Auteur : Vladimir Nikolaevitch Sorokine
Traducteur : Bernard Kreise
Date de saisie : 14/02/2008
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Points, Paris, France
Collection : Points, n 1844
Prix : 7.00 / 45.92 F
ISBN : 978-2-7578-0723-1
GENCOD : 9782757807231
Sorti le : 14/02/2008
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- Les presentations des editeurs : 19/02/2008
Peut-on vraiment sonder le coeur des hommes ? Une secte moscovite etrange invente une methode radicale : donner des coups de marteau frenetiques dans le sternum. Et gare a ceux dont la poitrine sonne creux… De la Russie stalinienne a l’Occident contemporain, une fable dejantee et provocante, critique fievreuse d’un monde desacralise.
Mais ce n’est rien en comparaison de la tendresse du coeur.
Ne en 1955, Vladimir Sorokine vit a Moscou. Il est l’auteur sulfureux de plusieurs romans, essais et nouvelles qui rencontrent un vif succes en Europe.
L’intrigue, fort bien tenue, prend peu a peu de l’ampleur, gagne en intensite, excite la curiosite sans jamais rien ceder de son mystere, l’issue demeurant jusqu’au bout imprevisible.
Telerama
Explosif et grincant.
L’Humanite
Traduit du russe par Bernard Kreise
- Les courts extraits de livres : 19/02/2008
FRERE OURAL
23.42
Banlieue de Moscou. Mytichtchi. 4, rue Silikatnaia, batiment 2
Le batiment du nouvel entrepot du Mossobltelefontrust.
Une Lincoln Navigator tout-terrain bleu sombre.
Elle penetre a l’interieur du batiment. S’arrete. Les phares eclairent un sol en beton, des murs en brique, des boitiers de transformateurs, des rouleaux de cables souterrains, un compresseur diesel, des sacs de ciment, un fut de bitume, un brancard casse, trois packs de lait vides, de la ferraille, des megots, un rat creve, deux tas d’excrements desseches.
Gorbovetz poussa une porte. La tira. Les battants se reunirent. Grincerent. Il les ferma au verrou. Cracha. Et se dirigea vers la voiture.
Uranov et Rutman sortirent de l’habitacle. Ils ouvrirent le hayon du coffre a bagages du 4×4. Deux hommes menottes y etaient couches. La bouche baillonnee.
Gorbovetz s’approcha.
On allume la loupiote quelque part ici. Uranov trouva une pelote de ficelle.
Est-ce qu’on ne voit pas suffisamment comme ca ? dit Rutman en otant ses gants.
– Pas vraiment. Uranov plissa les yeux.
Petit, l’essentiel est qu’on entende ! sourit Gorbovetz.
– L’acoustique est bonne ici. Uranov essuya son visage d’un air las. On y va.
Ils sortirent les prisonniers du coffre de la voiture. Ils les menerent jusqu’a deux piliers en acier. Les ligoterent solidement avec des cordes. Ils se mirent autour d’eux. En restant silencieux, ils fixerent du regard les hommes attaches.
La lumiere des phares les eclairait. Tous les cinq etaient blonds aux yeux bleus.
Uranov : 30 ans, grand, les epaules etroites, le visage emacie et intelligent, un impermeable beige.
Rutman : 21 ans, de taille moyenne, maigre, souple, la poitrine plate, le visage pale, une femme sans caracteristiques particulieres, un blouson bleu fonce et un pantalon de cuir noir.
Gorbovetz : 54 ans, barbu, petit, rable, des mains noueuses de paysan, la poitrine large, un visage rustre, une veste de mouton jaune fonce. Les hommes ligotes :
Le premier : la cinquantaine, replet, soigne, rougeaud, un costume de luxe.
Le deuxieme : jeune, malingre, le nez busque, boutonneux, un jean noir et une veste de cuir.
Leur bouche etait baillonnee avec un ruban adhesif translucide.
On commence par celui-ci. Uranov hocha la tete en direction de l’homme replet.
Rutman prit dans la voiture un coffre metallique de forme allongee. Elle le posa sur le sol devant Uranov. Elle defit les attaches metalliques. C’etait un minicongelateur.
Deux marteaux de glace y etaient ranges tete-beche, avec une masse de glace de forme cylindrique et un long manche de bois grossier fixe a celle-ci par des lanieres de cuir brut. Leur manche etait recouvert de givre.
Uranov enfila des gants. Il prit un marteau. Il fit un pas vers l’homme ligote. Gorbovetz degrafa la veste sur la poitrine du gros homme. Il lui ota sa cravate. Dechira sa chemise. Les boutons se repandirent par terre. Sa poitrine blanche et dodue, avec de petits tetons et une croix au bout d’une chainette, fut denudee. Les doigts calleux de Gorbovetz saisirent la croix, l’arracherent. Le gros gemit. Il exprimait quelque chose du regard. Il hocha la tete.
Reponds ! dit Uranov d’une voix tonitruante.
Il leva la main et lui assena un coup de marteau au milieu de la poitrine.
Le gros gemit plus rudement.
Les trois hommes se figerent et tendirent l’oreille.
Reponds ! vocifera de nouveau Uranov apres un silence. Et il le frappa une deuxieme fois.
Le gros fit jaillir des grondements de ses entrailles. Les trois hommes s’immobiliserent. Ils tendirent l’oreille.
Reponds !
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