
Auteur : Louise Desbrusses
Date de saisie : 00/00/0000
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : POL, Paris, France
Collection : Blanche
Prix : 16.00 / 104.95 F
ISBN : 978-2-84682-124-7
GENCOD : 9782846821247
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- La Radio des libraires : Samia Benramdane de la librairie L’ILE LETTREE a PARIS, France- 24/07/2006
Telecharger le MP3
- Les presentations des editeurs : 14/05/2006
On est ce qu’on fait. On le fait. Puis on le devient. Vous allez chercher ce travail (vous detestez ce travail). Quand il s’agit d’etre raisonnable, jamais vous n’hesitez. (N’hesitez vous pas ?). Non. Tenir. L’argent, l’urgence. Vous tiendrez, croyez-vous (croire, vous aimez). Tiendrez-vous ? Vraiment : tiendrez-vous. Tenir. Ne pas tenir. N’existe-t-il pas autre(s) chose(s). Pensez-y. (Y pensez-vous ?) Vos reves, egoistes, fantaisistes, irrealistes (qu’ils disent Tous)a. Vos reves. Laisserez-vous vos reves. Agir.
- La revue de presse Christine Ferniot – Lire, fevrier 2006
Voila, elle l’a obtenu, ce travail ! Un boulot bien paye qui va assurer l’ordinaire, effacer les dettes, calmer le jeu. Il le fallait car, a la maison, il y a l’homme-a-elever, un garcon si fragile avec son admirable facon de ne pas gagner d’argent et d’en souffrir si fort. Elle n’avait pas le choix : L’argent, l’urgence… Elle creait dans son atelier, elle devient conceptrice. Elle ignorait les horaires, elle decouvre le grand immeuble de verre, le badge, l’assistante et les collegues en chemise rayee. Desormais, elle ne pense plus, elle a signe son contrat et tout le monde l’envie, juste au moment ou elle s’apprete a hurler a la mort. Louise Desbrusses ne se contente pas d’observer le monde du travail, de narrer des anecdotes, de raconter le quotidien : elle dit le fond du gouffre, la course contre le temps, l’envie de respirer moins vite et les tentatives d’evasion qui echouent lamentablement… Voici un premier roman qui pourrait aussi se lire a voix haute car il est intime et theatral, deprimant et vivifiant, tragique et drole. Un livre a offrir a ses meilleurs amis… et a ses collegues de bureau.
- La revue de presse Eric Loret – Liberation du 19 janvier 2006
Louise Desbrusses sort de nulle part… Et il importe assez peu, pourvu que son livre remue la-dedans certain je-ne-sais-quoi dont nous sommes tout emus. Mais emu au sens de motive, ce que devrait etre toute bonne emotion, un moteur a se lever le matin et a refaire le monde, ou du moins a l’entretenir d’un petit coup de pinceau. Cela finit d’ailleurs par arriver a la page 105, ce coup de neuf donne au quotidien, raison pour quoi on ne vous racontera pas l’histoire au-dela de cette page. Et curieusement, dans ce livre si politique, si emmerde de la lourdeur vichyste d’aujourd’hui, la solution ne sera pas critique, mais apolitique, amoureuse. Apres tout, pourquoi pas, la litterature et le cinema (honorables) de l’Occupation ne se confondent-ils pas en merveilleux et en echappatoire ?
C’est donc l’histoire d’une femme qui a un atelier, elle cree, ca ne rapporte rien. Elle prend un emploi a cause de l’argent, l’urgence. Elle sera officiellement chargee d’ameliorer les produits crees par les incompetents qui la dirigent… Elle a un compagnon, en outre, qu’elle appelle l’Homme-a-elever, il passe des entretiens, il n’y arrive pas, il se complait dans le role de l’homme au foyer et aux petits soins. Elle resiste comme elle peut, symboliquement, infantilement, prefererait ne pas signer son CDI, ne pas prendre un badge d’acces a la firme. En cette epoque de disette, ses amis l’envient, ne la comprennent pas. Pendant ce temps, elle glisse dans la mort lente de l’ennui. Tout lui pese… Roman de la decomposition et de l’empetrement, du moins jusqu’a un certain point, l’Argent, l’urgence se remarque aussi et surtout par sa forme. L’histoire n’est pas racontee, elle est dite, vecue, mimee…
- La revue de presse Michel Abescat – Telerama du 11 janvier 2006
Passe l’effet de surprise, le lecteur est conquis. La hachure des phrases, la rugosite de la langue, la saccade du rythme donnent a ce premier texte un son tres singulier qui aspire et envoute. L’emploi systematique de la deuxieme personne du pluriel – Vous sortez d’un entretien d’embauche – et de commentaires entre parentheses – Vous decidez d’y aller (assez forte et tout, l’argent, l’urgence et la raison, j’en passe et des meilleures) – le tiennent en permanence a distance, le doublent d’un echo sarcastique et persifleur, lui donnent une energie hors du commun, une vitalite confondante… Pris dans le galop du texte, le lecteur suit jusqu’au bout le sursaut et la liberation de cette femme qui n’hesitera pas a tout faire voler en eclats – a l’instar de l’auteur, qui prend tous les risques des son premier roman. Et s’en tire haut la main.