Auteur : Joseph Boyden
Traducteur : Hugues Leroy
Date de saisie : 05/03/2008
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Albin Michel, Paris, France
Collection : Terres d’Amerique
Prix : 20.00 €
ISBN : 978-2-226-18239-5
GENCOD : 9782226182395
Sorti le : 05/03/2008
- Le choix des libraires : Choix de Jean-Christophe Desfilhes de la librairie LE POIVRE D’ANE a MANOSQUE, France (visiter son site) – 17/04/2008
Joseph Boyden narre la rencontre de deux univers qui cohabitent plus qu’ils ne se rencontrent ; un monde ou les Blancs ont amene a boire et ou les Indiens trinquent. Mais la-haut vers le nord, il y a aussi des enfants qui revent de devenir lutteurs professionnels. Il y a aussi des femmes qui revent d’independance, qui montent sur scene pour un concert de rock ou se battent pour eviter la construction d’un barrage. Ce recueil de nouvelles est un melange fort d’emotion, de colere, de tendresse et de violence.
- Les presentations des editeurs : 19/02/2008
La-haut vers le nord de l’Ontario, des femmes et des hommes, indiens pour la plupart, vivent, aiment, revent et meurent. Joseph Boyden evoque avec sensibilite leurs histoires singulieres au parfum de legende : une jeune fille tombe amoureuse d’un loup ; un gamin passionne de catch vole au secours de son heros ; un jeune homme pretend envers et contre tous etre un ours…
Ces nouvelles etonnantes, melange fascinant d’emotion, de colere et de grace, de violence et de poesie, dessinent, a la maniere d’un roman choral, les pleins et les delies d’une communaute humaine.
Joseph Boyden, l’auteur du Chemin des ames, qui a recu un extraordinaire accueil tant en France que dans le monde, fait preuve d’un incroyable talent.
Les debuts impressionnants d’une nouvelle voix de la litterature canadienne contemporaine. Comme Louise Erdrich, Joseph Boyden sait prendre a bras-le-corps l’humanite de personnages hors du commun, avec une sensibilite exceptionnelle.
The Globe and Mail
- La revue de presse Christophe Mercier – Le Figaro du 29 mai 2008
Joseph Boyden ecrit sobrement, sans effet de colere appuyee, ni de lyrisme intempestif. Toutes les nouvelles sont a la premiere personne, partent de l’intimite des personnages, sont depourvues du jugement moral d’un narrateur exterieur. Il en decoule une sensation de limpidite, de transparence, d’honnetete profonde. La litterature, ici, n’est pas faite pour juger, mais uniquement pour temoigner d’une realite meme si, aux intrus, aux Blancs, cette realite reste inaccessible…
Toutes les nouvelles ont cette simplicite, cette candeur, qui, d’emblee, imposent un ton profondement humain. Certaines d’entre elles se recoupent, font allusion aux memes evenements, aux memes personnages, et donnent au recueil l’ampleur polyphonique d’un roman a plusieurs voix.
- La revue de presse Martine Laval – Telerama du 30 avril 2008
On ne sait si cette anecdote est veridique, mais avec ce narrateur, Boyden s’est invente mieux qu’une mission, une passion, et avec cet autre, une envie de reecrire l’histoire nord-americaine : On parlait d’un crime de haine, un crime contre une minorite. Langue Peinte detestait qu’on le traite de minorite. Joseph Boyden, 37 ans, est apparu sur la scene litteraire francaise au printemps 2006 avec un premier roman, Le Chemin des ames (ed. Albin Michel, 2006), un livre coup de tonnerre, une deflagration narrative intense, sensible, demoniaque. Quelque chose que l’on nomme chef-d’oeuvre. Donc…
- La revue de presse Vanessa Postec – La Croix du 27 fevrier 2008
Revele en 2006 par “Le Chemin des ames”, Joseph Boyden publie un recueil de nouvelles bercees par le souvenir de ses ancetres et les legendes animales…
Raconteur d’histoires, Boyden sait les mots pour dire le merveilleux. Pour faire resonner le tambour traditionnel lors des funerailles, pour exposer au lecteur les aventures de Dink, le simplet de la reserve, quand, de retour de Toronto, il annonce avoir appris des ancetres quelques-uns de leurs tours et avoir perce le secret des bearwalker, ces hommes capables de se changer a volonte en animaux. Pour, enfin, imaginer, et nous avec lui, qu’un vieil homme puisse tenir la mort a distance…Pourtant, pleinement ancre dans son temps et ses preoccupations, Joseph Boyden parvient d’une pirouette a tenir a distance cliches et exotisme…
A l’evidence, l’ecrivain a des convictions mais il ne les martele pas. La-haut vers le nord n’est pas un tract militant, plutot une palette de sentiments ; un creuset ou se melent la colere, l’ironie, la tendresse et la violence ; un recueil de nouvelles singulieres et formidablement troussees, entre merveilleux et realite, temoignage et legende.
- Les courts extraits de livres : 19/02/2008
Mon loup a pendu deux semaines a un mur du magasin ; et c’est le nouveau professeur, un type de Toronto, qui a fini par l’acheter. Mon loup gris avec ses longues pattes, son oreille gauche en lambeaux. Un trappeur l’a pris au piege, mon loup ; le trappeur l’a vendu a Charlie du trading-post ; et Charlie l’a ecorche avant de clouer la peau au mur, pres de la vieille enseigne MasterCard. Il valait plus de 250 dollars.
Le professeur, il est la depuis un petit mois. Envoye a Noel par le ministere, pour apprendre le bon anglais de la Reine aux momes de la reserve. En echange, on lui a file une petite maison et une parka. J’ai l’impression qu’il se sent seul, comme moi ; qu’il lui reste un tas de choses a apprendre. Il ne sait rien des motoneiges, le prof ; rien des armes ni de la foret ; rien de l’affront – c’est risque, par ici, de regarder les gens dans les yeux. Son ignorance se lit sur sa figure. Peut-etre que moi, je pourrais lui apprendre. Il a les traits emacies, il est grand et maladroit ; j’ai le visage rond et, sur une motoneige, je me debrouille aussi bien que Lucky Lachance.
Il n’y en a qu’un, de Lucky Lachance : c’est mon oncle, absent quatre jours par semaine. Il doit sentir que ca ne tourne pas rond, parce que ces temps-ci, en rentrant du boulot, il me lance : Que tu t’appelles Sue Born With A Tooth, bon Dieu de merde, ca veut pas dire que tu doives prendre racine sur la reserve. Mon oncle, il travaille pour les chemins de fer du nord de l’Ontario. Son train, le Polar Bear Express, fait la liaison entre Cochrane et Moosonee ; l’ete, il transporte surtout des touristes et, l’hiver, des vivres qu’il achemine d’un bout a l’autre de la region, jusqu’au pays de mes ancetres, au fin fond de la baie James. Les touristes disent les hautes terres sauvages. Lucky Lachance, lui, il dit : le trou du cul de la baie d’Hudson. Mon oncle est quebecois ; il jure comme un charretier. Sa soeur, c’est ma mere. Mon pere, je crois bien qu’il est mort. Il venait de quelque part dans l’Ouest, avec mon nom dans ses bagages : Born With A Tooth, Ne Avec Une Dent. Il a trimballe mon patronyme jusqu’ici, mon pere, dans ce pays des Blueboy, Whiskeyjack, Wapachee, Netmaker ; et meme ici, mon nom sort de l’ordinaire. Il y a dix-huit ans, ma mere cousait pour mon pere son premier costume ; il y a dix-sept ans, il la mettait enceinte de moi. Tout ce que je sais, c’est qu’il etait cent pour cent cree, du Clan de l’Ours. Au cours moyen, j’ai appris qu’au Canada une personne moitie francaise, moitie indienne, on l’appelle un Metis. J’ai toujours pense que, par ici, ca faisait de moi deux fois rien.
Lucky dit que je serai bientot une putain de bonne femme. Il dit que si je veux voir du pays, il me filera un billet de train gratuit pour Cochrane. Il me dit d’arreter de glander ici : Si tu vas pas a l’ecole, alors faut bosser. Mais moi, je n’ai pas envie de quitter Moose Factory. J’y suis bien, moi, sur cette ile. C’est un coin comme aucun autre : l’ete, il faut un canoe, une barque ou le ferry pour gagner le continent ; l’hiver, les chasse-neige ouvrent une piste sur la riviere gelee. Ma mere veut que j’apprenne a coudre.
Charlie du trading-post a du se demander pourquoi je venais tout le temps, quand il avait mon loup en exposition. Je n’achetais rien. Charlie a cinquante ans ; il m’aime bien. Un jour, il m’a montre les photos de ses petits-enfants, qu’il a glissees sous le plateau vitre du comptoir. Mais on voyait bien que sa femme prenait la mouche, que je passe comme ca tous les jours, boire mon cafe a l’oeil, taper les clopes de son mari. Elle a fini par deviner ce qui m’amenait. Hier, la femme de Charlie a vendu mon loup au professeur.
Tous les matins, pendant quatorze jours, je me suis pointee au magasin. Je secouais la neige de mes bottes, laissant filer un air glace par la porte entrouverte. Je tachais de m’habituer au cafe de Charlie ; de lui faire cracher ce qu’il savait du loup. J’imagine qu’il avait fini par piger mon manege ; mais il n’a rien dit, jamais il ne m’a regardee dans les yeux. Charlie ne regarderait personne dans les yeux : c’est un Oji-Cree et il est trop poli pour ca. Il ne parle guere ; il se contente de vendre du lait, du pain et des cartouches aux gens du coin ; et l’ete, des peaux et de l’artisanat aux touristes.
Un matin, voyant que je ne m’en allais pas, Charlie m’a raconte. Le trappeur a trouve le loup dans un de ses pieges. Comme le blizzard montait de la baie, il n’a pas pu relever ses collets pendant deux ou trois jours : le temps que le loup s’etrangle petit a petit. Le trappeur dit qu’il l’a acheve d’une balle dans la tete. Plus tard, Charlie m’a explique : Des fois ils s’aventurent dans l’ile, mais c’est tres rare qu’un d’eux y reste. Le trappeur avait repere ses traces dans la neige l’hiver dernier ; et cet hiver encore. Il l’a piste un moment. En general, la meute passe la riviere en suivant un troupeau d’orignaux ; ils peuvent rester une nuit, mais ils ne s’attardent jamais si pres des humains.
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