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La passion selon Juette

Auteur : Clara Dupont-Monod

Date de saisie : 15/11/2007

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Grasset, Paris, France

Prix : 17.90 / 117.42 F

ISBN : 978-2-246-61571-2

GENCOD : 9782246615712

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  • La voix des libraires : Marie-Sophie Goniaux de la librairie FURET DU NORD a LILLE, France (visiter son site) – 17/09/2008

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Marie-Sophie Goniaux

  • Les presentations des editeurs : 17/09/2008

Juette est nee en 1158 a Huy, une petite ville de l’actuelle Belgique. Cette enfant solitaire et reveuse se marie a treize ans dans la demeure de ses riches parents. Elle est veuve cinq ans plus tard. Juette est une femme qui dit non. Non au mariage. Non aux hommes avides. Non au clerge corrompu. Violente et lucide sur la societe de son temps, elle defend la liberte de croire, mais aussi celle de vivre a sa guise. Elle n’a qu’un ami et confident, Hugues de Floreffe, un pretre : a quelles extremites arrivera-t-elle pour se perdre et se sauver ? Car l’Eglise n’aime pas les ames fortes…

De ce Moyen Age traverse de courants mystiques et d’anges guerriers, qui voit naitre les premieres heresies cathares, Clara Dupont-Monod a garde ici une figure singuliere de sainte laique. Elle fait entendre enfin la voix de Juette l’insoumise. Peut-etre l’une des premieres feministes.

Nee en 1973 a Paris, Clara Dupont-Monod est l’auteur de deux romans, Eova Luciole (1998) et La Folie du roi Marc (2000), et d’un document, Histoire d’une prostituee (2003).

  • La revue de presse Nathalie Crom – Telerama du 14 novembre 2007

Clara Dupont-Monod fait exister, avec justesse et sensibilite, cette femme qu’on se gardera de trop vite decreter, au risque de l’anachronisme ou du cliche, moderne ou feministe avant la lettre. Victime des hommes, certainement. Victime aussi des rigidites de l’institution religieuse medievale. Mais a tout cela rebelle par instinct plutot que par reflexion ou conviction. Juette apparait en effet comme un temperament anxieux et exalte, mu par un souci de purete d’une vigueur inquietante. Emouvante et ambigue – c’est la son atypique beaute.

  • La revue de presse Francois-Guillaume Lorrain – Le Point du 11 octobre 2007

Derriere la patine des siecles ecoules, on sent la colere d’une auteure qui explore les marges sociales et n’a pas oublie qu’en 2003 elle fit parler, dans un livre-document, une prostituee bulgare. Ce dialogue a laisse des traces, si l’on en croit la haine violente des hommes, le refus de lien affectif, de contact corporel, qui marquent la figure solitaire de Juette, dont la phrase reche, fremissante, claque a chaque ligne. C’est la aussi que Clara Dupont-Monod reussit a redonner tout son relief a cette ancetre etrangement moderne des combats feministes du XXe siecle.

  • La revue de presse – Le Nouvel Observateur du 13 septembre 2007

Qui etait Juette ? Une sainte laique, une exaltee en quete de purete, une rebelle dans un siecle ou la femme n’avait pas sa place ? J’ai des fleurs veneneuses dans la tete, depuis l’enfance, lui fait dire Clara Dupont-Monod, qui redonne voix a cette figure meconnue du Moyen Age…
Cette exclue parmi les exclus, dressee contre l’ordre etabli, derangea le clerge qui prefera l’oublier. Le roman vrai de Clara Dupont-Monod fait resonner les vibrations d’une ame forte et insoumise.

  • La revue de presse Claire Julliard – Le Nouvel Observateur du 30 aout 2007

Qui etait Juette ? Une sainte laique, une exaltee en quete de purete, une rebelle dans un siecle ou la femme n’avait pas sa place ? J’ai des fleurs veneneuses dans la tete, depuis l’enfance, lui fait dire Clara Dupont-Monod, qui redonne voix a cette figure meconnue du Moyen Age…
L’auteur a decouvert l’etrange Juette, dans un livre de Georges Duby, Dames du XIIe siecle. La suppliciee volontaire, l’emmuree vive, lui a inspire un recit d’une singuliere beaute…
Le roman vrai de Clara Dupont-Monod fait resonner les vibrations d’une ame forte et insoumise.

  • Les courts extraits de livres : 17/09/2008

Tous les matins, je dois coudre. Ma mere m’attend dans la grande salle. Elle est assise devant le feu. Elle ignore le soleil d’automne qui trempe les pierres et tape contre les murs. Au-dela de la ville, les collines se laissent bruler le dos. Pourquoi restons-nous enfermees ? Je voudrais aller coudre sous l’arbre de la cour. Nous serions assises dans la lumiere orange. Autour de nous, les toits et les clochers deviennent d’une purete irreelle. Leurs contours sont tres fonces. Ils tranchent avec l’eclat du ciel. L’ombre et le soleil se battent sans se meler, dessinant l’echiquier que mon pere installe pour les invites. Cette danse de noir et de blanc se deroulerait pour nous seules. Une voisine passerait, le panier rempli de poires, pour nous donner des nouvelles du monde.
Elle dirait en me regardant : Comme tu es jolie ! Ma mere sourirait. Je serais heureuse d’etre sous l’arbre a cet instant. Ce bonheur m’appartiendrait, blotti en moi comme un coeur orange.
Ma mere ne sourit pas quand je descends l’escalier. Peut-etre que je ne suis pas assez jolie. Je dois m’asseoir. Je pose le tissu sur mes genoux. Il fait si chaud devant ce feu. Je sens mes doigts s’alourdir. Ils gonflent comme des tonneaux. Je suis sure qu’un jour ils se detacheront pour tomber a mes pieds et je ne pourrai plus jamais manier l’aiguille.
Ma mere dit qu’on ne trouve pas de mari si on ne sait pas coudre.
La moitie de sa tete est eclairee par la lueur du feu. Elle fredonne, penchee sur son ouvrage.

Toutes etaient filles de Meuse
Meme sol et meme sang
Couronne a ma jeunesse heureuse
Meme chanson et meme accent.

Je regarde les tresses nouees sur ses tempes, le menton carre, les plis de sa tunique. Est-ce que Dieu la trouve belle ? Est-ce vrai que chacun est digne d’amour ? La silhouette est parfaitement immobile, sauf les doigts. Us bougent sur le tissu comme des algues blanches.

Pas seulement les amoureuses
Chacune tendre autour de moi
Chacune fille de Meuse
Le meme coeur, la meme voix.