Auteur : Francis Cazelle
Date de saisie : 17/01/2008
Genre : Biographies, memoires, correspondances…
Prix : 11.00 / 72.16 F
ISBN : 978-2-7500-0361-6
GENCOD : 9782750003616
Sorti le : 14/01/2008
- Les presentations des editeurs : 17/01/2008
Le 36, Quai des Orfevres : une adresse qui fait rever !
Apres trente ans de vie au sein de la police, me vient l’idee de faire partager ces annees de bonheurs et de galeres, juste pour que ne se perdent pas ces notions qui nous faisaient croire que seize heures de travail par jour ne signifiaient pas que nous etions des esclaves, mais des hommes au service de notre pays, ce pays que nous aimions et voulions servir.
Preciser aussi que beaucoup de changements ont ete operes et que beaucoup de policiers ne s’y retrouvent plus ! Quant aux citoyens… que savent-ils de leur police ?
Juste donner une idee pour comprendre.
Et aussi quelques elements – restons modeste ! – pour tenter de trouver une issue positive afin de sauvegarder notre magnifique corporation.
Francis Cazelle signe ici son premier ouvrage.
- Les courts extraits de livres : 17/01/2008
Un jour d’hiver, dans les annees 70, je passais la mythique entree du 36, Quai des Orfevres a Paris…
Je mettais les pieds dans la grande maison. Quelle emotion avais-je ressentie, que de souvenirs televisuels avaient defile dans ma tete avec les Cinq Dernieres Minutes et Maigret… Il en fut ainsi a chaque entree au Quai des Orfevres.
C’etait encore la belle epoque, presque tout le monde a la PJ travaillait avec le costume cravate, l’impermeable, parfois le chapeau feutre et tous avec fierte.
J’etais affecte dans un commissariat PJ de quartier, nous etions huit inspecteurs et enqueteurs, une petite famille et surtout une vraie famille avec beaucoup de solidarite, de disponibilite. Nous avions des moyens limites : une machine a ecrire, un telephone, une lampe de bureau. Nous disposions d’une seule voiture pour les besoins de deux commissariats. Souvent, il fallait utiliser les voitures personnelles pour interpeller les auteurs. Ces moyens limites nous imposaient une grande disponibilite, les journees de seize ou dix-sept heures de travail etaient frequentes et elles n’etaient pas compensees. Je n’ai jamais entendu raler un collegue sur la dose de travail ou sur les frais d’essence depenses pour aller ” sauter ” un auteur. Ce temps-la demandait beaucoup de travail, des contraintes, mais le plaisir compensait largement.
Le service etait compose d’une dizaine d’unites, actifs et administratifs compris. Le commandement et la hierarchie existaient mais ne se faisaient pas ressentir. Chacun travaillait, prenait des initiatives, respectait l’autre. Il y regnait une formidable ambiance et une grande liberte qui depassait souvent le cadre du travail.
Le commissariat etait ouvert au public de neuf heures a dix-neuf heures et au-dela, il pouvait etre transforme en certaines occasions, en salle de reception, de cocktails, de baisodrome ou de bordel, c’etait cela aussi la PJ…
Pendant toutes ces annees-la, deux notions avaient tout leur sens, plaisir et liberte. Notre but etait simplement de faire notre boulot du mieux possible avec plaisir, respect et liberte, difficile de faire mieux ! Cette epoque est revolue, le trait est tire…
L’apres 68, le choc petrolier de 74 ont laisse beaucoup de sequelles sur les plans social, economique, mental, entrainant le changement politique de 1981 qui apporta la croissance de la delinquance.
Au fil des annees, cette insecurite devint vite une preoccupation sociale et obligatoirement un cheval de bataille electorale. Il etait imperatif d’apporter des changements et de maitriser l’appareil policier. En sachant que la Police est a la botte du pouvoir, c’etait pas difficile…