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La reduction des affectifs

Auteur : Jean-Christophe Barillon

Date de saisie : 16/01/2008

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Calmann-Levy, Paris, France

Prix : 16.00 / 104.95 F

ISBN : 978-2-7021-3856-4

GENCOD : 9782702138564

Sorti le : 16/01/2008

  • Les presentations des editeurs : 17/01/2008

Ingenieur commercial grands comptes dans une PME d’informatique qui vient d’etre rachetee par un concurrent, le narrateur, dont on ne connaitra jamais le nom, regarde ses collegues fragilises, precarises, attendre le couperet du licenciement en tentant de surnager. Lui-meme se sait en sursis, sans amertume particuliere : dans ce monde high-tech, egoiste, precaire, il survit mieux que les autres grace a son humanite minimale.
Alors que la societe nous conditionne a etre schizophrenes – travail d’un cote, vie personnelle de l’autre -, lui va choisir de restructurer sa vie affective avec des methodes industrielles. Tels ces enfants battus qui deviennent des parents violents, il licencie sa compagne de toujours et recrute des femmes en CDD, distribuant en aval la precarite qu’il recoit en amont.
Sa redemption sera longue, douloureuse. Reapprendre a donner, a aimer : qui mieux que les femmes saurait civiliser cet homme que la vie de bureau modele XXIe siecle a desseche de l’interieur ? Un amour impitoyable. Une femme volcanique, furieuse. Sensible, sexuelle, amoureuse. Une passion destructrice, la seule capable d’entamer son cuir trop epais.

Jean-Christophe Barillon est cadre en informatique. La Reduction des affectifs est son premier roman.

  • Les courts extraits de livres : 17/01/2008

1.1 Premieres salves

Changer. Changer constamment, changer d’entreprise, de vie. Je rentre chez moi. Et cette femme aux areoles claires, au sexe blond, cette liane aux soubresauts contenus, paupieres violettes apres le jouir, cette relation faite de rites et de souvenirs tiedes, de restaurants et de week-ends au loin, sur les plages, sous le vent. Une vie de petits riens pour faire un grand tout, qui aurait oublie d’etre grand. Changer aussi ?

Pour la seconde fois de la journee, l’annonce, cette fois au coeur de l’intime.
L’exterieur, la realite encorne notre cocon ouate. Mon pauvre cheri. Elle m’enlace, nos deux peaux, les ondes de chair, elle tente de recreer l’oeuf contre le malheur du monde. Et blotti, emmure au sein de tant d’amour, je suffoque sous le poids de ses bras blancs. Une envie, courir dans l’infini, une bourrasque froide, vite…

Selon certains chercheurs, les societes sont liquides. Avant, on les disait disciplinaires, leur ferule contraignait les individus mais forgeait leur identite. Le civisme faisait le citoyen, le mariage les epoux, l’entreprise le salarie. Les medailles du travail n’etaient pas rares, vingt ans d’anciennete… Aujourd’hui, les liens qui rattachaient les individus a leurs tribus se distendent, les relations entre les etres aussi. On quitte une entreprise, un conjoint pour les memes raisons : motif economique, infidelite, incompatibilite d’humeur, lassitude. Troublantes similitudes. Et la passion amoureuse ? Une incongruite surannee, vaguement obscene, desormais ?
Fragilise, precarise, a chacun de surnager seul, sans visibilite, dans le provisoire. Une sensation de vertige : nous devalons une route de montagne, les freins ne repondent plus, nous anticipons chaque virage suivant, impossible de voir, de reflechir plus avant. Nous essayons tout de meme, prevenir la mutation suivante. Plusieurs fers aux feux, nous degainons le bon en temps utile. Avec une entreprise ou une compagne, envisager le long terme devient impossible. Alors nous nous menageons des issues de secours, des echappatoires, des biais. Confiance est morte.

Huit heures plus tot, il pleut. Il pleut et nous allons etre vendus.
Une petite pluie d’ete paresse entre les immeubles, tapote la vitre, enjouee.

La salle de reunion, un cube de murs blancs, une table sombre, carree, trop grande, et nous coinces tout autour. Les neons sont eteints, la lumiere terne coule, grise sur nos mines de vaincus.

Amelie, la secretaire, ecarquille les yeux, hypnotisee par le vide. Remi – distribution – plisse son jeune front, lutte contre un adversaire invisible. Katia – marketing – renifle dans son coin, une tristesse d’enfant sage. Mes deux commerciaux : Olivier fait non de la tete, la bouche entrouverte, cherche son souffle ; Dominique devait savoir. Il se contente de gratter furieusement le dos de sa main gauche, les commissures des levres relevees en un rictus agace.

Nos directeurs, Jean-Pierre et Veronique, nous delivrent la parole d’en haut, un numero de duettistes parfaitement synchrone. Ils listent les arguments d’un ton monocorde, un peu las, avec parfois de brusques sursauts, comme un ressort casse devide encore quelques vigueurs au hasard d’une spirale.

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