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Le conte du biographe

Auteur : Antonia Susan Byatt

Traducteur : Jean-Louis Chevalier

Date de saisie : 00/00/0000

Genre : Romans et nouvelles – etranger

Editeur : Denoel, Paris, France

Collection : Denoel et d’ailleurs

Prix : 23.00 / 150.87 F

ISBN : 978-2-207-25167-6

GENCOD : 9782207251676

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  • Les presentations des editeurs : 14/05/2006

Las des abstractions, assoiffe de faits, de realite, le doctorant en theorie litteraire postmoderne Phineas G. Nanson decide d’abandonner sa these pour rediger la biographie d’un… biographe, l’enigmatique Scholes Destry-Scholes.
Mais les meandres d’une vie ne se laissent pas aisement cerner : Phineas a beau chercher, son sujet se derobe sous son regard. Les faits ne lui apportent pas la satisfaction tant esperee : l’existence se resumerait-elle a des bribes de reel entourees de neant ? Quel sens peuvent bien avoir une boite de billes, des manuscrits sans queue ni tete, des ossements et des photographies ?
Les mysteres s’accumulent sans trouver de solution. Pourtant, a force de traquer les maigres temoignages sur Scholes Destry-Scholes, Phineas fait d’interessantes rencontres. Il n’est pas le seul a s’efforcer de reconstituer la realite a partir de fragments epars. Parmi les taxonomistes, les ecologistes et meme les agents de voyage qui croiseront sa route, trouvera-t-il son Ariane ? Parviendra-t-il enfin a sortir de son tres borgesien labyrinthe ?

  • La revue de presse Raphaelle Rerolle – Le Monde du 13 mai 2005

Les meilleurs livres ne sont jamais tout a fait ce qu’ils ont l’air d’etre ou du moins pas seulement. Prenez le dernier roman d’A. S. Byatt, sans doute l’une des plus grandes ecrivaines anglaises de son epoque : au premier abord, Le Conte du biographe parait un texte purement cerebral, assez eloigne de l’organisation classique d’une intrigue romanesque. Pourtant, comme toujours chez cette auteure, l’abstrait rejoint le concret, le charnel et la fantaisie la plus enchanteresse. En quete de totalite, les romans d’Antonia Byatt (a commencer par son extraordinaire tetralogie, traduite chez Flammarion) tentent de retrouver l’unite du monde. De faire cohabiter, dans un style magnifique, toutes les dimensions separees du coeur, du corps et de l’esprit, comme le biographe essaie de reunir des fragments pour comprendre l’unite d’un destin. Un travail de mosaiste, obsede par l’idee d’agencer des pierres de couleur jusqu’a obtenir un motif coherent, satisfaisant, vraisemblable… Emporte par ce tourbillon, le lecteur decouvre a la fois le mode de vie des Lapons au XVIIIe siecle, l’etude des coloris ou meme les films X… L’une des grandes originalites d’A. S. Byatt est d’avoir ecarte tout recours a la psychologie, dans cette exploration. Au contraire, elle utilise les armes des hommes dont elle croise le chemin Linne, soucieux de classer, de separer les especes, Ibsen, qui “lie connaissance” avec ses personnages, recueille leurs confidences, entre dans leur existence en meme temps qu’il les cree. Las des theories, avide d’une “vie pleine de choses”, de faits, son narrateur fouille dans le monde concret du biographe dont il veut ecrire la vie…

  • La revue de presse Didier Jacob – Le Nouvel Observateur du 31 mars 2005

Les biographes, avant de les lire, il faut les plaindre. Passer vingt ans de sa vie a fouiller dans le linge sale de Proust. Justement, s’interroge A. S. Byatt, par ou faut-il commencer quand on s’attelle a pareille besogne ? Le heros, Phineas Gilbert Nanson, un theoricien de la litterature qui decide de tourner le dos au structuralisme un jour de seminaire sur Empedocle, a une idee sur la question : Les chaussettes. De quelle couleur etaient celles de Beckett ? Les portait-il jusqu’au genou ? Simple coton, pur fil d’Ecosse ? Et Shakespeare, quelle pointure ? Ce qui, pour Phineas, devrait occuper d’abord l’esprit du biographe, ce sont les faits. Rien que les faits.
Seulement le heros porte ce foutu prenom de Phineas, et l’on voit bien ce que l’auteur veut nous faire entendre : qu’il n’y a pas de Phineas sans Fogg. Le brouillard des romans de Jules Verne, donc, qui egare la raison et perd le voyageur. Ainsi Phineas Gilbert Nanson, choisissant de raconter une vie passablement enigmatique, va dans le mur… au terme de cette etincelante parabole (etincelante surtout dans son premier tiers), Phineas ne reussira pas a percer la verite du grand homme, emmure vivant dans le labyrinthe de son inaccessible interiorite.