Auteur : Arturo Perez-Reverte
Traducteur : Francois Maspero
Date de saisie : 03/04/2008
Genre : Romans et nouvelles – etranger
Editeur : Seuil, Paris, France
Prix : 19.00 / 124.63 F
ISBN : 978-2-02-096129-5
GENCOD : 9782020961295
Sorti le : 03/04/2008
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- Les presentations des editeurs : 15/04/2008
En ce mois de mai 1627, le capitaine Alatriste et Inigo Balboa, qui a maintenant dix-sept ans, naviguent toutes voiles dehors sur la Mulatre, une galere espagnole servant d’escorte a des navires marchands. Ils sont a la poursuite d’une galiote barbaresque. Le capitaine donne ses ordres et le comite, fouet a la main, dessine un pourpoint de rouges coquelicots sur le dos des rameurs. L’abordage est sanglant et plante le decor historique de ce sixieme tome des Aventures du capitaine Alatriste : la turbulente frontiere mediterraneenne, croisement de races, de langues et de vieilles haines. Parce qu’ils doivent gagner leur vie, le capitaine et son page feront escale a Oran, ou les troupes espagnoles soumettent sans pitie les populations maures, a Malte, a Naples, ou regnent des ruffians en tous genres, et surtout, ils livreront de memorables combats navals dont le plus spectaculaire est celui que la Mulatre engage, sur les cotes d’Anatolie, contre cinq galeres turques en une bataille digne de celle de Lepante.
Mais, dans cette reconstitution historique magnifique et cruelle, la bataille majeure est celle que livre Arturo Perez-Reverte avec le langage. En redonnant a la langue de Cervantes une extraordinaire modernite, l’auteur a dote les recits de la vie d’Alatriste d’une langue qui leur est propre et eleve la serie au rang de grande litterature.
Traduit de l’espagnol par Francois Maspero
ARTURO PEREZ REVERTE est ne a Carthagene, Espagne, en 1951. Il a ete grand reporter et correspondant de guerre pendant vingt et un ans. Ses romans sont des succes mondiaux, et plusieurs d’entre eux ont ete portes a l’ecran. Il partage aujourd’hui sa vie entre l’ecriture et sa passion pour la mer et la navigation. Il est membre de la Real Academia Espanola de las Letras.
- La revue de presse Bruno Corty – Le Figaro du 6 juin 2008
L’envie de Perez-Reverte etait simple : se plonger a nouveau dans l’histoire espagnole a travers le prisme de ses lectures d’enfance. De l’epoque benie ou les bibliotheques de ses peres et grands-peres regorgeaient de merveilles signees Dumas, Feval, Zevaco, Sue, Balzac, Stendhal, Dickens. Et a partir de la, d’ecrire un vrai feuilleton, situe au XVIIe siecle, aux dernieres heures glorieuses ou les soldats espagnols etaient le pire cauchemar de l’Europe, eux qui avaient capture un roi de France a Pavie, vaincu l’ennemi a Saint-Quentin, mis a sac Rome et Anvers, puis Amiens et Ostende, tue plus de 10 000 ennemis a Maastricht et 9 000 a l’Ecluse en se battant a l’arme blanche…
Aujourd’hui, la question qui se pose est simple : Corsaires du Levant est-il l’ultime volet de la serie ? Perez-Reverte a toujours dit qu’il n’y aurait que six volumes. Pourtant, cette histoire de galeres se deroule en 1627, soit seize annees avant la tragique bataille de Rocroi qui signera le declin de l’Empire espagnol et la mort du valeureux capitaine. Alors, senor Arturo, pour vos lecteurs, encore un petit effort, por favor !
- Les courts extraits de livres : 15/04/2008
LA COTE DE BARBARIE
La chasse poursuite est une longue chasse et, par la barbe du Christ, celle-la ne l’avait ete que trop : une apres-midi, une nuit de lune et une matinee entiere a courir derriere notre proie par une mer difficile, dont les coups faisaient parfois trembler la coque fragile de la galere, n’avaient rien fait pour nous mettre de bonne humeur. Les deux voiles tendues comme des cimeterres, les rames remontees, et les galeriens, les gens de mer et ceux de guerre s’abritant comme ils le pouvaient du vent et des embruns, la Mulatre, galere de vingt-quatre bancs, avait parcouru presque trente lieues a la poursuite de cette galiote barbaresque que nous tenions enfin a portee de tir; et qui, si nous ne cassions pas un mat – les vieux mariniers regardaient en l’air, la mine preoccupee – serait a nous avant l’heure de l’Angelus.
– Chatouillez-leur le cul ! ordonna don Manuel Urdemalas.
Le capitaine de notre galere restait debout, a la poupe – il n’avait pratiquement pas bouge de son poste depuis vingt-quatre heures -, et, de la, il observa la gerbe d’eau que soulevait contre la galiote notre premier boulet. En voyant la precision du tir, les artilleurs et les hommes qui se tenaient a la proue autour du canon de coursie pousserent des cris de victoire. Toute proche et sous le vent comme elle l’etait, cela ne faisait guere de doute que la proie etait a nous.
– Elle amene sa voile ! cria quelqu’un.
L’unique voile de la galiote, un immense triangle de toile, faseya dans le vent pendant qu’ils la carguaient rapidement en affalant l’antenne. Secoue par la houle, le bateau barbaresque nous presenta d’abord l’ailette, puis la bande gauche. Pour la premiere fois, nous pumes l’observer en detail : c’etait une demi-galere de treize bancs, fine et longue, et nous estimames a une centaine le nombre d’hommes a bord. Elle semblait etre de ces galeres rapides et bien greees auxquelles allaient comme un gant ces vers fort avises de Cervantes :
Le larron qui va frapper
S’il ne veut pas etre piege
Doit savoir etre leger
Pour s’enfuir et triompher…
Jusque-la, la galiote n’avait ete qu’une voile qui louvoyait, denoncant le corsaire, pour s’approcher sans vergogne du convoi de navires marchands que la Mulatre escortait avec trois autres galeres espagnoles entre Carthagene et Oran. Ensuite, quand nous avions mis toute la toile pour la poursuivre, elle s’etait transformee en une voile en fuite et une poupe qui augmentaient peu a peu en volume a mesure que, progressant au leveche sur la rose des vents, notre chasse nous en rapprochait.
– Ils se rendent enfin, ces chiens, dit un soldat. Le capitaine Alatriste etait pres de moi, observant le corsaire. Maintenant que l’antenne etait affalee et la voile carguee, les rames de la galiote se deployaient sur l’eau.
– Non, murmura-t-il. Ils vont se battre. Je me tournai vers lui. Sous le large bord de son vieux chapeau, la reverberation du soleil sur l’eau et les voiles lui faisait plisser les yeux, les rendant encore plus clairs et plus glauques. Il avait une barbe de quatre jours et sa peau etait sale et grasse, comme celle de tout le monde a bord, sous l’effet de la navigation et de la veille continuelle. Son regard de soldat chevronne suivait avec une extreme attention tout ce qui se passait sur la galiote : les hommes qui couraient sur le pont vers la proue, les rames qui s’accordaient pour faire virer le bateau de bord.
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