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La nuit

Couverture du livre La nuit

Auteur : Elie Wiesel

Preface : Francois Mauriac

Date de saisie : 19/01/2007

Genre : Biographies, memoires, correspondances…

Editeur : Minuit, Paris, France

Collection : Double, n 42

Prix : 7.00 / 45.92 F

GENCOD : 9782707319920

Sorti le : 11/01/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Francois Attia – 19/01/2008

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Francois Attia – 15/02/2007

  • Les presentations des editeurs : 19/01/2008

Ne en 1928 a Sighet en Transylvanie, Elie Wiesel etait adolescent lorsqu’en 1944 il fut deporte avec sa famille a Auschwitz puis a Birkenau. La Nuit est le recit de ses souvenirs : la separation d’avec sa mere et sa petite soeur qu’il ne reverra plus jamais, le camp ou avec son pere il partage la faim, le froid, les coups, les tortures… et la honte de perdre sa dignite d’homme quand il ne repondra pas a son pere mourant.

La Nuit, ecrivait Elie Wiesel en 1983 est un recit, un ecrit a part, mais il est la source de tout ce que j’ai ecrit par la suite. Le veritable theme de La Nuit est celui du sacrifice d’Isaac, le theme fondateur de l’histoire juive. Abraham veut tuer Isaac, le pere veut tuer son fils, et selon une tradition legendaire le pere tue en effet son fils. L’experience de notre generation est, a l’inverse, celle du fils qui tue le pere, ou plutot qui survit au pere. La Nuit est l’histoire de cette experience.

Publie en 1958 aux Editions de Minuit, La Nuit est le premier ouvrage d’Elie Wiesel qui est, depuis, l’auteur de plus de quarante oeuvres de fiction et de non-fiction. Prix Nobel de la paix en 1986, il est titulaire d’une chaire a l’universite de Boston.

Aux Etats-Unis, une nouvelle traduction de La Nuit, avec une preface d’Elie Wiesel, connait depuis janvier 2006 un succes considerable. C’est cette nouvelle edition que nous faisons paraitre.

  • Les courts extraits de livres : 19/01/2008

On l’appelait Moshe-le-Bedeau, comme si de sa vie il n’avait eu un nom de famille. Il etait le bon-a-tout-faire d’une synagogue hassidique. Les Juifs de Sighet – cette petite ville de Transylvanie ou j’ai passe mon enfance -l’aimaient bien. Il etait tres pauvre et vivait miserablement. En general les habitants de ma ville, s’ils aidaient les pauvres, ils ne les aimaient guere. Moshe-le-Bedeau faisait exception. Il ne genait personne. Sa presence n’encombrait personne. Il etait passe maitre dans l’art de se faire insignifiant, de se rendre invisible.
Physiquement, il avait la gaucherie du clown. Il eveillait le sourire, avec sa timidite d’orphelin. J’aimais ses grands yeux reveurs, perdus dans le lointain. Il parlait peu. Il chantait ; chantonnait plutot. Les bribes qu’on pouvait saisir parlaient de la souffrance de la divinite, de l’Exil de la Providence qui, selon la Kabbale, attendrait sa delivrance dans celle de l’homme.
Je fis sa connaissance vers la fin de 1941. J’avais presque treize ans. J’etais profondement croyant. Le jour, j’etudiais le Talmud, et, la nuit, je courais a la synagogue pour pleurer sur la destruction du Temple.
Je demandai un jour a mon pere de me trouver un maitre qui put me guider dans l’etude de la Kabbale.
– Tu es trop jeune pour cela. C’est seulement a trente ans, a dit Maimonide, qu’on a le droit de s’aventurer dans le monde plein de perils du mysticisme. Tu dois d’abord etudier les matieres de base que tu es a meme de comprendre.