Auteur : Nan Aurousseau
Date de saisie : 02/04/2009
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Stock, Paris, France
Collection : Bleue
Prix : 16.00 / 104.95 F
ISBN : 978-2-234-06065-4
GENCOD : 9782234060654
Sorti le : 07/01/2009
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Le choix des libraires : Choix de Marc Charny de la librairie C’EST POUR LIRE a PONT-DU-CHATEAU, France – 30/01/2009
Ce voyage a l’interieur du monde carceral, vous secoue les tripes. Quel gachis humain !
- Les presentations des editeurs : 08/01/2009
Dans l’escalier retentissait en echo la voix d’un educateur qu’on empechait d’intervenir : “Ne les frappez pas ! Ne les frappez pas !” Les mutins avaient resiste toute la journee. Le groupe d’intervention n’etait parvenu a les maitriser qu’a la nuit tombee, sous un tir nourri de grenades lacrymogenes. En detention, les momes avaient tout casse et, par solidarite avec les mutins, certains avaient brule leurs cellules. Les gardiens etaient intervenus dans les etages et c’avait chauffe. Une cinquantaine de detenus se retrouvait au mitard et les trente plus durs, ceux qui avaient resiste jusqu’au bout, avaient ete expedies au quartier disciplinaire des adultes, bloc 3.
L’educateur, unique membre de l’institut des cellules d’education de service ce jour-la, ne pouvait plus rien pour eux. Pourtant, il s’etait bien mouille la chemise pendant la mutinerie. Il etait parvenu a rejoindre les mutins sur le toit dans l’espoir de les raisonner. Mais ils avaient tous pete les plombs. Ils etaient alles au massacre joyeusement. C’etait dingue.
Roman noir, mais profondement humain, Le ciel sur la tete est une saisissante plongee dans l’univers carceral.
Ne en 1951, Nan Aurousseau a passe son enfance dans le XXe arrondissement de Paris. Il a publie en 2005 Bleu de chauffe, un premier roman remarque et salue par la presse, et en 2007 Du meme auteur.
- La revue de presse Marianne Payot – L’Express du 26 fevrier 2009
L’ancien taulard s’est fait connaitre en 2005 avec Bleu de chauffe. Il revient avec une nouvelle histoire saisissante sur l’univers carceral…
Apres Du meme auteur, en 2007, roman noir gentiment dejante mais moins bien accueilli par la critique, il s’attaque enfin au sujet qui lui tient a coeur : la prison pour mineurs. Je me suis lance un defi : prendre quatre ou cinq archetypes de detenus – le dur, l’ordure, le fou mystique, le fils de bourgeois ecroue par erreur… – et ne pas les faire sortir du mitard afin que le lecteur vive un moment de solidarite avec eux. Bien vu. On ne s’ennuie pas une seconde dans ce recit ponctue de mutineries, de corruption, de suicides, avec ses matons plus ou moins brutaux et ses educateurs sans moyens.
- La revue de presse Abdel Hafed Benotman – Le Nouvel Observateur du 29 janvier 2009
Aujourd’hui, le suicide des jeunes gens – prisonniers ou non – emeut l’opinion publique. Et l’on fait cette reponse a leur desarroi : Mettons-les en taule des l’age de 12 ans pour leur apprendre a lire. Le livre de Nan a ceci de fort : il est utile. Meme si l’on y trouve des casiers judiciaires qui, plus dignes de la brigade antigang que de la brigade anticriminalite, habillent bien trop grand ces momes, et malgre l’ultraviolence qui regne entre eux dans le roman, l’auteur nous entraine vers des profondeurs aussi fortes que belles. Car de Tox (le mystique) a Metal (le dur), en passant par Benji (l’etudiant egare) et Djet (le caid), chacun, face a lui-meme dans une cellule de mitard, ira chercher en lui de quoi tenir contre l’oppression, qui les place en apnee dans la vie. La revolte, la mutinerie, la derniere liberte sont de pouvoir dire non. Face a eux, les adultes, les professionnels eux-memes sont – a leur facon – confrontes a leur part d’enfance que ces jeunes taulards leur renvoient en miroir, en insulte, en refus et parfois en crachats. Le Ciel sur la tete est la science-fiction d’un reel. Une exageration ? Tant mieux. Que les plus jeunes, qui liront ce livre, aient envie d’aller partout sur la planete sauf dans une prison, que la cage soit doree ou rouillee.
- Les courts extraits de livres : 08/01/2009
– ON VA VOUS DENOYAUTER LES COUILLES ! hurla un maton en verrouillant les portieres du fourgon cellulaire.
Malgre les vitres ouvertes sur la nuit noire l’air etait brulant dans l’habitacle de conduite. Les mains du jeune gardien, surnomme Bebe-Rose, tremblaient en trifouillant la commande des phares, c’etait sa premiere mutinerie. Il demarra en klaxonnant et freina brutalement deux metres plus loin afin de ne pas ecraser quelques robocops du groupe d’intervention qui venaient de balancer les jeunes detenus a l’interieur du vehicule. Catapulte dans cet univers d’ultraviolence Bebe-Rose cherchait sa casquette qui s’etait envolee sur le coup de patin. Il etait entre dans l’administration penitentiaire en desespoir de cause. Les Eaux et Forets n’avaient pas voulu de lui malgre son bac S. La mutinerie avait eclate dans l’unite 221, chez les jeunes. Les autres blocs n’avaient pas bronche.
Le fourgon de transfert roulait a fond et pleins phares entre les blocs en beton du centre d’incarceration. Les mutins reprenaient peu a peu conscience dans la lumiere glauque des sodiums filtrant par les vitres grillagees. Les gaz impregnaient les vetements, les yeux brulaient, la morve coulait, ils pleuraient, asphyxies, toussant, geignant et grognant comme un troupeau de cochons menes a l’equarrissage. Un chaos de bras et de jambes, de visages tumefies, un entassement de chair a prison, de la viande a bagne, du bifteck pour centre ferme, voila ce qu’ils etaient.
Le fourgon foncait vers le bloc 3.