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L’axe du loup : de la Siberie a l’Inde? sur les pas des evades du Goulag

Couverture du livre L'axe du loup : de la Siberie a l'Inde? sur les pas des evades du Goulag

Auteur : Sylvain Tesson

Date de saisie : 14/02/2007

Genre : Recits de Voyages

Editeur : Pocket, Paris, France

Collection : Best, n 12815

Prix : 5.70 / 37.39 F

GENCOD : 9782266157186

Sorti le : 18/01/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Emma Barcaroli – 03/04/2007

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Emma Barcaroli – 13/03/2007

  • Les presentations des editeurs : 03/04/2007

Pendant huit mois, Sylvain Tesson a refait le long voyage de la Siberie au golfe du Bengale qu’effectuaient naguere les evades du goulag. Pour rendre hommage a ceux dont la soif de liberte a triomphe des obstacles les plus grands, seul, il a franchi les taigas, la steppe mongole, le desert de Gobi, les Hauts Plateaux tibetains, la chaine himalayenne, la foret humide jusqu’a la montagne de Darjeeling. A pied, a cheval, a velo, sur six mille kilometres, il a connu ce qu’il a cherche de plein gre : le froid, la faim, la solitude extreme. La splendeur de la haute Asie l’a recompense, comme les mots d’une tres ancienne deportee heureuse de se confier a lui : On a le droit de se souvenir.

Le recit de voyage qu’il a rapporte est plein d’intelligence, d’authenticite, d’aprete et d’emotion, traverse de bonheurs d’ecriture qui sont la patte d’un ecrivain.
Herve Bentegeat – Le Figaro

(…) une sensibilite poetique qui transparait a chaque page du livre.
Jeanne de Menibus – Le Nouvel Observateur

Egalement chez Pocket, en collaboration avec Alexandre Poussin : La marche dans le ciel.

  • Les courts extraits de livres : 03/04/2007

Un matin, alors que Serguei et Nina attaquent un second poulet fume, une etrange luminescence chasse l’eclat d’acier de l’aube. Je regarde par la fenetre du train. C’est le Baikal qui agit comme un reflecteur geant et renvoie au ciel les rayons du soleil tires au travers des nimbus. La ligne contourne le lac par le sud, vers Tchita. Dans quelques semaines, si tout se passe comme je le veux, j’avancerai a pied au bord de la rive orientale du Baikal. Je remonte sur mon bat-flanc et je reflechis.
Pour la premiere fois depuis des mois, je sens monter la peur en moi et le martelement des roues du train sur l’acier des rails l’enfonce a chaque coup comme un clou dans le coeur. Trop d’arbres dans cette taiga, trop de blancheur dans les bosquets de bouleaux, trop d’ecrasement sous les ciels, et que dire de cette plaine sans bornes, plus terrible qu’une prison car ici, devant l’horizon, il n’y a meme pas ou fuir…
Je feuillette A marche forcee de Slavomir Rawicz, le livre que je connais par coeur et auquel je dois de me trouver ici, allonge sur la couchette du haut parmi les effluves de poulet, dans un train russe lance vers l’est a travers la grande foret siberienne. J’ai decouvert A marche forcee dans une edition de poche des annees soixante. J’avais quinze ans et je vecus avec ce recit la premiere de ces nuits par la suite sacrifiees tout entieres a la lecture de Celine, de Lawrence, de London, d’Hamsun et des romanciers russes.
Rawicz est un officier polonais de vingt-quatre ans qui fut arrete pendant la Seconde Guerre mondiale par le NKVD et deporte, en train, a pied, jusqu’a un camp de prisonniers situe a trois cents kilometres au-dessous du cercle polaire arctique siberien, dans la taiga de Iakoutie. Travaux forces, hiver de glace, vie de sous-homme : le goulag. Rawicz doit purger une peine de vingt ans. Sa faute ? Etre polonais. Son seul espoir ? La mort ou la fuite.