
Auteur : Marie Cristen
Traducteur : Olivier Mannoni
Date de saisie : 17/06/2007
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Rocher, Monaco, France
Collection : Grands romans
Prix : 19.90 / 130.54 F
ISBN : 978-2-268-06212-9
GENCOD : 9782268062129
Sorti le : 07/06/2007
- Les presentations des editeurs : 17/09/2008
La Bourgogne au XIVe siecle : pour laver l’honneur de leur famille, Mathieu et Simon d’Andrieu prennent d’assaut le chateau de Courtenay, tuant son seigneur et une enfant, Ysee. Simon se fait moine pour expier ce massacre, tandis que Mathieu sert le roi de France Philippe le Bel. Des annees plus tard, envoyes en mission par le pape Clement V et par le roi, les deux freres se retrouveront dans la ville de Bruges pour enqueter sur une communaute de beguines dont l’ardeur au travail et le mode de vie independant provoquent la colere des drapiers de la ville et inquietent le clerge. C’est aussi la que vit Violante de Courtenay, rescapee du massacre et refugiee sous le nom d’Ysee.
Cette jeune heroine, avide de savoir et de liberte, incarne l’ebauche de la conscience feminine, encore naissante au XIVe siecle. Confrontee a l’obscurantisme religieux et aux prejuges des hommes, parviendra-t-elle a trouver l’amour sans etre prise au piege ?
Marie Cristen vit avec sa famille dans les environs de Munich. Ancienne redactrice dans la presse destinee aux adolescents, elle a publie de nombreux romans d’amour et historiques, ainsi qu’une biographie romancee de l’imperatrice Sissi.
- Les courts extraits de livres : 17/09/2008
MISSIONS
SUR ORDRE DE SA MAJESTE
Paris, octobre 1309
Il sentait l’odeur de la ville, mais il ne pouvait pas la voir. Les nuages de pluie nocturne enveloppaient Paris dans l’obscurite. Il regardait pourtant fixement de l’autre cote du fleuve qui entourait de ses deux bras l’ile de la Cite, la protegeait et la separait du reste de la ville.
Quel service le roi Philippe exigerait-il de lui ? Il ne pouvait pas exclure qu’on veuille lui confier une mission delicate. Le fait qu’il ait du attendre si longtemps parce que Guillaume de Nogaret se trouvait aupres du roi l’incitait a la prudence. Il considerait le garde du Sceau comme le noeud du conflit entre la Couronne et l’Eglise. Un champ de bataille diplomatique que Mathieu aurait volontiers evite.
L’epreuve de force entre le Saint-Siege et le royaume de France durait depuis quatre ans deja, mais on n’en voyait toujours pas la fin.
Bertrand de Got, ne pres de soixante ans plus tot a Vilandraut, sur la Gironde, qui avait ete archeveque de Bordeaux avant de devenir le pape Clement V, tentait d’echapper peu a peu a l’influence de son monarque. Au mois de mars passe, il avait quitte Poitiers et transfere la residence pontificale dans le sud, au monastere des dominicains d’Avignon. Il avait ainsi profondement decu les cardinaux italiens qui souhaitaient un retour a Rome.
En publiant la bulle unum sanctum, Boniface VIII avait declenche la lutte pour le pouvoir. Cet edit imposait au pouvoir profane de se soumettre a l’Eglise et accordait meme au pape, le cas echeant, le droit de condamner le roi.
Philippe IV n’avait aucune intention d’accepter cette bulle. Le pape reagit a ce refus en excommuniant le roi. La mort subite de Boniface empecha le conflit de degenerer encore.
Le roi profita de l’occasion pour forcer les cardinaux a elire un pape francais. Clement V exauca les espoirs qu’on avait places en lui et annula immediatement la bulle. Mais le souverain francais ne s’en contenta pas. Il tenait a montrer au clerge son pouvoir absolu.