La Provence de village en village

Ce livre cadre qui vous permet de presenter en couverture l’oeuvre que vous avez choisie parmi les dix reproductions offertes.

La Provence de village en village

Je ne suis ni guide touristique ni touriste moi-meme. Je ne suis qu’un regard en promenade. Un regard d’ecrivain qui ne cesse de parcourir son royaume pour le reinventer chaque fois qu’il lui rend visite. Le regard d’un Provencal qui voit non seulement ce qu’il a sous les yeux mais aussi ce qui se cache, ce dont il se souvient. Les depliants publicitaires promettent toujours un voyage de reve mais ils oublient de dire que ce reve, c’est a vous seul qu’il appartient de le faire. Ce que Pierre Pellet dit avec des images, je le dessine avec des mots. Ses images sont parlantes, mes mots font image. A vous maintenant de creer une Provence unique : la votre.

Apres un long sejour a la Reunion, Pierre Pellet a elu domicile en Provence. Comme de nombreux artistes avant lui, il est immediatement seduit par les couleurs et les lumieres de cette region aux multiples facettes. Cet ouvrage est pour lui l’occasion de nous faire partager les decouvertes et les emotions propres a cette region qu’il ne se lasse pas d’arpenter depuis pres de vingt ans.

Cinquante ans de fidelite au Canard enchaine, d’innombrables collaborations a la presse ecrite, a la radio, au cinema et a la television n’ont pas empeche Yvan Audouard de poursuivre une brillante carriere d’ecrivain avec 85 ouvrages depuis Liqueurs fortes, publie en 1946, jusqu’au Sabre de mon pere.
Journaliste au Canard enchaine pendant cinquante ans, Yvan Audouard a collabore a la presse ecrite, a la radio, au cinema et a la television, tout en poursuivant une brillante carriere d’ecrivain. Decede en mars 2004, il reste l’une des personnalites marquantes de la Provence.

Apres un long sejour a la Reunion, Pierre Pellet a elu domicile en Provence. Comme de nombreux artistes avant lui, il a ete seduit par les couleurs et les lumieres de cette region qu’il ne cesse d’arpenter depuis vingt ans. Il habite Salon-de-Provence.

Quelques petites choses que je sais de la Provence

A la memoire de Per-Jakez Helias en souvenir des Coupo santo que nous avons chantees en choeur.

Nous naviguions a bord du San Vicente sous un soleil mediterraneen, parmi les iles qui poussent comme des fleurs dans la rade de Stockholm. Mon voisin n’en croyait pas ses yeux.
O fan, s’exclama-t-il, on se croirait aux Goudes.
Inutile de dire qu’il avait le meme accent que le mien mais il est indispensable de preciser que les Goudes sont un petit port de peche et de plaisance a l’est de Marseille.
C’est la le propre des Provencaux. Pour eux, la Provence est une region a peu pres imaginaire ou ils mettent leur provision de reves a l’abri du temps. Il leur arrive parfois de douter de son existence. Mais ils ne lui sont jamais infideles surtout quand ils sont en exil.
Cela va faire bientot un siecle que je vis en la compagnie de ce pays. Parfois il se laisse oublier tellement il me parait evident, mais il est encore plus present quand je m’eloigne de lui. Ma Provence, donc, est celle de mes premiers emerveillements d’enfant et de leurs inconsolables detresses. Celle des premiers corsages de mon adolescence et des chagrins d’amour sitot oublies.

Le pays qui donne des ailes aux pinceaux des peintres

Je n’ai jamais rencontre Pierre Pellet, auteur des aquarelles de ce beau livre d’images. Je ne sais de lui qu’une chose : il habite Salon, j’habite Fontvieille. C’est quasiment a portee de voix. C’est bon signe. Nous ne nous connaissons pas encore, mais nous sommes deja tres proches. La Provence s’est chargee de faire a l’avance les presentations.
En regardant les aquarelles de Pierre Pellet, j’ai compris qu’il avait trouve entre Rhone et Durance l’endroit ou des ailes poussaient a ses pinceaux.
Il a installe son chevalet dans la region meme que j’apercois de ma fenetre : en plein pays d’Arles. Je me sens desormais rassure.
Le pigeonnier dans lequel je travaille est situe a quelques metres de ce fameux moulin de Daudet destine a moudre de la poesie a tout vent. Ce que Pellet dit avec des images, je le dessine avec des mots. Ses images sont parlantes, mes mots font image. Ce ne sont pas les memes modes d’ecriture, mais il se trouve que nous travaillons sur les memes motifs : Pont du Gard, Nimes, Arles, abbaye de Montmajour, chateau du roi Rene a Tarascon, Beaucaire, abbaye de Frigolet, Les Baux-de-Provence, Glanum, moulin de Daudet.
L’eglise fortifiee des Saintes-Maries-de-la-Mer fait partie de son tableau d’honneur. Mais la Camargue dont elle est la gardienne en est absente. Le peintre s’est prive volontairement du spectacle qu’elle offre : le combat sans pitie que se livrent ici le ciel et la terre. Je crois avoir compris pourquoi il n’a pas tente de se mesurer a elle. Elle est trop bonne fille avec ceux qui la peignent, qui la filment ou la photographient. Selon le scenario, elle devient Venezuela, Floride, Texas, Chili, Tonkin, Louisiane, Liberia, Sahara ou meme Grand Nord, si le besoin s’en fait sentir. En revanche, quand l’histoire se passe vraiment en Camargue, elle perd souvent sa magie.
Tant que la Camargue restera sous la protection du taureau, elle sera immortelle. Elle cessera d’exister le jour ou ce noble animal dont elle a fait un dieu se satisfera de sa condition de betail d’embouche et ne connaitra plus la gloire des arenes.