Traducteur : Etienne Perrot
Date de saisie : 30/06/2008
Genre : Esoterisme
Editeur : la Fontaine de Pierre, Paris, France
Prix : 22.00 / 144.31 F
ISBN : 978-2-902707-66-9
GENCOD : 9782902707669
Sorti le : 30/06/2008
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- Les presentations des editeurs : 27/07/2008
Le Rosaire des philosophes est l’un des ecrits les plus lus et commentes des alchimistes. On peut en dater la composition a la premiere moitie du XIVe siecle, mais il n’a rien perdu de son actualite, puisque, au XXe siecle, C.G. Jung utilisa les gravures qui illustrent ce traite comme support de reflexion a la Psychologie du transfert.
Entrer dans cet ecrit, c’est laisser a la porte une certaine raison pour plonger dans une logique differente, un langage autre, celui des symboles et des images. La desorientation qui en resulte permet de se retrouver en prise directe avec la vie de l’ame et avec la langue paradoxale de l’inconscient.
Vient alors une ouverture a la nature meme des processus qui habitent le monde de la psyche et le monde de la matiere.
Les alchimistes s’efforcaient de comprendre la nature exterieure. Ce faisant, ils devoilaient les mouvements de la nature interieure, comme si nature exterieure et nature interieure se repondaient. Le respect de la nature etait au coeur de leur demarche et l’on trouve tres frequemment sous la plume de l’auteur du Rosaire la recommandation de ne rien faire qui soit contraire a la nature, de ne rien brusquer (L’impatience est du diable !), de ne pas se decourager, mais d’accepter de revenir sans cesse sur un point, dans une reiteration que l’on retrouve inevitablement dans tout travail approfondi sur soi-meme. A ce prix, qui est celui d’une desappropriation et d’une transformation, se revele ce qui fait l’essence de la vie.
- Les courts extraits de livres : 02/08/2008
Extrait de la preface du traducteur, Etienne Perrot :
Celui-la seul qui sait faire la Pierre des philosophes comprend leurs paroles concernant la Pierre.
(Le Rosaire des Philosophes, p. 105)
Le Rosarium philosophorum est un des livres de la Pierre que nos peres ont medites avec le plus d’assiduite et de ferveur. Son titre explique une des raisons de cet interet. Si l’auteur en effet a pratique lui-meme le magistere et dit l’avoir explore jusqu’au degre du lion vert, si ses meditations et ses experiences l’on conduit a livrer a ses successeurs une precieuse serie de dix-neuf figures comme un heritage a faire fructifier, son principal souci semble avoir ete de s’effacer devant ses maitres et de composer un florilege des avis laisses par ces fils de l’enseignement.
Il eut peut-etre fallu des lors intituler ce traite La Roseraie des philosophes. Mais c’eut ete faire table rase d’une tradition hermetique vieille de quatre siecles. Lorsqu’ils citent amoureusement Le rosaire, les anciens philosophes francais ne sacrifient pas, soyons-en certains, a un reflexe paresseux ne d’une piete aveugle, car l’un des traits propres de la voie alchimique a ete precisement d’eveiller des etres conscients, illumines, a l’interieur d’une collectivite ou la securite s’obtenait le plus souvent au prix de la lumiere moderne. Mais ils se souvenaient que le rosaire chretien est une couronne de fleurs tressee a la mere de Dieu. Et qu’etait pour eux la reine Alchimie sinon la mere de la Pierre, manifestation parmi nous de la permanence divine, essence surnaturelle devenue presente et operante pour s’etre dotee d’un corps, d’une ame et d’un esprit ? Est-ce un hasard si l’avant-derniere image de notre traite nous montre le terme de l’oeuvre, l’exaltation de la matiere premiere, dans le couronnement de la Vierge Marie ? Et ne devons-nous pas de ce fait attacher un prix particulier a l’avis formule non loin de la : Le degre de votre sagesse croit dans ma soeur la lune et non par un autre de mes serviteurs ? Le soleil dans la bouche duquel ces paroles sont mises par le philosophe Belin invite ainsi sans ambages les hommes epris de gloire et de science a suivre, s’ils veulent acceder a lui, le chemin de la femme, a incliner leurs intelligences fieres pour laisser leurs vases s’emplir de cette douceur lactee que la reine des nuits repand sur les humains, les animaux et les plantes dans le silence ou se consomme l’amour. Il les engage a le dissoudre sans peur et a le plonger dans la mer pour qu’au matin il reapparaisse renove.
Le rosaire des philosophes est d’ailleurs l’oeuvre d’un clerc, enfant de ces siecles qui virent l’apotheose de Marie se traduire sur notre sol dans une floraison de cathedrales dediees a une humble femme devenue le siege de la Sagesse. L’allusion a l’alchimiste Arnaud de Villeneuve presente comme un contemporain permet de dater l’ouvrage de la premiere moitie du XIVe siecle. L’auteur appartient a cette lignee d’ecclesiastiques qui ont porte au cours des ages roman et gothique le flambeau de la clarte isiaque au sein d’une chretiente sourcilleuse, prompte a depister l’illuminisme et a le livrer au bras seculier. C’est seulement a la Renaissance, lorsque l’alchimie sera redevenue une fois encore, selon la pente naturelle de l’esprit humain, la proie des souffleurs de charbon, que l’on verra surgir un medecin, Theophraste Bombast dit Paracelse, ne lui-meme a l’ombre d’un sanctuaire de la grande Mere noire, Einsiedeln. Il ranimera le feu secret, rouvrira la source ignee ou viendront boire des generations de physiciens, medecins et apothicaires epris des secrets chymiques de la nature, et donnera ainsi a l’alchimie un visage nouveau qui caracterise jusqu’a un certain point sa phase moderne.