Skip to content Skip to sidebar Skip to footer

Le cuisinier de Talleyrand

Couverture du livre Le cuisinier de Talleyrand

Auteur : Jean-Christophe Duchon-Doris

Date de saisie : 16/05/2007

Genre : Policiers

Editeur : 10-18, Paris, France

Collection : 10-18. Grands detectives, n 4038

Prix : 7.30 / 47.88 F

ISBN : 978-2-264-04501-0

GENCOD : 9782264045010

Sorti le : 03/05/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Joachim Salinger – 01/06/2007

Telecharger le MP3

Joachim Salinger – 31/05/2007

  • Les presentations des editeurs : 01/06/2007

En cet automne 1814, toute l’Europe s’est donne rendez-vous a Vienne. A l’instigation des vainqueurs de Napoleon, un grand congres va s’ouvrir pour regler la succession de l’Empire et la capitale autrichienne grouille de diplomates, d’espions, de courtisanes et de filous de tous poils aux interets les plus divers. Inquiete de cette effervescence, la police se serait bien passee d’un meurtre particulierement sordide qui eveille les craintes d’un ultime complot napoleonien. Aussi, l’inspecteur Vladeski va-t-il devoir mener son enquete au sein meme de la delegation francaise, dirigee par le tres habile Talleyrand et son plus precieux atout pour seduire les congressistes, Antonin Careme, le meilleur cuisinier du monde…

Jean-Christophe Duchon-Doris vit et travaille a Marseille. Il a publie plusieurs romans, dont L’Ordure et le soleil, Le Cuisinier de Talleyrand, et des recueils de nouvelles, dont Lettres du Baron qui a obtenu le Goncourt de la nouvelle en 1994. Inauguree par Les Nuits blanches du Chat botte, la serie des enquetes de Guillaume de Lautaret se poursuit avec L’Embouchure du Mississipy et Les Galeres de l’Orfevre.

  • Les courts extraits de livres : 01/06/2007

Tartes aux groseilles et a la rhubarbe – Pains d’epice allemands – Croquants magyars – Buchtel tcheques – Pannicia italien au miel et aux epices – Mokas, capucins, franciscains, mazagrans et autres cafes – Croissants au beurre – Milirahmstrudel -Mozart Kugel – Apfelstrudel – Semmel – Friands a la viande

Janez n’avait donc qu’une certitude : l’homme qui etait mort etait venu de Vienne, suivi par un autre, probablement son assassin, qui se cachait de lui. Il portait, reliee par une chaine, une pyramide de gamelles contenant un reste de matelote d’anguille, des peches au sirop vanille et, surtout, d’excellentes meringues dont il ne restait plus qu’un exemplaire. C’etait bien peu de chose, mais Janez n’avait que cela pour mener son enquete. Si ces sucreries etaient vraiment les meilleures du monde, comme le disait Catherina, on devait pouvoir en retrouver la trace. Mais comment proceder dans l’effervescence viennoise ?
– Je ne vois qu’une solution, lui dit la jeune femme lorsqu’il lui confia son embarras. Vous devez m’emmener dans toutes les patisseries de la ville !
Elle rit sans retenue, avec son nez retrousse, sa bouche pulpeuse, son oeil noye dans une estompe de rose pale. Elle portait une robe panier bleu clair, en satin froisse, et des bottines mordorees qu’on apercevait quand elle agitait ses jupons blancs. On aurait dit un morceau du ciel enveloppe dans du papier de soie. Il la prit au mot : ils traqueraient ensemble la meringue jusqu’au dernier recoin de la capitale. Etalant une carte de Vienne, ils se firent le projet d’encercler leur proie, procedant par cercles concentriques, des environs jusqu’au coeur de la ville.
Ils commencerent par se rendre en caleche dans les auberges reputees de la foret viennoise, la ou, pres des ruisseaux, au bord de clairieres a biches et a sorcellerie, se degustaient, au son melancolique des violons, des gateaux pleins de sucre et de creme. Ils chercherent dans les guinguettes des faubourgs, celles de Hietzing, de Grinzing, de Lerchenfeld, ou venaient les petits bourgeois et les ouvriers endimanches pour ecouter, sous des tonnelles ombragees surchargees de cages a oiseaux, les orchestres amateurs jouer du Mozart ou du Haydn. On y grignotait, accompagnees des crus legers et clairs des coteaux autrichiens, de superbes tartes aux groseilles ou a la rhubarbe. Catherina croquait a pleines dents. Lui s’attardait a questionner les cuistots et les marmitons. Mais la plupart n’avaient jamais vu de meringue.