Auteur : Timeri N. Murari
Traducteur : Pierre Charras
Date de saisie : 29/03/2007
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Mercure de France, Paris, France
Collection : Bibliotheque etrangere
Prix : 24.00 / 157.43 F
ISBN : 2-7152-2662-4
GENCOD : 9782715226623
Sorti le : 15/03/2007
- Les courtes lectures : Lu par CharlotteThomas – 16/09/2008
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CharlotteThomas – 03/04/2007
- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
J’avancai de quelques pas pour lui faire face. C’etait le moment que j’attendais depuis tant d’annees… Il avait des yeux marron fonce, presque noirs, qui brillaient comme des braises vives dans un foyer. Le contraste entre la blancheur neigeuse de ses cheveux et son visage etroit et sombre lui conferait un air satanique. Je tremblais interieurement d’impatience. J’avais espere qu’il me sourirait chaleureusement. Mais…
Mais rien ne va se passer comme Nikhil le souhaitait quand, a vingt-huit ans, il se trouve face a face avec ce pere dont on lui avait dit qu’il etait mort depuis longtemps. Eleve aux Etats-Unis entre sa mere indienne et son beau-pere americain, il est venu a Madras a la recherche de ses racines. C’est sa quete, au cours de laquelle il ira de surprise en surprise, que raconte ce roman, riche de toutes les couleurs et les odeurs epicees de l’Inde.
Timeri N. Murari vit a Madras. Il est l’auteur de deux pieces de theatre montees a Broadway et a Londres, et de plusieurs romans, dont Taj, traduit il y a quelques annees dans une dizaine de langues.
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
NICKY/NICKHIL
Mes differents noms ne donnent qu’une idee approximative de la nature ambigue de mon ame. Je ne corresponds ni a l’un – Nick, Nicky – ni a l’autre. Je flotte entre eux, sans savoir avec certitude qui je suis. Gabriel Garcia Marquez a ecrit qu’il choisissait toujours le nom d’un personnage en fonction de sa nature. Que ferait-il de moi et de ma nature ? Un schizophrene ?
Ma mere me rendait fou. Je l’aime, mais elle me rendait tout de meme fou. Toutes les meres rendent fous leurs enfants a un certain stade de leur vie. A l’ecole, mes copains pensaient la meme chose de leurs meres. Nos peres ne nous rendaient pas fous, du fait surtout qu’on ne les voyait pas assez longtemps. On les voyait surtout le matin, le soir et lors des matchs. Je ne m’en plains pas. Ce qui me rendait fou chez ma mere, plus que le reste, c’etait qu’elle refusait d’assumer son passe. Pour elle, il n’existait pas, il s’etait dissous dans l’ether. Elle ne portait jamais de sari, bien que j’eusse adore la voir ainsi vetue. Je crois qu’elle aurait eu fiere allure. Quand je croisais des Indiennes en sari dans la rue, je me retournais toujours et imaginais ma mere ainsi.