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La Madone au manteau de fourrure

Auteur : Sabahattin Ali

Traducteur : Jean Descat

Date de saisie : 20/04/2007

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : Serpent a Plumes, Paris, France

Collection : Fiction etrangere

Prix : 19.00 / 124.63 F

ISBN : 978-2-268-06131-3

GENCOD : 9782268061313

Sorti le : 15/03/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Charlotte Thomas – 17/09/2008

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Charlotte Thomas – 26/04/2007

  • Les presentations des editeurs : 17/09/2008

A la fin de la Premiere Guerre mondiale, le pere de Raif Efendi, producteur de savon, l’envoie a Berlin pour y apprendre le metier. Le jeune Turc s’eprend de l’image d’une femme, celle d’une certaine Maria Puder dont il admire l’autoportrait au cours d’une exposition, un tableau intitule La Madone au manteau de fourrure en raison de la ressemblance avec la Madonna d’Andrea dei Sarto. Fascine par sa beaute et son port de reine, il tombe fou amoureux de Maria sans jamais l’avoir vue.
Quelques jours avant sa mort, il apprend la verite sur le sort de sa madone…

Traduit du turc par Jean Descat

Ne en 1906 dans la region de Gumuldjine, Sabahattin Ali publie ses premieres nouvelles dans les annees 30, dans une revue dont le secretaire de redaction n’est autre que Nazim Hikmet. Le romantisme brumeux de ses premiers essais cede progressivement la place a l’observation realiste et a la revolte sociale. A la suite d’un ecrit satirique critiquant Ataturk, il est accuse de propagande, emprisonne, et perd son poste de professeur d’allemand. Il devient la cible des nationalistes turcs apres la parution de son second roman Le diable qui est en nous en 1940. En 1948, il est assassine alors qu’il tentait de fuir vers la Bulgarie.

  • Les courts extraits de livres : 17/09/2008

Hamdi etait un bon camarade, mais je ne l’avais pas vu depuis que j’avais ete renvoye de la banque. Il faisait du courtage dans la vente de machines et etait, en outre, l’adjoint du directeur d’une entreprise de bois de construction ; je savais qu’il gagnait bien sa vie. Si je n’avais pas eu recours a lui, c’etait parce que je ne voulais pas qu’il pense que si je venais le voir, ce n’etait pas pour lui demander de m’aider a trouver du travail, mais pour lui emprunter de l’argent.
– Tu es toujours a ta banque ? me demanda-t-il.
– Non, je les ai quittes.
– Ou es-tu maintenant ? Je repondis a contrecoeur :
– Je suis disponible.
Il me regarda des pieds a la tete, examina mes vetements avec l’air de se demander s’il avait bien fait de m’inviter et me tapa sur l’epaule avec un sourire amical :
– Ne t’en fais pas, nous parlerons de tout ca ce soir et nous trouverons une solution.
Il semblait heureux de l’aubaine et sur de lui. Il pouvait maintenant s’offrir le luxe de venir en aide a ses amis. Je l’enviais.
Il habitait une petite maison charmante. Il avait une epouse un peu laide, mais sympathique. Ils s’embrasserent devant moi sans se gener. Hamdi alla se laver et me laissa seul.
Comme il ne m’avait pas presente sa femme, je restais plante au milieu du salon sans savoir que faire. La jeune femme restait pres de la porte et m’observait a la derobee. Elle reflechissait. Il lui vint probablement a l’esprit de m’inviter a m’asseoir. Mais elle decida que ce n’etait pas necessaire et sortit sans se presser. Je me demandais pourquoi Hamdi, qui etait tout sauf negligent et qui, toujours soucieux de sa reussite, ne negligeait aucun detail, m’avait ainsi plante la. C’est une habitude frequente, chez les personnes qui sont parvenues a des postes importants, de se montrer deliberement desinvoltes avec leurs anciens amis, surtout ceux dont la situation est plus modeste. Pour montrer leur bienveillance protectrice, ils se mettent soudain a tutoyer des gens a qui ils avaient toujours dit vous, et ils vous coupent la parole le plus naturellement du monde, avec un sourire plein d’aimable condescendance, pour vous poser des questions futiles…