Auteur : Stephane Padovani
Date de saisie : 30/05/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Quidam editeur, Meudon, France
Collection : Made in Europe
Prix : 10.00 / 65.60 F
ISBN : 978-2-915018-20-2
GENCOD : 9782915018202
Sorti le : 18/05/2007
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- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
La Veilleuse
Stephane Padovani
Dans la veille, Etienne ecrit a Louise. Mais sait-on jamais ou les mots arrivent, ce qu’ils mettent en mouvement, ce qu’ils denouent et trament d’une main a l’autre. A son tour, Louise devra apprendre cette veille au bout d’une route incertaine et y inscrire sa propre voix.
La transmission, l’adoption mutuelle des etres et des mots sont au coeur de ce recit. Stephane Padovani y poursuit, sur un fil toujours tendu, des itineraires intimes pris dans la marche du monde.
Stephane Padovani est ne en 1966. La Veilleuse est son troisieme roman.
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
J’AI MARCHE. Dans le froid, dans l’ombre d’un pigeonnier en bord de route, dans le rythme des pas, dans le souffle court, dans l’aube naissante derriere la colline, dans le chemin terreux, dans la cognee du vent, dans le manque de mots, dans la fatigue et la tension du corps, dans la pluie, dans la sueur, dans la nervure d’un bois, dans la ruelle vide, dans le regard a table, dans l’ebauche d’un geste, dans l’acceleration, dans la peur, dans la station d’essence a peine eclairee, dans le jour embouti, dans l’odeur des peaux sous les vetements superposes, dans la neige a perte de vue, dans l’histoire vecue, dans la vallee inondee, dans la trace de l’homme devant moi, dans le sillage de son souffle, dans sa pesanteur, dans son desir d’aller, dans son desespoir, dans sa vaillance, dans son tumulte, dans son absence, j’ai marche.
Il n’y avait qu’un temps d’Etienne a moi, qu’un battement. Je m’accrochais a lui comme une note de musique a sa partition, seule, vouee a repeter le meme son, a le faire courir tout au long de la route mais ne voulant rien d’autre que cela, qu’etre la a sa suite, a sa traine parfois, rien d’autre que lui et moi sur la route, nous sauvant, devalant, cavalant, pour aller nulle part, ne rien rejoindre, n’atteindre aucun terme. Je lui demandais ou nous allions seulement pour m’assurer qu’il etait perdu. C’etait ce que ma mere aimait en lui et que j’avais compris des son entree chez nous. Je me fiais a son sens de la desorientation. Il lancait le menton en avant, une vague main vite retombee, indiquait un point au hasard, que nous ne suivions pas, une sente que nous ne prenions pas, un village a contourner, une eglise en ruine. Il n’y avait plus rien que nous. Je ne savais plus dans quel pays nous nous trouvions ni meme s’il y avait un pays. Je trottais du mieux possible dans son dos, ses longs cheveux bruns battaient le col de son manteau, sa main a l’epaule, nouee autour des sacs.