
Auteur : Noam Chomsky
Traducteur : Christian Labarre
Date de saisie : 06/04/2007
Genre : Politique
Editeur : Herne, Paris, France
Collection : Theorie et strategie
Prix : 17.30 / 113.48 F
ISBN : 978-2-85197-438-9
GENCOD : 9782851974389
Sorti le : 01/02/2007
- Les courtes lectures : Lu par Nathalie Brutiaux – 17/04/2007
Telecharger le MP3
Nathalie Brutiaux – 13/04/2007
- Les presentations des editeurs : 17/04/2007
Dans la periode de corruption intellectuelle que nous vivons aujourd’hui, il importe de souligner que les theories economiques, la democratie et les droits de l’homme, prones par les dirigeants sont des instruments du pouvoir, destines aux autres nations afin qu’elles se laissent devaliser et exploiter plus efficacement. Aucun pays riche n’accepte ces conditions pour lui-meme, sauf si elles lui accordent des avantages temporaires, l’Histoire montre bien que de graves entorses a ces theories ont constitue un puissant facteur de developpement.
Depuis la Conquete du Nouveau Monde, les strategies de domination mises en oeuvre par les superpuissances n’ont pas varie sinon par la technologie. Pour prendre l’exemple de Saddam Hussein, ses crimes etaient sans importance jusqu’au moment ou il commit le crime de desobeissance. L’Occident lui reaffirma pourtant son soutien face a un ennemi autrement plus dangereux :1a liberte et la democratie dans le tiers-monde. La lecon etait claire, profit et pouvoir sont les seules priorites. La democratie est une menace a conjurer a tout prix. Un constat qui ne concerne pas seulement de lointains pays mais aussi nos societes a pensee unique sous-tendues par des mecanismes de controle d’une extreme violence, ou l’homme n’est plus que l’instrument derisoire du profit.
Ne a Philadelphie en 1928, Noam Chomsky, theoricien du langage, a revolutionne la linguistique qu’il enseigne au Massachusetts Institute of Technology (MIT). Il est aussi un militant politique libertaire tres engage, sa reflexion philosophique et son analyse politique en ont fait l’un des penseurs contemporains les plus cites au monde. Un Cahier de L’Herne (2007) lui est consacre.
- Les courts extraits de livres : 17/04/2007
Le club des riches
Le systeme mondial concu par les Etats-Unis exigeait que l’ordre regne egalement au sein du club des riches. Ses membres moins importants doivent poursuivre leurs interets regionaux a l’interieur de la structure globale de l’ordre gere par les Etats-Unis, la seule puissance qui ait des interets et des responsabilites a l’echelon mondial : Kissinger en informa l’Europe en 1973 (l’annee de l’Europe). Au debut de l’apres-guerre, on ne pouvait tolerer que l’Europe soit une troisieme puissance. La creation de l’OTAN fut en grande partie motivee par le besoin d’integrer l’Europe occidentale et la Grande-Bretagne dans une orbite qui releverait d’une direction americaine, fait observer Leffier : On ne pouvait permettre l’emergence d’une troisieme puissance ou d’un bloc neutre – que ce soit une Europe unie, une Allemagne unifiee ou un Japon independant. Comme le declarait le secretaire d’Etat Dean Acheson, le neutralisme equivaudrait pratiquement au suicide. Il en etait de meme en dehors du noyau des pays industrialises. Tout en reconnaissant que les Russes n’etaient pas responsables des conflits dans le tiers-monde, Acheson avertit, en 1952, que les Russes pourraient exploiter de tels conflits pour essayer d’obliger un nombre maximum de pays non communistes a poursuivre une politique de neutralite et a refuser de livrer leurs ressources aux principales puissances occidentales – c’est-a-dire a refuser de les livrer aux conditions imposees par l’Occident. En songeant au Japon, le general Omar Bradley mit egalement son pays en garde contre le suicide par le neutralisme18.
Les planificateurs occidentaux ne prevoyaient pas une agression sovietique et ne s’en inquietaient pas, ecrit Leffier, resumant par la un consensus bien etabli dans les milieux universitaires. L’administration Truman etait partisane de l’Alliance atlantique essentiellement parce que celle-ci etait indispensable au developpement de la stabilite europeenne grace a l’integration allemande. Ce fut la le motif fondamental du Traite de l’Atlantique Nord signe a Washington, en avril 1949, qui entraina la creation de l’OTAN et, en reaction, du Pacte de Varsovie. Lors de la preparation de la reunion d’avril, les responsables politiques americains furent de plus en plus convaincus que cela pourrait vraiment interesser les Sovietiques de conclure une entente, de reunifier l’Allemagne et de mettre un terme a la division de l’Europe. On considerait cela non comme une occasion, mais bien comme une menace a l’objectif primordial de la securite nationale, c’est-a-dire : harnacher le potentiel economique et militaire de l’Allemagne en faveur de la communaute atlantique – et empecher le suicide par le neutralisme.