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L’encre du voyageur

Auteur : Gilles Lapouge

Date de saisie : 06/12/2007

Genre : Essais litteraires

Editeur : Albin Michel, Paris, France

Prix : 19.00 / 124.63 F

ISBN : 978-2-226-17704-9

GENCOD : 9782226177049

Sorti le : 03/09/2007

  • La voix des auteurs : Gilles Lapouge – 17/09/2008

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Gilles Lapouge – 01/10/2007

  • Les courtes lectures : Lu par Gilles Lapouge – 17/09/2008

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Gilles Lapouge – 01/10/2007

  • Les presentations des editeurs : 17/09/2008

Un voyage n’est que de l’encre. Toute exploration est le souvenir d’un ancien manuscrit. Christophe Colomb decouvre une Amerique qu’il avait arpentee dans les recits de Marco Polo. Les missionnaires qui ouvrent le Bresil, au XVIe siecle, connaissent par coeur les textes des ecrivains antiques, Pline le Jeune ou Herodote. C’est pourquoi ils apercoivent dans la foret equatoriale toutes ces amazones.

En lisant, en ecrivant, j’ai parcouru quelques recoins de la terre, Inde, Islande ou Tahiti. J’ai ajoute ma peinture aux peintures qui les barbouillaient deja. Cela m’a permis d’en raviver la fraicheur, d’en debusquer les surprises, les miracles.

Gilles Lapouge

Gilles Lapouge, journaliste, a longtemps sejourne au Bresil. Essayiste et romancier, il publie son premier roman en 1964, et cree Apostrophes avec Bernard Pivot.

Publies chez Albin Michel :

– Les Folies Koenigsmark, 1989, (Goncourt du recit historique), Utopies et civilisations, 1991,
– L’incendie de Copenhague, 1995, (Prix Cazes ; Prix Roger Caillois),
– Le bruit de la neige, 1996, (Grand Prix de l’essai de la Societe de gens de Lettres).
– La mission des frontieres, 2002 (Prix Joseph Kessel de la SCAM)
– En etrange pays, 2003, (Prix Maurice-Genevoix)
– Le Bois des amoureux,2006 (Prix du livre de Saint Louis et Prix de Printemps de la Societe des Gens de Lettres).

  • La revue de presse Mohammed Aissaoui – Le Figaro du 6 decembre 2007

Sans doute, l’arme absolue de ses recits est-elle l’autoderision que le conteur sert avec generosite…
Ces recits, qui viennent d’etre salues par les dames du Femina, rappellent egalement que Gilles Lapouge use d’un autre atout, irresistible : celui qui a d’abord eu le gout de l’encre avant celui de la plume aime les mots sous toutes les coutures. Il est comme ce diable de Titivillus : son regal, ce sont les mots, les lettres, la ponctuation. Ici, les phrases sont parfumees et rieuses, erudites et si peu pedantes. La grace n’est pas l’ennemie de la simplicite. Soit dit en passant, ces pages demontrent que les meilleurs auteurs sont de grands lecteurs. Et chaque roman, un palimpseste.

  • Les courts extraits de livres : 17/09/2008

Encres

QUAND je frequentais l’ecole primaire, je plongeais avec enthousiasme ma plume dans l’encrier du pupitre. Je prenais le temps de contempler la goutte de liquide noir ou bleu. Je la regardais comme le Createur a probablement regarde le neant au moment ou il se disposait a en faire un univers. J’etais un peu comme lui. J’allais donner vie, grace au bout de ma plume, a un chat, a une peuplade, a un adjectif ou a une periphrase.
Si j’etais en forme, je confectionnais des objets qui n’existaient meme pas. Je leur fournissais des noms, je leur mettais le pied a l’etrier et ils partaient vivre leur vie. J’ai donne vie a des couleurs dont Newton n’eut jamais la moindre idee. Je formais des lettres que tous les alphabets, meme l’egyptien et meme le hittite, ont ratees, des animaux inexistants, des montagnes d’aucun continent. Je decouvrais que Dieu n’est qu’un gros encrier.
Plus tard, nous avons eu des cours de chimie et j’en ai profite pour lancer ma propre manufacture d’encre. J’ai installe mon atelier dans la salle de bains de la maison. Dans de gros in-octavo, j’avais retrouve les savoirs du Moyen Age. Il suffisait de melanger deux pots de vin blanc, une livre de galle, deux onces d’alun de roche et de la gomme d’Arabie. J’ai obtenu des resultats inegaux et des gifles de ma mere.
Les adolescents ecrivent beaucoup de poemes. Les miens etaient consacres soit au corps de la femme aimee, soit a l’encre. Moitie-moitie. Je disais par exemple :

J’ai peint mon bateau a l’encre de Chine,
L’ancre elle est de fer, le sel la rouille,
Et la Chine,
Mon bateau de paille y fera naufrage.

Cette strophe m’a intrigue. Elle me cueillait a froid. Elle me mettait K.-O. debout. Je n’y comprenais rien. Je voyais bien qu’elle voulait me dire quelque chose, mais quoi ? Comme je ne goute guere les calembours, je desapprouvai ce glissement de l’encre de Chine a l’ancre d’un bateau. Aussi, j’ai pris ce poeme en grippe. Je lui ai tordu son cou. Je l’ai jete aux oubliettes mais on sait comment s’y prennent les poemes et qu’ils sont endurants. Ils entrent en hibernation et un beau jour, quand on les a oublies, ils remontent de leurs abimes et ils sont frais comme l’oeil.

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