
Auteur : Boris Andreievitch Pilniak
Traducteur : Sophie Benech
Date de saisie : 21/10/2008
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Interferences, Paris, France
Prix : 13.00 €
ISBN : 978-2-909589-17-6
GENCOD : 9782909589176
Sorti le : 21/10/2008
- Les presentations des editeurs : 01/11/2008
Publie en 1926 dans la celebre revue litteraire Novy Mir, ce petit texte d’une grande originalite stylistique a ete immediatement percu comme un brulot. Il raconte, dans un style cinematographique et saccade, l’histoire d’un commandant de l’armee Rouge que les autorites obligent a se faire operer d’un ulcere, et qui meurt sur la table d’operation.
Bien que l’auteur se fut a l’epoque defendu d’avoir tire son sujet de la realite, tout le monde reconnut dans le personnage principal Frounze, heros de la guerre civile et commissaire du peuple, mort dans les memes conditions, et dans le personnage sans nom qui l’oblige a cette operation funeste, Staline qui etait alors en train de s’emparer du pouvoir.
Ce recit qualifie de contre-revolutionnaire et calomnieux a l’encontre du Comite central et du Parti et immediatement censure (tous les numeros de la revue deja en circulation furent confisques et detruits) est l’un des premiers textes litteraires a decrire de l’interieur la machine infernale de la revolution broyant peu a peu ses enfants, et a reflechir sur la fuite en avant que provoque le dechainement de forces incontrolables.
Mais ce n’est pas la son seul interet. Sa puissance presque hallucinatoire tient avant tout a ses qualites litteraires et a son incroyable modernite : nous voyons defiler une succession de faits et d’images sur lesquelles se focalise, avec la froideur et la precision d’une camera, le regard d’une lune affolee qui assiste aux actes etranges des hommes dans une ville-machine parcourue d’automobiles folles.
L’auteur :
Boris Pilniak, de son vrai nom Vogau (1894-1937), est l’auteur d’un grand nombre de nouvelles, de recits de voyages (entre autres au Japon et au Spitzberg). Ses livres les plus connus sont L ‘Annee nue, une sorte de collage extremement moderne constitue de textes sur la revolution, et L’Acajou, dont la publication en Occident en 1929 lui valut de faire l’objet d’une violente campagne de presse dont Zamiatine, l’auteur de Noms autres, fit egalement les frais.
Ce texte, paru en francais aux editions Champ libre en 1972, etait epuise depuis des annees.
- Les courts extraits de livres : 01/11/2008
A l’aube, les sirenes des usines hurlaient au-dessus de la ville. Dans les ruelles se trainait un depot gris de brumes, de bruine et de nuit ; il se diluait dans l’aube – il indiquait que l’aube serait morose, grise, bruineuse. Les sirenes hurlaient longuement, lentement – une, deux, trois, beaucoup – elles se confondaient en une plainte grise au-dessus de la ville : c’etaient les sirenes des usines qui hurlaient dans le silence du petit matin, mais des faubourgs montaient les sifflements stridents et lancinants des locomotives, des trains qui arrivaient et qui partaient – et il etait parfaitement clair que ce qui hurlait dans ces sirenes, c’etait la ville, c’etait son ame a present entachee par ce depot de brouillard. – A cette heure-la, dans les imprimeries des redactions, les rotatives ejectaient les derniers exemplaires des journaux et bientot, depuis les cours d’expedition, des gamins allaient s’eparpiller dans les rues avec des liasses de journaux; certains s’eclaircissaient la gorge en criant a tue-tete aux carrefours deserts, comme ils allaient crier toute la journee :
Revolution en Chine ! Arrivee du commandant des armees Gavrilov ! La maladie du commandant !
C’est a cette heure-la qu’un train arriva dans la gare ou arrivent les trains venant du sud. C’etait un train special, il y avait au bout un wagon-salon bleu aux reflets bleutes avec des sentinelles sur ses marchepieds et des rideaux tires a ses fenetres aux vitres miroitantes. Le train etait venu de la nuit noire, il etait venu des champs qui s’etaient paye le luxe de dilapider l’ete pour l’hiver, des champs devalises par l’ete pour vieillir en neige. Le train se coula sous le toit de la gare, lentement, sans bruit, et s’immobilisa sur une voie de garage. Le quai etait desert. Pres des portes, sans doute par hasard, il y avait des troupes renforcees de miliciens avec des galons verts. Trois militaires avec des losanges sur leurs manches s’approcherent du wagon. Les hommes echangerent des saluts militaires – les trois attendirent pres du marchepied, la sentinelle chuchota quelque chose a l’interieur du wagon – et les trois officiers gravirent les marches, ils disparurent derriere les rideaux. L’electricite s’alluma dans le wagon. Deux electriciens de l’armee s’affairerent, ils installaient des cables le long du wagon et sous le toit pour brancher le telephone. Un autre homme s’approcha du wagon, il portait un vieux manteau de demi-saison et une chapka a oreillettes en fourrure qui, elle, n’etait pas de saison. Cet homme ne fit aucun salut militaire et les autres ne le saluerent pas – il dit :
– Dites a Nikolai Ivanovitch que Popov est la.
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