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Le cycle des contrees. Volume 3, Les voyages du fils

Couverture du livre Le cycle des contrees. Volume 3, Les voyages du fils

Auteur : Jacques Abeille

Illustrateur : Michel Guerard

Date de saisie : 20/03/2008

Genre : Science-fiction, Fantastique

Editeur : Ginkgo, Boulogne-Billancourt, France

Collection : La Compagnie des Indes oniriques

Prix : 20.00 / 131.19 F

ISBN : 978-2-84679-060-4

GENCOD : 9782846790604

Sorti le : 20/03/2008

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  • Les presentations des editeurs : 06/04/2008

Savoir a qui attribuer la vie d’un homme demeure indecis car elle continue de s’epanouir par-dela l’absence et la mort. Ma vie pour une part est faite de souvenirs qui me sont echus sans que j’aie ete mele aux evenements et c’est a moi que revient la responsabilite d’en inscrire les enchainements, comme si j’etais ensemble le dernier homme et l’ecrivain ultime a qui un autre encore succedera peut-etre, si ce monde, plus sauvage que le coeur de la plus noire foret, le permet.

Vingt ans apres le reflux des barbares vers le Nord, le fils de Barthelemy Lecriveur cherche a resoudre l’enigme vivante que fut son pere. Dans les Hautes Brandes, contree qui separe l’Empire de Terrebre des Jardins statuaires, il apprend que son pere a peut-etre usurpe l’identite d’un autre apres avoir perdu la memoire. Chez les bucherons, puis chez les charbonniers, il decouvre de curieuses coutumes, melant ceremonies secretes (les lupercales forestieres) et rites hallucinogenes (les champignons de sang). Mais c’est a son retour a Terrebre que le jeune homme trouvera la solution de l’enigme.

A propos de l’Homme nu :
Long recit onirique, ecrit dans une langue jamais entendue, l’Homme nu pourrait s’apparenter a certains recits de Bataille ; mais ici, l’etrangete est totale, le lieu de pure fiction, entre le Rivage des Syrtes et le Desert des Tartares.

J. Vernet, Liberation (1986)

Jacques Abeille
Ne en 1942, orphelin en 1944, recueilli par un oncle haut fonctionnaire dont il suit les peregrinations a travers la France jusqu’a l’ete 1959, ou il debarque a Bordeaux venant de Guadeloupe Decouvre le surrealisme et intervient dans la revue La Breche. Frequente le peintre erotique Pierre Molinier. Membre du groupe surrealiste bordelais Parapluycha. Etudes superieures de psychologie, philosophie et litterature ; puis professeur agrege d’arts plastiques. Pere de trois enfants, (La Nouvelle Revue moderne.)

La carte des Contrees est realisee par Pauline Berneron.

  • Les courts extraits de livres : 06/04/2008

Lettre de Terrebre

Mon tres cher ami,
Quand te parviendra le paquet qu’accompagne cette lettre, je serai en route et hors d’atteinte pour longtemps. Je me suis toujours efforce de voyager en m’encombrant aussi peu que possible et mon bagage, cette fois-ci, sera des plus etranges. En quoi il doit consister, je ne te le dirai pas ; tu l’apprendras assez tot en lisant la rubrique des faits divers de la gazette de ton choix. Si l’on veut s’en aller d’un pied leger, encore faut-il mesurer la pesanteur de ce qu’on laisse derriere soi.
Comme chaque fois que je prepare une expedition, j’ai tache a mettre de l’ordre dans mes affaires. C’est en rangeant ma bibliotheque que j’ai vu resurgir ces cahiers dont j’avais oublie jusqu’a l’existence et que je te confie. Ces ecrits furent rediges au retour de mon tout premier voyage d’apres des notes prises en cours de route. Je viens de les relire et m’apercois qu’ils completent mes autres travaux et meme qu’ils appartiennent, en depit de leur tournure personnelle, parfois confidentielle, a un ensemble d’ouvrages dont je ne suis pas seul responsable.
A vrai dire, quand on prend sur ces ecrits un point de vue general, on est contraint de constater qu’a evoquer certains faits enigmatiques la personne des auteurs se derobe et se dissout pour ne plus laisser place qu’a une voix anonyme dont l’autorite, celle du livre meme, excede les bornes de la condition de chacun pour laisser celle-ci inachevee. Savoir qui a ecrit ceci ou cela est une question qui se pose avec insistance mais dans un grand vide et sans attendre de reponse.
Si je m’efforce ci-apres de clarifier pour toi, autant qu’il est possible, cette sorte de genealogie d’ecrits qui debordent largement le volume de mes petits travaux et qui, pour une part assez decisive, orienterent ma vie, c’est moins dans le vain espoir de rendre a chacun son du qu’avec la volonte de marquer quelque concordance entre les faits et les ecrits qui les refletent et peut-etre les suscitent.
Tout a commence pour moi lorsqu’on me remit les ecrits d’un pere que je n’ai pas connu mais qui se soucia assez de sa descendance pour me laisser cet heritage. Je completai cette documentation par quelques enquetes menees sur place, dans Terrebre, ou j’interrogeai les rares temoins survivants de cette aventure que je pus retrouver. A la fin de mes etudes et comme pour en conclure le cycle, je publiai le fruit de mes travaux sous le titre le Veilleur du Jour. A cet ouvrage il faudrait ajouter, comme des chapitres intercalaires, les Chroniques scandaleuses de Terrebre qui furent publiees sous la signature de Leo Barthe, car c’est lui qui donna leur forme definitive a des ecrits dont je n’entrai en possession que tardivement et dont je lui confiai la mise au propre dans les dernieres semaines de son existence. De ceci je rends compte dans le chapitre final du manuscrit ci-joint que l’on pourrait intituler les Voyages du fils, puisque j’y relate qui fut mon pere avant de devenir le gardien de l’entrepot dont la metamorphose en pyramide preceda de peu la chute de Terrebre.
Sur toute la duree de mes etudes et plus encore dans le temps ou je redigeais le Veilleur du Jour, je fus dirige, soutenu et de mille manieres aide par celui dont aujourd’hui encore on ne peut prononcer le nom et qu’il est desormais d’usage de designer comme le maitre indigne. Que cette appellation commune lui soit sous ma plume un titre de gloire et un gage de gratitude. Il me fut comme un second pere. Cet anthropologue avait ete lui-meme le disciple du grand linguiste Evariste Destrefonds qui mourut comme les barbares occupaient notre capitale. Mais avant le deces de ce dernier, les deux hommes avaient trouve le temps de traduire en terrebrin et de publier le livre des Jardins statuaires qui leur fut confie par un inconnu dont on ne saura jamais s’il etait un des cavaliers barbares ou, engage dans leurs escadrons pour un motif qu’on ignore, un voyageur apatride ou meme un jardinier. Quoi qu’il en soit de son auteur, ce livre, en meme temps qu’il nous procure l’ultime image des Jardins statuaires, vient encadrer la tragedie de la defaite de Terrebre puisqu’il expose la facon dont les hordes des steppes sous la conduite d’un de leurs princes se firent conquerantes et comment, Terrebre conquise, ce chef de guerre se tourna vers les Jardins statuaires pour les ravager.