Auteur : Marco Tullio Giordana
Traducteur : Nathalie Castagne
Date de saisie : 17/07/2008
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Lattes, Paris, France
Prix : 20.00 / 131.19 F
ISBN : 978-2-7096-2883-9
GENCOD : 9782709628839
Sorti le : 30/01/2008
- Les presentations des editeurs : 17/09/2008
Sur mon passeport, il est ecrit que je m appelle Nicolo Maineri et que j’ai trente-quatre ans. Aussi bien l’une que l’autre choses sont fausses. J’ai trente-huit ans ; quant au reste, faisons comme si ce nom etait le bon mais ce n’est pas le mien.
Un medecin admire, issu d’une riche famille milanaise, est rattrape par sa jeunesse, des amities et des ideaux auxquels il a depuis longtemps renonce. Avant de choisir la medecine, il avait milite, sans passion, presque par accident mais non sans consequence, dans un groupe d’extreme gauche. Soudain ressurgissent deux fantomes de sa jeunesse : Mario, jadis naif et genereux, devenu un terroriste recherche, et leur ancien chef dogmatique, desormais un juge feroce et manipulateur dans les proces contre le terrorisme.
Avec La Voiture de papa, Marco Tullio Giordana nous offre un superbe roman sur l’amitie et les illusions perdues.
Ne a Milan en 1950, Marco Tullio Giordana s’est tourne vers le cinema des les annees 1970. Il a realise son premier long-metrage Maudits, je vous aimerai, en 1980. Il est l’auteur de la saga familiale Nos meilleures annees (2003) qui a connu en France un immense succes.
- La revue de presse Delphine Peras – L’Express du 17 juillet 2008
Marco Tullio Giordana s’est toujours interesse a l’histoire contemporaine de son pays, des annees Mussolini aux annees de plomb, de Pasolini aux repentis de la Mafia. Une source d’inspiration qui nourrit La Voiture de papa, projet de film dont aucun producteur n’a voulu. Tant mieux pour les lecteurs !…
Tous trois vont se retrouver pour solder leurs utopies et sombrer dans le nihilisme. Mario Tullio Giordana signe la un livre en grande partie autobiographique, poignante oraison funebre des illusions de sa jeunesse.
- Les courts extraits de livres : 17/09/2008
De temps en temps mon pere me laissait conduire.
Me reviennent encore a l’esprit certains interminables deplacements estivaux de la famille entiere vers la mer, la caravane d’automobiles chargees de bagages et de domestiques qui voyageait en file serree le long de l’Emilie pour bifurquer a Parme vers Fornovo et la ralentir derriere les camions qui remontaient avec une extreme lenteur les tournants de la Cisa. Encore sonne par mon reveil avant l’aube, je voyageais avec le chauffeur et mes soeurs ; papa et maman nous suivraient plus tard avec l’Alfa Romeo, mille fois plus rapides que nous, obliges de nous arreter continuellement parce que Benedetta et Virginia avaient mal au coeur.
Nos parents partaient de Milan ou de Casaccia deux heures apres nous et le rendez-vous etait a mi-chemin du col, dans un restaurant aux environs de Berceto ou l’on mangeait un repas inutile, destine a etre restitue quelques virages plus loin. Mais une fois que nous nous etions rejoints, maman, attendrie par les plaintes de mes soeurs ou plus probablement irritee par quelque discussion advenue en voiture avec mon pere, decidait en general de poursuivre le voyage avec elles et de me ceder la place du passager dans la berline Touring Super-legere aux etincelantes roues a rayons. Avec une joie immense, je precedais mon pere dans l’habitacle rendu brulant par le soleil et je reglais le siege sur ma minuscule stature d’enfant de facon a pouvoir me retenir dans les tournants a la grosse poignee de cuir qu’offrait le tableau de bord. Il etait tres important de trouver une position adaptee, de baisser la vitre juste ce qu’il fallait pour que l’air fouette le visage, le liberant de la congestion de la canicule et de l’odeur de cuir et d’essence ; je savais qu’en cas de malaise mon pere s’arreterait trop tard, quand le vomissement, que je n’avais jamais le courage d’annoncer a temps, jaillirait irrepressiblement. Le defi commencait deja par cette tres simple demonstration de virilite : resister aux oscillations dans les virages et aux secousses des nids-de-poule qui remplissaient l’estomac de papillons, avec la decontraction d’un compagnon de voyage adulte.
Mon pere aimait conduire. C’etait la l’unique occasion ou il se laissait aller a une bonne humeur inconnue, a une envie de plaisanter et de bavarder qui n’etait pas encore de l’intimite ni de la familiarite mais au moins un renoncement momentane a l’uniforme de despote qu’il s’etait impose.
L’occupation de l’espace avait elle aussi son importance. J’etais habitue a m’adresser a mon pere face a face, lui parlant et moi ecoutant debout devant lui, mes yeux contraints de rencontrer les siens ou de les eviter, et il n’y avait pas moyen que cette position engendre quoi que ce soit d’autre que le conflit.
En voiture, par contre, nos corps voyageaient paralleles, nos regards etaient dans le meme axe, diriges a l’infini vers un meme objectif lointain, et nos voix ne s’affrontaient pas ouvertement mais rebondissaient mollement sur le pare-brise pour revenir a nos oreilles sans rien de peremptoire, amies, affectueuses meme, couvertes comme elles l’etaient par le bruit de fond du moteur.
Il pouvait arriver qu’au bout de quelques kilometres, peut-etre pour prevenir la somnolence du voyage toujours sur le point de se transformer en nausee, mon pere me fasse monter sur ses genoux et m’emparer de la couronne en acajou du volant (…)
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