Auteur : Daniel Justens
Date de saisie : 15/05/2008
Genre : Sciences et Technologies
Editeur : Delagrave, Paris, France
Prix : 15.00 / 98.39 F
ISBN : 978-2-206-01353-4
GENCOD : 9782206013534
Sorti le : 16/05/2008
- Les presentations des editeurs : 10/05/2008
Mathematicien bruxellois double d’un amateur de bande dessinee, Daniel Justens ne pouvait ignorer l’oeuvre de Philippe Geluck, son confrere en sciences graphiques et mathematiques. C’est en lisant les strips du Chat qu’il fit une decouverte fondamentale : les syllogismes et les impasses logiques du felin, dont la fonction premiere etait de faire rire, recelaient en fait tous les fondements des mathematiques modernes.
L’oeuvre cryptee de Philippe Geluck peut enfin eclater au grand jour.
Les nombreux amateurs du Chat vont pouvoir reprendre leur lecture et rire de plus belle, en decouvrant qu’en fait, ils ont regulierement fait des mathematiques sans le savoir et que cette science qui traduit si bien les angoisses existentielles du matou matheux, rend compte aussi des notres.
Les mathematiciens decouvriront dans ce petit opuscule nombre d’exemples utiles et de sujets de reflexion pour leurs eleves. Et puis surtout, ils y trouveront la reponse a la question qu’on leur renvoie sans cesse et qui les taraude : A quoi servent les mathematiques ?
A comprendre les albums du Chat, bien sur !
Bonne lecture a tous.
Daniel Justens
Mathematicien, actuaire et docteur en gestion. Ses travaux de recherche en finance stochastique se sont concretises par la publication d’une dizaine d’ouvrages specialises. Il dirige une unite de recherche en mathematiques appliquees et en didactique des mathematiques. Son interet pour la bande dessinee et son attachement a Bruxelles l’ont conduit a publier une etude sur l’usage du dialecte bruxellois par Herge dans les aventures de Tintin : Tintin ketje de Bruxelles (Casterman)
Philippe Geluck
Comedien de formation, il connait tres rapidement les honneurs du petit ecran ou il concoit et anime a partir de 1978 plus de 1500 emissions a l’humour insolent. Depuis 1999, les Francais l’ont decouvert aux cotes de Michel Drucker et de Laurent Ruquier, sur France 2. C’est le 22 mars 1983 que le Chat apparait dans les pages du quotidien belge Le Soir, devenant tres vite la mascotte du journal. Depuis 1983, Philippe a publie une vingtaine d’albums et de livres, tous best-sellers. Pour les 20 ans du Chat, Geluck presente a l’Ecole nationale superieure des beaux-arts a Paris une exposition monumentale qui voyagera ensuite a Bruxelles, Bordeaux et Rennes, attirant plus de trois cent cinquante mille visiteurs.
- Les courts extraits de livres : 10/05/2008
Extrait de l’introduction :
Cette etude est nee d’une boutade. Courant 2005, j’avais organise un colloque de didactique des mathematiques sous le titre generique et un peu provocant de Mathematiques amusantes. Un collegue m’a alors demande : Et toi ? qu’est-ce que tu presentes dans ce cadre ?
J’avais parcouru quelques strips du Chat le matin meme et j’avais reconnu la definition de la mediane dans les propos du matou. J’ai repondu sans trop reflechir : J’analyse la mathematique du Chat de Geluck.
L’ayant affirme sans ambages (et sans trop avoir mesure dans quel engrenage je mettais le doigt), il fallait le faire. Et j’ai donc parcouru les 14 albums parus pour me rendre compte, progressivement, que les allusions mathematiques etaient beaucoup plus nombreuses que je ne me l’etais imagine et qu’elles abordaient des domaines varies et particulierement interessants des maths. J’ai aussi constate que loin d’etre confine aux mathematiques de tous les jours, l’auteur abordait egalement de maniere tres correcte, rigoureuse presque, certains elements des fondements des mathematiques.
Les albums epuises, j’ai demande a consulter les dessins non publies sous cette forme. Ainsi, la petite etude initialement prevue allait s’autoalimenter peu a peu jusqu’a devenir un vrai livre.
Il peut paraitre a priori surprenant d’associer la bande dessinee et ce qui constitue aux yeux de beaucoup l’exemple meme de la rigueur et du serieux : les mathematiques. Est-il possible de concilier et meme d’accorder ces deux arts ?
Il faut bien constater que depuis quelques decennies, la lecture des bandes dessinees est entree totalement dans les moeurs. La B.D. a totalement integre notre culture. Elle en fait partie et meme les intellectuels les plus exigeants lui accordent une place de choix dans leurs loisirs. Le genre a evolue.
Le public cible (apparent) des productions actuelles n’est plus uniquement la jeunesse, et seules passent d’ailleurs l’epreuve du temps en beneficiant de reeditions regulieres, les bandes dessinees autorisant plusieurs niveaux de lecture comme Tintin, Spirou, Blake et Mortimer ou Asterix.
Parallelement a ces premiers classiques de l’aventure et de l’humour, on a vu apparaitre progressivement un type de strips beaucoup plus courts, se limitant souvent a une ou deux pages, voire a une, deux ou trois cases, et proposant cette fois des messages a caractere philosophique, sociologique ou politique.
Et c’est la qu’apparait quelque chose de fondamental : l’usage du dessin, le recours a l’humour iconique et verbal, les jeux de mots, les interpenetrations graphico-scripturales permettent l’abord de domaines graves. Ils autorisent une liberte de penser tout a fait remarquable et meme dans un certain sens unique en litterature, ce qui tend a montrer, et cela en surprendra peut-etre plus d’un, que la majorite de notre population n’a pas encore le recul necessaire pour accepter un discours direct et sans truchement.
La bande dessinee a peut-etre trouve la sa vraie raison d’etre. Elle assure en tout cas un role fondamental et necessaire : le temps des Gulliver, des fables animalieres et des voyages dans les etats de la Lune et du Soleil, si chers a Cyrano de Bergerac, n’est pas encore revolu. L’audace de la franchise ne s’autorise toujours que sous le couvert apparemment futile du dessin.
Le Chat de Philippe Geluck est de cette trempe. Le lecteur meme occasionnel a du s’en rendre compte : tous les problemes importants de notre societe, toutes les angoisses metaphysiques liees a la perception et a la conscience de notre finitude, y sont abordes regulierement.