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La ville monstre

Couverture du livre La ville monstre

Auteur : Bob Garcia

Date de saisie : 21/05/2007

Genre : Romans et nouvelles – francais

Editeur : Rocher, Monaco, France

Collection : Grands romans

Prix : 19.00 / 124.63 F

ISBN : 978-2-268-06209-9

GENCOD : 9782268062099

  • La voix des auteurs : Bob Garcia – 04/06/2007

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Bob Garcia – 04/06/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Charlotte Thomas – 31/05/2007

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Charlotte Thomas – 31/05/2007

  • Les presentations des editeurs : 25/05/2007

Imaginez un couteau antique, grave au nom de Londinos – le premier nom de Londres. Forgee a l’aube des temps, transmise de siecle en siecle, l’arme va passer de main en main et devenir l’instrument de nombreuses tragedies sanglantes.
Du temps des druides a l’invasion romaine, de la grande peste de 1665 aux emeutes antipapistes de 1780, des misereux a la Dickens aux nouveaux pauvres de l’ere Thatcher, en passant par le blitz de la Seconde Guerre mondiale, ce pretexte narratif permet a l’auteur d’explorer un Londres noir et mysterieux, cruel et parfois sordide.
Melant personnages imaginaires et reels, tels l’infanticide Judith Dufour, la romanciere Mary Shelley, ou encore Jack l’Eventreur, Bob Garcia nous raconte une histoire foisonnante, pleine de bruit et de fureur, de sexe et de violence, qui renoue avec la grande tradition du roman-feuilleton. En marge de l’Histoire officielle, il nous entraine a la decouverte des bas-fonds de cette metropole fascinante que Lord Byron surnommait la ville monstre.

Musicien de jazz et compositeur, Bob Garcia est un passionne de litterature populaire. Specialiste d’Herge, auquel il a consacre plusieurs essais, il est aussi l’auteur de plusieurs romans, dont L’Ipotrak noir (E/dite, 2004) et Le Testament de Sherlock Holmes (Editions du Rocher, 2005), qui a ete recompense par le prix Intramuros.

  • Les courts extraits de livres : 25/05/2007

ADELAIDE

Il faisait nuit depuis plusieurs heures. Une brume insidieuse montait de la Tamise et recouvrait les rues d’un voile spectral. Par endroits, le brouillard se melait a la puanteur pour former des miasmes repugnants qui soulevaient le coeur.
Les cloches avaient sonne la fin de la journee de labeur depuis longtemps. C’etait l’heure des mauvaises rencontres. Janis n’aurait pas aime croiser l’homme en noir. Elle s’assura que la rue etait deserte et se hata de nettoyer la chaussee devant la porte de la maison puisque la loi l’exigeait. Mais la loi etait une chose et la realite quotidienne en etait une autre. Les murs de toutes les maisons etaient perces de petits orifices qui servaient d’evacuation pour les latrines, les ordures et les dechets qui tombaient tout simplement dans la rue et pourrissaient sur place. Dans ces conditions, comment maintenir propre une ville de cent mille ames ? Maitre Soane pretendait que des egouts couraient sous toute la ville. Un vaste systeme d’evacuation des eaux usees qui datait, parait-il, du temps des Romains. Elle repoussa tant bien que mal les dechets et detritus dans la rigole a demi obstruee qui serpentait au centre de la rue. Puis elle referma la porte et s’apercut que la brume s’etait deja infiltree a l’interieur de la maison. La vieille femme promena son balai autour d’elle pour tenter de chasser l’intruse. Cela provoqua quelques tourbillons qui voltigerent un instant dans la piece et se reposerent aussitot sur le sol, comme pour la narguer.
La vieille Janis monta se coucher en soufflant comme un veau asthmatique. Son tablier sale et use la serrait et comprimait son enorme poitrine molle. L’embonpoint l’avait gagnee au fil des ans et il lui etait de plus en plus difficile de grimper l’etroit escalier. Elle se coucha, fatiguee mais heureuse d’etre enfin allongee apres une journee aussi longue et ereintante.
Janis avait souffle sa bougie depuis une bonne heure deja, mais elle ne parvenait toujours pas a trouver le sommeil. Des dizaines de pensees tournoyaient dans sa tete en une ronde folle. Elle aurait voulu mettre fin a ce charivari qui l’empechait de dormir, mais elle n’y parvenait pas. Janis avait toujours servi dans la maison de maitre Soane. Elle en connaissait les moindres recoins, les moindres habitudes, les moindres grincements. Mais, depuis la mort de la maitresse, quelque chose la genait. Elle ne pouvait s’expliquer quoi. C’etait une somme de details insolites, d’habitudes nouvelles et incongrues qui apparaissaient chez son maitre. A present, ces petits details venaient troubler son sommeil. Plus elle les chassait, plus ils s’imposaient, toujours plus nombreux et velleitaires, comme la vermine qui s’attaque aux navires et que les marins ne parviennent pas a endiguer. Il y avait ces bruits, la nuit.