisie : 14/02/2007

Genre : Histoire

Editeur : Belin, Paris, France

Collection : Histoire

Prix : 22.00 / 144.31 F

GENCOD : 9782701143019

Sorti le : 17/01/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Emma Barcaroli – 20/04/2007

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Emma Barcaroli – 13/03/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Agathe Lhuillier – 20/04/2007

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Agathe L’huillier – 15/03/2007

  • Les presentations des editeurs : 20/04/2007

La France connut au XVIe siecle de profondes mutations. La rupture la plus nette fut peut-etre religieuse, avec l’essor de la Reforme protestante. Mais les mutations politiques furent tout aussi decisives. Si la premiere moitie du siecle vit un renforcement de l’autorite monarchique, les guerres de Religion obligerent les souverains a imaginer des solutions originales pour sortir de la crise.
Apparemment, des millions de Francais continuaient a vivre comme leurs arrieres grands-parents, mais le developpement du grand commerce, la multiplication des livres imprimes et le creusement des ecarts sociaux, meme a la campagne, changeaient peu a peu le visage du pays. Ces transformations, spectaculaires ou silencieuses, se produisirent dans un contexte culturel nouveau, ou l’humanisme et l’art de la Renaissance trouverent leur place sans forcement remettre en cause l’heritage medieval. Attentif aux travaux historiques les plus recents, enrichi par de nombreuses sources, cet ouvrage offre une mise au point claire et nuancee, qui permettra de mesurer toute la richesse du premier siecle de l’epoque moderne.

Laurent Bourquin est professeur d’Histoire moderne a l’Universite du Maine. Il a notamment publie, chez Belin, Les nobles, la mile et le roi (2001) et La noblesse dans la France moderne. XVIe-XVIIIe siecles (2002). Il a egalement dirige le Dictionnaire historique de la France moderne (2005).

Collection dirigee par Laurent Bourquin
Professeur d’Histoire moderne a l’Universite du Maine

  • Les courts extraits de livres : 20/04/2007

I. Le lieutenant de Dieu sur terre

Le roi sacre
Au matin du 30 mai 1484, le jeune Charles VIII* entra dans la cathedrale de Reims pour y etre sacre. Age d’a peine 13 ans, il etait devenu roi de France des le 30 aout 1483, a la mort de son pere Louis XI. Mais il devait maintenant se plier a cette longue et traditionnelle ceremonie du sacre, car elle lui apporterait un incomparable prestige, en France et dans toute l’Europe.
Devant les principaux aristocrates et prelats de son royaume, il commenca par preter serment, les deux mains posees sur les Evangiles : Au nom du Christ, je promets que le peuple chretien qui m’est soumis conservera une vraie paix, en tous temps. J’interdirai a tous toutes pilleries et toutes iniquites. J’ordonnerai que dans tous les jugements soient respectees l’equite et la misericorde. Je mettrai tous mes efforts a chasser de mon domaine et des terres soumises a ma juridiction les heretiques que l’Eglise me designera, ceci avec bonne foi et selon mes forces. Ces quelques phrases rappelaient les missions ideales qui etaient celles du roi de France : le maintien de la paix dans son royaume, la garantie d’une bonne justice et la defense de l’orthodoxie religieuse.
Conformement a la tradition, l’archeveque de Reims prit ensuite la Sainte Ampoule afin de proceder a l’onction du nouveau roi. La legende racontait qu’elle avait ete apportee par une colombe au cours du bapteme de Clovis, en 496. On disait aussi qu’elle contenait une huile sainte qui ne s’epuisait jamais, et que ce miracle marquait la benediction perpetuelle que le Saint-Esprit etendait sur la couronne de France. Avec une aiguille d’or, l’archeveque en retira une petite quantite et la melangea au saint chreme* avant d’oindre le sommet de la tete du roi, sa poitrine, son dos, ses epaules, le pli de ses deux bras et ses mains. Cette etape de la ceremonie etait tres importante, puisqu’elle permettait d’etablir une continuite entre Charles VIII et ses predecesseurs, de le placer dans une lignee de souverains qui tous, comme lui, avaient ete sacres.