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Le roi Rene

Auteur : Louis Nucera

Preface : Francois Bott

Date de saisie : 04/06/2008

Genre : Sports

Editeur : Table ronde, Paris, France

Collection : La petite Vermillon

Prix : 7.00 / 45.92 F

ISBN : 978-2-7103-3057-8

GENCOD : 9782710330578

Sorti le : 29/05/2008

  • Les presentations des editeurs : 05/06/2008

Soucieux de conjuguer ses diverses passions, Louis enumerait aussi bien les oeuvres completes d’Alexandre Vialatte ou de Jean Cocteau que les vainqueurs de Paris-Roubaix et, naturellement, ceux du Tour de France. Il aurait mis ou remis volontiers les ecrivains sur des velos, de Nabokov a Cioran. C’etait un reve de gosse eternel. Il parlait souvent de l’emerveillement qu’il avait eprouve en apprenant que l’auteur de La Tentation d’exister avait decouvert la France a bicyclette. Nucera considerait surement ce genre de randonnee velocipedique comme la meilleure medecine des grandes melancolies.

Francois Bott

Vibrant hommage a Rene Vietto, cette figure legendaire des Tours de France de l’entre-deux-guerres, Le Roi Rene a ete publie pour la premiere fois en 1976. C’est devenu un grand classique de la litterature sportive.

Preface de Francois Bott.

  • Les courts extraits de livres : 05/06/2008

Extrait du prologue :

Le samedi 22 octobre 1988, nous etions plus de cinq cents reunis au sommet du col de Braus. Il y avait le plaisir de retrouver des copains perdus de vue et aussi beaucoup d’emotion. Nous attendions le fils de Rene Vietto. Escorte par de jeunes cyclistes, il devait disperser les cendres de papa, mort a Bollene, peu de jours avant.
Car tel avait ete l’ultime voeu du Roi Rene. A dix-sept ans, il avait forge sur les pentes du Braus son premier triomphe. Cinquante-sept ans plus tard, il souhaitait que ce qui restait de lui se melat a la terre et a l’air des sommets. L’automne resplendissait dans cette region nicoise. La beaute du lieu aurait pu faire palir le ciel d’envie, s’il n’etait accoutume a la splendeur. L’azur avait cette qualite que lui confere ce maitre-peintre qu’est le mistral. Il avait fortement souffle la veille. Un vent leger subsistait; il empechait le bleu de perdre de sa perfection.
Les voila !
Au bout de la ligne droite, l’etrange cortege funebre pointait. Cinq minutes plus tard, le fils du champion defunt franchissait le premier la ligne d’arrivee fictive. Dans le silence, Jean (il porte le prenom de son grand-pere) Vietto descendit de velo, prit le bidon accroche a son cadre, se dirigea vers le terre-plein qui surplombe la route, deboucha le bidon et le vida des cendres en dessinant comme des signes de croix. Un photographe ami – Ralph Gatti – qui immortalisait la scene en fut tout saupoudre. Aucun rire – fut-il crispe – ne poignarda la puerile dignite de l’instant. On ne peut faire plaisanterie de tout. J’ai vieilli d’une mort, dit quelque part Julien Green. La foule, recueillie, semblait ressentir ce vieillissement que donne une irremediable absence. Parmi elle les anciens coureurs n’etaient pas les moins bouleverses. Les blessures de la vie sont plus apparentes a certaines heures. On ne prend plus la peine de les cacher.