Auteur : Gilbert Dez
Date de saisie : 13/01/2008
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Carrefour du Net, Domptin, France
Prix : 18.00 / 118.07 F
ISBN : 978-2-35451-007-7
GENCOD : 9782354510077
Sorti le : 20/12/2007
- Les presentations des editeurs : 14/01/2008
A travers les Tiodore, une famille de paysans de Haute-Savoie, Gilbert Dez remonte le temps et mesure l’evolution des mentalites. Conte comme une histoire au coin du feu, L’Appel de l’or blanc plonge le lecteur dans ce monde rural ou l’on economise autant les sous que les mots. Le quotidien, rythme par les saisons et les semailles, va se retrouver infeode au tourisme et a la frenesie d’argent qui en decoule. Le tintement des pieces, amassees avidement, remplace peu a peu celui des sonnailles des betes a l’alpage. A l’appel de l’or blanc, l’hysterie collective s’empare de la population et gangrene les sentiments. La solidarite et l’amitie font place a la mefiance et a la jalousie. L’appat du gain devore a belles dents l’authenticite et le bon sens populaire. L’obsession de la rentabilite va grignoter ces gens simples ou les rapports sont rustres, ou il est mal venu de montrer ses emotions, ou les silences valent plus que la parole. Lances dans une course effrenee, ils vont y laisser leur ame.
L’Appel de l’or blanc est une comedie humaine au parfum de terroir. Les mots sobres et reches comme les mains des paysans, resonnent en echo dans la vallee. Comme des flocons silencieux, ils saupoudrent ces vies qui se desagregent. On s’y rechauffe a la chaleur du poele a bois ou au bal de la place de la mairie. Dans un parler authentique, teinte de patois savoyard, ce recit s’enracine dans le coeur comme le vent des montagnes et se deguste comme les myrtilles sauvages.
- Les courts extraits de livres : 14/01/2008
Le samedi 3 juillet 1943, a trois heures de l’apres-midi, un orage eclata brutalement… Rien ne l’avait annonce. D’habitude, la montagne semblait se rapprocher, elle apparaissait plus nette, elle changeait de couleur et de gros cumulus etincelants s’emparaient peu a peu du ciel, de plus en plus sombre. La legere brise du nord cessait, la chaleur devenait suffocante meme a cette altitude de deux mille metres. Le chant des grillons atteignait son paroxysme et, soudain, comme obeissant a un ordre divin, le silence s’installait. Seul le bourdonnement d’une nuee d’insectes troublait cette intense et breve serenite.
Ce jour-la, il etait arrive tres vite, trop vite, comme une explosion. Un coup de tonnerre avait dechire le ciel, precede, pendant une fraction de seconde d’un eclair luminescent. Une pluie melee de grele s’etait abattue sur les ancelles de l’alpage et les grelons, roulant en cataracte, avaient trace une large ligne blanche en arrivant au sol.
Ce n’est qu’au troisieme coup de tonnerre que Gustave, l’aine des garcons, s’eveilla de sa sieste, moment incontournable de ses longues journees. Il se levait tous les jours a quatre heures du matin et il en avait besoin pour tenir jusque tard le soir. La foudre venait de tomber sur un sapin centenaire, le reduisant a l’etat d’un tas de debris fumant. Tout pres de la ferme, la montagne environnante prolongeait en echo ce grondement apocalyptique.
– Nom de Dieu de nom de Dieu !
Il sortit du tas de foin, ebouriffe, couvert d’epillets solidement accroches a ses vieux vetements crasseux de montagnard. Il frotta ses pieds deformes par la corne et les durillons. Ils etaient presque aussi noirs que ses bottes en caoutchouc, tant la crasse accumulee depuis des mois lui faisait une seconde peau, sur laquelle etait colle du foin malodorant. Bourre au fond des bottes ou des sabots, il remplacait avantageusement les chaussettes ; la mere n’avait pas le temps d’en tricoter.
– Nom de Dieu ! repeta-t-il en se chaussant.
Il descendit si precipitamment du soilli (grange), qu’il manqua de tomber dans l’escalier de bois aux vieilles marches usees et deboula dans l’unique piece a vivre et a tout faire de l’alpage. Sa mere, Odile, etait sur le seuil de l’entree. Elle regardait ce deluge impressionnant, priant Dieu a voix basse de proteger les siens, les betes et leurs maigres biens. Elle savait combien ces orages pouvaient etre devastateurs en haute montagne. Sa belle-mere lui avait raconte que, lorsqu’elle avait dix-sept ans, ils avaient perdu leur ferme qui avait ete incendiee par la foudre. Elle s’etait refugiee dans une exploitation voisine et, ajoutant un malheur, elle avait faute dans le foin avec le fils de la maison. C’est ainsi qu’elle s’etait retrouvee enceinte de Theodore. Il fut le batard de la famille, car le pere biologique avait toujours nie sa paternite. Cependant, elle n’avait aucun doute, puisqu’elle etait vierge lorsqu’elle avait cede a ses avances. La voix de son fils la ramena a la realite.
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