Auteur : Jennifer Donnelly
Traducteur : Florence Hertz
Date de saisie : 09/05/2008
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Belfond, Paris, France
Collection : Grands romans Belfond
Prix : 22.50 / 147.59 F
ISBN : 978-2-7144-4331-1
GENCOD : 9782714443311
Sorti le : 07/05/2008
- Les presentations des editeurs : 10/05/2008
A l’aube du XXe siecle, des bas-fonds de Londres aux cotes californiennes en passant par les reserves naturelles du Kenya, une saga historique captivante, portee par un souffle romanesque exceptionnel. Un tourbillon d’aventures et de passions.
Son diplome de medecin en poche, India Selwyn Jones, une jeune aristocrate, decide de renoncer aux privileges dus a son rang pour se consacrer aux plus necessiteux, dans le quartier populaire de Whitechapel.
C’est dans ce faubourg mal fame que sevit le celebre gangster Sid Malone, sourd aux tentatives desesperees de sa soeur, Fiona Finnegan, pour le faire rentrer dans le rang. La tete du malfrat est mise a prix et, du haut de son empire commercial, Fiona tient coute que coute a l’aider avant qu’il ne soit trop tard…
Un braquage qui tourne mal et Sid se voit confie aux soins d’India, qui lui sauve la vie. Le debut d’une folle passion que ni les hommes de main de Sid ni le fiance d’India, le politicien vereux Freddie Lytton, ne peuvent tolerer…
Mais rien ne pourra empecher India d’accomplir son destin. Prete a tous les sacrifices, elle se lance a corps perdu dans un combat contre la misere qui l’environne, tout au long d’un grand voyage seme d’embuches et de drames…
Nee aux Etats-Unis, Jennifer Donnelly a vecu quelques annees en Angleterre avant de s’installer a Brooklyn avec son mari. Apres le grand succes de L’Insoumise (2004 ; Pocket, 2007), et La Rebelle (2005 ; Pocket, 2008), L’Ange de Whitechapel est son m. troisieme roman a paraitre chez Belfond.
Traduit de l’americain par Florence Hertz.
- Les courts extraits de livres : 10/05/2008
– Jones !
India Selwyn Jones pivota sur ses talons en entendant son nom. Elle dut plisser les yeux pour voir celui qui l’appelait, car Maud lui avait vole ses lunettes. Un homme chauve et barbu fendait le groupe des etudiantes pour arriver jusqu’a elle.
– Professeur Fenwick !
– Jones, bravo, mon petit ! Le prix Walker, le prix Lister et le prix Dennis, tout a la fois ! Vous avez tout rafle !
– Hatcher a remporte le prix Beaton.
– Le prix Beaton ? Une obole pour les simples d’esprit. N’importe quel ane peut apprendre par coeur l’anatomie. Pour un medecin, l’essentiel, ce ne sont pas les connaissances qu’il emmagasine, c’est sa capacite a savoir les utiliser. Hatcher est a peine capable de poser un garrot.
– Chut, professeur ! Elle est derriere vous, souffla India, tres genee.
La remise des diplomes venait de s’achever. Les etudiantes etaient descendues de l’estrade de l’amphitheatre au son d’une musique martiale et posaient maintenant pour les photographes tout en recevant les felicitations de leur entourage.
Fenwick n’etait pas homme a s’embarrasser des convenances. Il disait haut et fort ce qu’il pensait, et critiquait qui bon lui semblait quand bon lui semblait. India avait suffisamment ete victime de sa virulence pour le savoir. Elle gardait encore un cuisant souvenir de sa premiere semaine de cours. Fenwick lui avait demande d’interroger un malade qui souffrait de pleuresie et il lui avait fait lire ses notes pendant le cours pour decrire les symptomes. Un hurlement avait accueilli la premiere phrase qui commencait par J’ai senti…
– Comment ca, Jones, vous sentez ? Vous n’etes pas dans ma classe pour avoir des etats d’ame. Nous n’analysons pas les poetes romantiques ! Nous etablissons des diagnostics. Nous etudions les pathologies des patients. Les etudiants ne peuvent qu’observer, car ils sont bien trop ignorants pour faire autre chose. Le sentiment est l’ennemi de l’intelligence. Avez-vous compris, Jones ? Repetez !
– Oui, professeur. Le sentiment est l’ennemi de l’intelligence, avait begaye India, les joues en feu.
– Tres bien. Quand on se laisse aveugler par la compassion, on court au desastre. Les patients, il faut les voir, et non les plaindre. On vous demande de savoir distinguer l’oedeme du a la maladie cardiaque d’une insuffisance renale, c’est tout. De differencier une colique nephretique d’un empoisonnement par le plomb. Il faut observer les patients avec objectivite et detachement, Jones, c’est la seule facon de les guerir.
Fenwick s’interessait a present davantage a son diplome.
– Montrez-moi un peu cela, dit-il en designant d’un geste impatient le carton qu’elle tenait sous le bras.
Elle l’ouvrit, revelant un rectangle de papier de l’epaisseur et de la couleur d’un parchemin, qui portait son nom ecrit a l’encre en pleins et en delies, ainsi que la date du 26 mai 1900, son titre de docteur et le sceau de la faculte de medecine de Londres pour les femmes. Elle etait maintenant autorisee a pratiquer.
– Docteur India Selwyn Jones. Voila qui sonne bien, il me semble, fit remarquer Fenwick.
– Je trouve aussi. Je pourrais meme m’y habituer si on me le repete assez souvent, mais je n’arrive pas encore a y croire.
– Allons donc ! Dans votre promotion, certaines auront peut-etre besoin de regarder leur diplome pour se prouver qu’elles sont medecins, mais pas vous.
– Professeur Fenwick ! Venez voir ! cria une voix nasillarde.