Date de saisie : 03/05/2008
Genre : Sciences et Technologies
Editeur : Documentation francaise, Paris, France
Prix : 45.00 / 295.18 F
ISBN : 978-2-11-006284-0
GENCOD : 9782110062840
Sorti le : 02/04/2008
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Les presentations des editeurs : 03/05/2008
Destine aux differents acteurs (maitres d’ouvrage, maitres d’oeuvre, entreprises de travaux, partenaires institutionnels, etc.) agissant dans les domaines de la gestion, l’amenagement et la restauration des milieux aquatiques (cours d’eau, canaux, etangs, milieux humides, etc.), le present manuel technique livre les savoir-faire developpes depuis plus d’une decennie sur le territoire francais en matiere de genie vegetal.
Declinant les techniques vegetales essentielles et largement illustre a travers le commentaire de cas concrets, le present ouvrage vise a forger une culture commune ou l’apprentissage et l’experimentation auront toute leur place.
A l’heure ou les Etats membres de l’Union europeenne se sont recemment fixes, a travers la directive cadre sur l’eau, l’atteinte d’un bon etat ecologique des eaux, ce manuel est une invitation a rechercher des solutions adaptees, a considerer de plus pres les origines des phenomenes et les effets de nos interventions au regard des enjeux.
- Les courts extraits de livres : 03/05/2008
L’eau et l’homme : une relation conflictuelle
Les cours d’eau, les etangs, les marais, pour ne citer que quelques exemples parmi les eaux de surface, sont des milieux naturels, normalement riches et diversifies. De nombreuses especes vegetales et animales s’y reproduisent, s’y nourrissent ou s’y cachent. Une mosaique de biotopes, d’associations et de formations vegetales juxtaposees confere aux sites humides une profonde qualite biologique et paysagere. De plus, ces milieux rassemblent de nombreux usages dont l’homme a su tirer parti au fil du temps, tant d’un point de vue economique que des loisirs, au detriment souvent d’une forme de naturalite originelle.
Recemment, quelques evenements, voire malheureuses catastrophes liees aux inondations, sont venus rappeler aux hommes que les importants travaux de chenalisation (recalibrage, rectification, endiguement, protection etendue de berge, etc.) entrepris sur les cours d’eau ne peuvent etre forcement garants d’une securite infaillible. Les travaux systematiques de drainage et de remblaiement entrepris anterieurement dans les zones capables de retenir l’eau, l’impermeabilisation de vastes surfaces qui accompagne le developpement urbain ont d’ailleurs fortement influence ces phenomenes.
Du fait d’amenagements hydrauliques muscles, d’une politique de construction soutenue, de pressions systematiques et excessives d’usages, de pratiques culturales intensives, du drainage des zones humides, le risque d’inondation et les degats considerables qui lui sont associes se sont en bien des cas accrus, en frequence et en intensite. Il est probable aussi que ce risque augmentera encore, en relation avec les changements climatiques annonces dans un proche avenir.
De surcroit, et au-dela de ces aspects quantitatifs, il est certain que d’un point de vue qualitatif, l’eau a subi, au cours de ces operations, des degradations notoires, irreversibles a long terme dans certains cas sans des moyens considerables pour recuperer la qualite originelle. Les pollutions chroniques ou accidentelles, qui affectent encore les milieux aquatiques en general et les cours d’eau en particulier, ne peuvent qu’affaiblir et mettre en danger les ecosystemes et les nappes phreatiques dont l’homme, faut-il le rappeler, utilise les ressources. Sous les impacts des interventions precitees, la valeur ecologique ou la qualite biologique des eaux, avec son cortege d’especes vegetales et animales, normalement parfaitement structure soit par les crues naturelles pour les cours d’eau, soit par les precipitations pour les zones humides, a fortement diminue et beaucoup de biocenoses diversifiees de valeur ont quasiment disparu de tres nombreux fleuves, rivieres ou ruisseaux (Wasson J.-G. et al., 1995) ainsi que de zones jadis marecageuses.
Le Rhin, pour exemple, qui est le troisieme fleuve europeen (1 320 km), a vu ses surfaces alluviales inondables diminuer de 85 % au cours des deux cents dernieres annees, du notamment a l’urbanisation et aux usages agricoles.
Il est vrai que, par le passe, l’homme n’a pas toujours vecu une relation conflictuelle avec les eaux de surface. Celles-ci etaient meme venerees. Il est donc certain, au regard des problemes susmentionnes et des mauvais resultats obtenus, que l’homme saura trouver les motivations et les energies necessaires a la reconquete du naturel. On constate du reste que de tres nombreux pays multiplient aujourd’hui les etudes et les projets de restauration de cours d’eau degrades ainsi que de revitalisation de zones humides.