Auteur : Andre Guigot
Date de saisie : 05/07/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Amalthee, Nantes, France
Prix : 10.00 / 65.60 F
GENCOD : 9782350276779
- Les presentations des editeurs : 17/09/2008
L”univers de Gaspar Adamov etait bien agreable. Le jeune professeur de litterature s’habituait a tous les bonheurs paisibles de son existence : un certain succes aupres de ses etudiants, une “maitresse” possessive et envoutante, epouse d’un mysterieux psychiatre, une ville de Nantes declinant tous ses charmes naturels et nocturnes… et surtout, beaucoup d’amis.
Tout bascule un soir de fete. Une nouvelle incroyable bouleverse sa vie. Il se croyait a l’abri de l’etrange, dans l’insouciance et le plaisir. Il se decouvre pris au piege. Une enquete commence…
Tout devient possible. Ce qui paraissait inimaginable, absurde, prendra finalement un sens. La machination s’installe, implacable jusqu’au denouement.
Le inonde des amis entraine le lecteur dans une enquete sous tension ou se glissent, avec une certaine jubilation, l’humour et la sensualite.
- Les courts extraits de livres : 17/09/2008
C’etait un samedi, au coeur des nuages. Le jour m’avait tape dans l’oeil. En croisant ma voisine, j’avais repris espoir. Cette verite du miroir, demi-realite un peu drole si on sait rire de soi-meme. Curieuse fille, un peu triste. Il pleuvait dans sa tete, tous les jours. Parfois je lui souriais, je faisais l’arc-en-ciel en lui disant de faire confiance au temps qui passe. C’est souvent pire de ressentir la pitie des gens, ca vient d’en haut, on se sent davantage ecrase. On peut ressentir la cruaute du decalage au printemps. C’est la fete des instincts, des jours qui rallongent, des jupes qui raccourcissent. Insouciance mimee, beaucoup de travail, d’organisation collective au service du desir. Un manque de puissance d’agir et hop ! Decalage, l’histoire de ma voisine. Le vrai mauvais temps, c’est le calme gris sans vent, sans nuage. Fabriquer du beau, bricoler de la tendresse au bord de l’Erdre ou de la Vendee transforme plus efficacement l’interieur de l’ame que l’agitation vaine pour ne pas penser. Je ne conseillais jamais cette belle voisine. Il lui manquait des evenements, c’est tout. L’inertie durcie par le gel de la nature endormie defie l’humeur, convoque la liberte. En remontant le long des bateaux echoues, endormis pour reparation, je laissais venir la sensation d’effort peu a peu chasser le gris. Le seul message du present, contre l’agitation un peu lache du divertissement, aller au coeur des nuages par ou le jour se leve. Dans la nature, on pouvait rire a partir de rien. Il me semblait la decouvrir, son regard scintillait enfin, la simplicite douce et ses mots parlaient du monde. Tout pouvait donc, a partir de nous, commencer.
Le brouillard givrant qui sortait des bois sombres enveloppait les voitures a peine visibles dans la nuit de decembre ou je les quittais. Lui et son frere m’avaient bien dit de me mefier. Peut-etre etait-ce de ma memoire qui me parlait plus fort que cette musique. La lumiere ecrasee par la brume dessinait mal la route qui me conduisait chez elle. Le passe jouait avec la nuit, le verglas rendait perilleux chaque virage. D’apres Jean-Christophe, son caractere special lui venait de son enfance et la protegeait du monde exterieur. Le fait que je concentre malgre moi toute son agressivite etait un gage d’engagement dont je pouvais etre certain et, en quelque sorte, heureux. Son frere qui ne supportait aucune autorite m’encourageait a partir du jour au lendemain, a traverser les oceans et a fuir tout ce qu’elle m’imposait. Le secret qui nous liait tous les trois depassait nos differences et j’en mesurais la chance lorsqu’une plaque gelee m’envoya sur le bas-cote d’un champ sombre. En moins d’une seconde, la peur et sa decharge de frissons me ramena a l’urgence. Moins cinq, a trois heures du matin, entoure de champs sombres, je n’avais rien. Tous mes malheurs auraient pu se terminer en queue de poisson. La voiture avait fait si rapidement demi-tour que ma tete avait heurte la vitre de la portiere.