Auteur : Thierry Jousse
Date de saisie : 13/04/2007
Genre : Documents Essais d’actualite
Editeur : Cahiers du cinema, Paris, France | INA, Bry-sur-Marne, France
Prix : 55.00 / 360.78 F
ISBN : 978-2-86642-470-1
GENCOD : 9782866424701
Sorti le : 05/04/2007
- Les courtes lectures : Lu par Claire Lamarre – 17/09/2008
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Claire Lamarre – 19/04/2007
- Les courtes lectures : Lu par Marie Nicolle – 17/09/2008
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Marie Nicolle – 19/04/2007
- Les presentations des editeurs : 17/09/2008
Avec cette anthologie, c’est l’histoire d’un regard et d’un discours critique qui est racontee a travers l’exploration des formes televisuelles que sont les dramatiques tele, les debats politiques, les emissions litteraires, les series, le cinema a la tele, les matchs de football, les documentaires de creation, les clips ou la tele-realite, sans oublier quelques moments forts de notre histoire contemporaine et televisuelle comme la chute de Ceaucescu, la Guerre du Golfe, le proces Barbie ou la Guerre en Irak… Tout a la fois reflexion historique et ontologique sur l’evolution d’un medium et questionnement sur l’existence d’une critique de television, Le Gout de la television fait coexister dans un meme ouvrage, Andre Bazin, Eric Rohmer, Andre S. Labarthe, Gilles Deleuze, Serge Daney, Jean Eustache, Jean Baudrillard, Olivier Assayas, Paul Virilio avec Jean-Christophe Averty, Pierre Bellemare, Serge Moati, Pierre Dumayet, Bernard Pivot, Guillaume Durand ou Pierre Chevalier.
Les Cahiers du cinema n’ont cesse, depuis le commencement de leur histoire en 1951, d’ecrire sur la television. Le premier numero des Cahiers y consacrait deja un article, alors intitule Film, cinema et television. Consideree d’abord comme un espace utopique, ouvert a tous les possibles, la television est peu a peu devenue, pour les Cahiers, un sujet de reflexion, depuis l’experience des pionniers de l’ORTF comme Pierre Sabbagh, Pierre Lazareff, Stellio Lorenzi jusqu’aux tentatives de quelques grands cineastes comme Hitchcock, Renoir, Welles, Rossellini, Godard ou Fassbinder, pour investir le medium. Apres 1981, et les multiples modifications du paysage audiovisuel (creation de Canal +, irruption des chaines privees, arrivee d’Arte, generalisation du cable et du satellite…), la tele prend une place grandissante dans la revue mais devient dans le meme temps de plus en plus polemique.
L’institut national de l’audiovisuel conserve la memoire de la television depuis ses origines. En s’associant a cet ouvrage, l’Ina a souhaite proposer de nouvelles cles de lecture pour l’histoire de la television et de ses programmes.
L’auteur
Thierry Jousse est cineaste (Les invisibles, 2005) et a ete le redacteur en chef des Cahiers du Cinema tout au long des annees 90. Il est egalement l’auteur de John Cassavetes, de Pendant les travaux, le cinema reste ouvert, Wong Kar-wai et a dirige l’encyclopedie La Ville au cinema aux Editions des Cahiers du cinema.
- Les courts extraits de livres : 17/09/2008
Film, cinema et television
Cette revue comporte dans son titre le mot telecinema ; il s’agit bien la d’un programme : tout film qui enregistre des images par un procede photochimique nous interesse, fut-il le film qui sert a la television de support et qui joue pur rapport a elle – mutatis mutandis – le role du disque ou du magnetophone par rapport a la radio. Paraphrasant un mot celebre, nous serions presque tentes de dire : Tout ce qui est cinema est notre. L’opinion de Fred Orain, technicien eminent du cinema, qui vient de realiser un veritable tour de force pour la television, est donc pour nous du plus haut interet.
L’inquietude est grande chez les cineastes depuis que la television a commence a faire parler d’elle. Elle est grande chez les directeurs de salles obscures pour qui les ecrans de 18, 22 et 32 centimetres apparaissent comme des concurrents redoutables. Elle est grande chez tous ceux qui, derriere la camera, creent avec science, gout et talent pour le Septieme Art.
Les acteurs voient egalement dans la multiplication des spectacles at home, une menace pour leurs interets les plus directs, menace qui ressemble etrangement a celle qui pesait, il y a trente ans et plus, sur les interpretes de Bach, Mozart ou Christine, lors de la diffusion intensive du disque et de la radio. Certes, des problemes se posent, des interets doivent etre proteges. Des mesures sont a prendre pour que chacun de ceux qui oeuvrent pour le spectacle, de quelque nature et de quelque forme qu’il soit, ne devienne la victime de ce que l’on peut appeler sans reserve le plus merveilleux et le plus etonnant progres du demi-siecle.
La lutte est engagee. En toute logique et chacun escomptant finalement y trouver son interet, des regles strictes doivent etre etablies et respectees. Les statuts du cinema et de la television se completeront et formeront un tout. C’est, en effet, grace au cinema, a sa technique faite de gout, de soins et de rigueur, que la television peut et pourra alimenter ses programmes. Ceci pose des problemes tres particuliers de realisation dont la resolution apportera sans doute au cinema des methodes nouvelles, susceptibles de modifier l’economie d’une industrie si difficilement reniable. L’animateur de la television francaise depuis 1949, Jean Luc, l’a parfaitement compris. Des hier, il avait mesure que le seul moyen d’avoir a sa disposition des reportages vivants, quotidiens, attractifs et equilibres, etait d’utiliser l’interme-diaire-film 16 mm., reparti, au tournage, dans des cameras aussi mobiles et aussi nombreuses que possible.