Auteur : Ettel Hannah
Date de saisie : 10/04/2007
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Etudes et communication, Le Vigan, France
Prix : 12.00 €
ISBN : 978-2-911722-43-1
GENCOD : 9782911722431
Sorti le : 10/04/2007
- Le courrier des auteurs : 09/06/2007
J’ai le plaisir de vous presenter l’ouvrage que j’ai choisi d’ajouter a mon catalogue, et qui s’intitule : LE TEMPS DE L’ABSENCE. Son auteur est ETTEL HANNAH, best-seller en 2003 avec son ouvrage Le Caillou de Lune. Ici, il s’agit d’un recit sur le deuil, remarquablement ecrit, avec une incontestable originalite pour traiter de cette experience universelle et douloureuse. Le recit, respectant l’equilibre d’une tragedie classique, s’ouvre avec la mort du mari, une nuit de juin, a l’hopital. L’intensite dramatique est donc donnee en premiere partie, avec force et vigueur, et une remarquable description des conditions d’urgences hospitalieres. Avec la mort du mari nait la condition de veuve, qui est une nouvelle bataille a livrer : Je suis veuve, la loi me confere un nouvel etat civil qui annule le mari, le sourire du mari, les caresses du mari, les baisers du mari. C’est le premier de mes etats civils qui me livre, vraiment seule, a la societe. La catharsis regeneratrice n’intervient qu’en troisieme partie, hymne a la vie, car la ronde des saisons se poursuit. Ce tres beau livre reparateur est a mettre entre toutes les mains, sans restriction.
Christian Lhuisset, L’editeur de l’ouvrage
- Les presentations des editeurs : 24/05/2007
C’etait il y a bien longtemps. Quand le temps existait et qu’il ne comptait pas. Ettel Hannah, dans un recit poignant et intimiste, relate la mort de son mari, une nuit de juin, a l’hopital : Ce ne peut pas etre la realite, et Michel ne peut pas etre mort. On ne meurt pas comme ca. Il faut des discours, des derniers mots, des cris, des larmes. Il n’y a la que le silence, ma tete dans un etau, mon estomac retourne.
Apres le temps arrete, puis le temps suspendu, apres la catharsis regeneratrice, vient le temps qui reste, car la vie est une seve qui vous porte, et il faut bien continuer a vivre puisque la route des saisons se poursuit.
On retrouve ici les qualites de cet ecrivain qui nous donne ici son troisieme ouvrage. C’est avec une incontestable originalite qu’elle traite d’une experience douloureuse et universelle, car qui n’a pas connu ou ne connaitra la perte d’un etre aime ?
- Les courts extraits de livres : 24/05/2007
Sur le mur du couloir, il y a les yeux morts de Michel qui m’ont suivie et qui me regardent, bien que Michel ne ressemble plus a Michel mais a Durer, et je pense a son cadavre que je ne veux pas que l’on rhabille, car pourquoi rhabiller un cadavre ?
Je pense a ce temps infini qui est notre memoire, la preuve de notre existence, depuis le temps de nos etudes a celui, bientot, de notre retraite. Une vie. Chaotique, parfois, comme toutes les vies. Peut-etre un peu plus chaotique que la plupart des autres vies, car il nous faut sans cesse verifier la solidite du lien, donc secouer la corde. Pouce, Michel, je ne joue plus ! Ne fais pas le mort ! C’est trop grave ! Mon existence a commence le jour ou je t’ai rencontre. Tu le sais bien. Tu m’as donne ta seve, ta force, ta solidite, ton amour. Pour toujours. Rappelle-toi. C’etait hier. C’etait il y a si longtemps. Toi et moi. Moi et toi. L’un et l’autre, l’un dans l’autre, l’un dans l’attente de l’autre, mais jamais l’un sans l’autre. Michel. Michel…
Mes levres forment son nom et le repetent a l’infini. Je les sens bouger, mais je n’entends pas ma voix. Michel… Michel… Si je l’appelle longtemps, il va venir. Il va ouvrir la porte, et nous allons partir. Je sursaute soudain. Une main est posee sur mon epaule et me secoue legerement. Je leve les yeux. Une infirmiere se penche vers moi : Ne vous inquietez pas. On va s’occuper de vous. Je vais vous faire une tisane, vous allez la boire, ca vous fera du bien. Je vais appeler la psychologue de l’hopital. Vous lui parlerez. Tout ira bien.