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La lamentation du prepuce

Auteur : Shalom Auslander

Traducteur : Bernard Cohen

Date de saisie : 02/07/2008

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : Belfond, Paris, France

Collection : Litterature etrangere

Prix : 19.00 / 124.63 F

ISBN : 978-2-7144-4430-1

GENCOD : 9782714444301

Sorti le : 21/02/2008

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  • Le choix des libraires : Choix de Valerie Simonnot de la librairie DU PARC / ACTES SUD a Paris, France (visiter son site) – 17/05/2008

PREPUCE or not PREPUCE, voila la vraie question que se pose Shalom Auslander avant la naissance de son futur fils… Eleve dans la plus pure tradition religieuse, mais rebelle dans l’ame, Shalom n’a de cesse de rendre des comptes a Dieu, qu’il soupconne de ne meme pas exister !
Un livre a l’humour juif inegalable !

  • Les presentations des editeurs : 14/02/2008

Iconoclastes, hilarants et incroyablement touchants, les memoires d’un jeune juif du New Jersey eleve dans la plus stricte tradition orthodoxe. Entre Chaim Potok, Woody Allen et Philip Roth, un regal de drolerie et d’emotion, un vrai morceau de bravoure contre tous les fondamentalismes religieux.

Quand il etait petit, le jeune Shalom croyait aveuglement la parole des adultes : s’il allumait la tele pendant Shabbat, Dieu ferait perdre les Rangers, et tous ceux qui mangeaient du porc periraient dans d’atroces souffrances.
Et puis, Shalom a commence a douter. De son pere qui se saoule au vin casher et fait du Shabbat un veritable enfer. De sa mere qui le force a porter une kippa a la piscine. Et de Dieu Lui-meme qui, tele ou pas, s’obstine a faire perdre les Rangers.
Alors Shalom s’est rebelle. Il a mange des hot-dogs, lu en cachette les magazines cochons de son pere, convoite de plantureuses shiksees blondes, et attendu, tremblant, l’ineluctable chatiment divin…

Aujourd’hui, son epouse, Orli, attend un bebe. Partage entre son desir d’emancipation et son besoin de racines, Shalom est confronte a une agonisante question : quel sort doit-il reserver au prepuce de son enfant ?

Traduit de l’americain par Bernard Cohen.

Navigant entre ses nevroses de futur papa et ses nevroses d’enfant, Shalom Auslander, dans la lignee de Philip Roth, deplore, dans des tirades comiques acerees et angoissees, sa maison asphyxiante, sa famille d’excentriques et la tentation de tout ce qui n’est pas casher, depuis les shiksas – les femmes goys -jusqu’au saucisson. L’ironie de son prenom, Shalom (“paix” en hebreu), ne passe pas inapercue, lui dont l’ame tourmentee est etranglee par la peur face a un pere alcoolique et injurieux, s’imaginant Dieu comme une presence menacante et railleuse, ineluctable.
Publishers Weekly

Shalom Auslander est ne a Monsey, dans l’Etat de New York, dans une famille juive orthodoxe. Nomine pour le prix Koret, il a publie des articles dans Esquire et The New Yorker. La Lamentation du prepuce est son premier livre. Il est egalement l’auteur d’un recueil de nouvelles a paraitre chez Belfond en 2009. Shalom Auslander vit a New York avec sa femme et leur fils.

  • La revue de presse Philippe Delaroche – Lire, juillet 2008

Entre Woody Allen et Philip Roth, les peripeties d’un jeune Juif revolte par la tradition…
A tenter d’ecrire une version subversive, comique et dejantee de L’elu, de Chaim Potok, Blake Edwards (le realisateur de The Party) n’aurait pas fait mieux que Shalom Auslander. C’est dire qu’il faudrait vraiment vouloir gacher ses vacances ou provoquer un nouveau Deluge pour negliger d’emporter La lamentation du prepuce.

  • La revue de presse Nils C. Ahl – Le Monde du 21 mars 2008

Pour faire un peu de theologie negative, ce qui compte, ce n’est pas de dire ce qu’est La Lamentation du prepuce, c’est de dire ce que ce livre n’est pas : un roman. Car Shalom Auslander est victime de son talent : son sens de la mise en scene, ses dialogues, son gout de la composition sont ceux d’un veritable romancier. Sans compter qu’encore une fois, il est victime de Dieu – dont il fait un personnage cruel et vivant, implacable, a l’instar d’un mechant de cinema…
La Lamentation du prepuce est a l’evidence l’un des livres paranoiaques de l’annee : Dieu n’est vraiment pas un ami qui vous veut du bien. Mais le texte de Shalom Auslander est aussi une reponse lyrique a L’Homme Moise et la religion monotheiste, de Freud, plus influence par Samuel Beckett ou Dostoievski que par Woody Allen. Roman comique ? Recit satirique ? Souvenirs ? Toute l’habilete du livre est d’etre un peu tout cela. Dans sa lutte avec Dieu, Shalom Auslander n’est pas avare de ses moyens.

  • Les courts extraits de livres : 14/02/2008

Quand j’etais petit, mes parents et mes maitres me parlaient d’un homme qui etait tres fort. Ils disaient qu’il etait capable de detruire le monde entier. Ils disaient qu’il pouvait soulever les montagnes. Ils disaient qu’il pouvait ouvrir la mer en deux. Il etait tres important de ne pas le contrarier. Lorsque nous obeissions a ce qu’il avait edicte, cet homme nous aimait bien. Il nous aimait tellement qu’il tuait tous ceux qui ne nous aimaient pas. Mais si nous n’obeissions pas, alors il ne nous aimait pas. Il nous detestait. Parfois, il nous haissait tellement qu’il nous tuait ; parfois, il laissait d’autres gens nous tuer. C’est ce que nous appelons les jours de fete : a Pourim, nous nous souvenons de la fois ou les Perses ont essaye de nous tuer ; a Pessah, nous nous souvenons de la fois ou les Egyptiens ont essaye de nous tuer ; a Hanoukka, nous nous souvenons de la fois ou les Grecs ont essaye de nous tuer.
Beni soit-Il, disions-nous dans nos prieres.
Aussi terribles que pouvaient etre ces punitions elles n’etaient rien a cote de celles que cet homme pouvait nous infliger lui-meme. Et allons-y avec la famine, et allons-y avec les deluges, et allons-y avec la fureur vengeresse. Hitler avait pu exterminer les juifs mais cet homme, lui, avait noye la planete. Nous avions une ritournelle a son sujet, au jardin d’enfants :

Dieu est ici,
Dieu est la,
Dieu est partout,
Un point c’est tout.

Ensuite, petit gouter et sieste agitee.
J’ai ete eleve tel un veau dans la petite ville orthodoxe juive de Monsey, Etat de New York, ou il etait interdit de consommer du veau avec des produits lactes. Si on avait mange du veau, il etait interdit de manger des produits lactes pendant les six heures suivantes ; si on avait mange des produits lactes, il etait interdit de manger du veau pendant les trois heures suivantes. Il etait interdit de manger du porc a jamais, ou en tout cas jusqu’a l’arrivee du Messie car c’est alors, nous avait appris Rabbi Napier en cours moyen deuxieme annee, que les mechants seraient punis, que les morts ressusciteraient et que les cochons deviendraient cachere.
– Genial ! m’etais-je exclame en topant dans la main de mon meilleur copain, Dov.
– On verra si vous serez aussi fretillants au jour du Jugement de Dieu, avait replique Rabbi Napier en lancant un regard degoute par-dessus ses epaisses lunettes a monture en ecaille.
Les gens de Monsey, qui avaient une peur bleue de Dieu, m’ont inculque cette peur bleue aussi. Ils me parlaient d’une femme nommee Sarah qu’il avait rendue sterile parce qu’elle avait eu le malheur de rigoler ; d’un homme nomme Job qui, pris de tristesse, avait demande Pourquoi ?, alors Dieu etait descendu sur terre, avait attrape Job au collet en hurlant : Pour qui tu te prends, bordel ? ; d’un homme nomme Moise qui s’etait echappe d’Egypte, avait erre quarante ans dans le desert a la recherche d’une Terre promise et que Dieu avait tue avant qu’il n’y parvienne – un plaquage juste avant la ligne de transformation – parce qu’il avait peche, une fois, quatre decennies auparavant. Son crime ? Avoir frappe un rocher avec un baton.
Et c’est pourquoi, au debut de l’automne, quand les feuilles s’etiolaient, changeaient de couleur puis tombaient foudroyees sur le sol, les braves gens de Monsey se regroupaient dans toutes les synagogues de la ville et se demandaient en choeur de quelle maniere Dieu allait les tuer : Qui vivra et qui mourra, disait la priere, qui atteindra son temps et qui decedera prematurement, qui perira par l’eau et qui par le feu, qui par l’epee, qui par les betes sauvages, qui par la famine, qui par la soif, qui par la tempete, qui par la peste, qui par strangulation et qui par lapidation.
Ensuite, dejeuner et sieste agitee.