Auteur : James Clemens
Traducteur : Isabelle Troin
Date de saisie : 20/01/2008
Genre : Science-fiction, Fantastique
Editeur : Bragelonne, Paris, France
Prix : 25.00 / 163.99 F
ISBN : 978-2-35294-130-9
GENCOD : 9782352941309
Sorti le : 17/01/2008
L’Alinea (Martigues)Dialogues (Brest)Durance (Nantes)Maison du livre (Rodez)Mollat (Bordeaux)Ombres Blanches (Toulouse)Sauramps (Montpellier)Thuard (Le Mans)
- Les presentations des editeurs : 20/01/2008
L’histoire devient plus captivante de livre en livre.
Terry Brooks
La magie sanglante est un pouvoir ravageur… La jeune Elena le tient entre ses mains – et bien plus encore.
Car le sort de tout Alasea depend du Journal Sanglant, un puissant talisman forge cinq siecles plus tot. Seuls les secrets contenus dans ses pages permettront a
Elena de vaincre le malefique Seigneur Noir.
Malheureusement, le Journal Sanglant est cache a Val’loa, la cite legendaire sur laquelle regne Shorkan, le bras droit du Seigneur Noir. Pour s’en emparer,
Elena aura bien besoin de ses compagnons, dont le guerrier manchot Er’ril, le seul homme qui sache comment en deverrouiller les protections magiques, ou encore son dragon Ragnar’k…
James Clemens, ne a Chicago en 1961, a grandi dans le Midwest et la campagne canadienne, revant des grandes aventures qui l’attendaient de l’autre cote du champ de mais et du ruisseau.
Veterinaire installe en Californie, il n’a cesse d’inventer des histoires depuis son enfance. Cette serie traduite en une douzaine de langues est deja un enorme succes en France.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Isabelle Troin
- Les courts extraits de livres : 20/01/2008
Debout au bord de la falaise, avec le fracas des vagues pour seule compagnie, Elena scrutait le bleu de l’ocean. A l’horizon, le soleil se levait a peine, nimbant les lointaines iles de l’Archipel d’un halo de brume rosee. Plus pres de la cote, un petit chalutier luttait contre la maree pour effectuer sa besogne parmi les brisants. Mouettes et sternes tournaient au-dessus de son unique mat, se disputant tandis qu’elles pechaient dans les memes eaux genereuses. Plus pres encore, au pied de la paroi escarpee, la plage rocailleuse etait deja envahie par les corps affales des otaries. L’aboiement d’une mere qui reprimandait son petit ou le rugissement d’un male jaloux de son territoire montaient parfois jusqu’a Elena.
Avec un soupir, la jeune fille tourna le dos a l’ocean. Les dragons des mer’ai etaient partis quinze jours plus tot, et, le long de la cote, la routine habituelle avait deja repris le dessus. Telle etait la resilience de la nature.
Comme pour souligner cette derniere, une brise matinale souffla les cheveux d’Elena dans ses yeux. Irritee, la jeune fille repoussa les meches importunes de ses doigts gantes et tenta de les coincer derriere ses oreilles, mais le vent mit tous ses efforts en echec. Deux lunes s’etaient ecoulees depuis la derniere fois ou Er’ril lui avait coupe les cheveux, et ceux-ci avaient atteint une longueur penible : encore trop courts pour que la jeune fille les attache avec des rubans et des epingles, mais trop longs pour qu’elle dompte facilement les boucles qui commencaient a se former. Elena se gardait pourtant de se plaindre, craignant qu’Er’ril la tonde de nouveau.
Cette perspective lui arracha un froncement de sourcils. Elle en avait assez de ressembler a un garcon. Bien qu’elle ait accepte de se deguiser pendant que ses compagnons et elle traversaient les contrees d’Alasea, ici, dans la solitude des falaises aux Ampoulees, il n’y avait pas d’yeux pour l’epier, et donc aucune necessite de se faire passer plus longtemps pour le fils d’Er’ril. Du moins, c’etait ce qu’elle se repetait sans cesse. Mais elle n’etait pas certaine que son protecteur soit du meme avis.
A titre de precaution, elle avait donc pris l’habitude de porter un bonnet quand Er’ril etait dans les parages. Elle esperait cacher a son protecteur que ses cheveux repoussaient et que leur teinture noire s’estompait. Aux racines, le feu naturel de sa criniere reapparaissait enfin.
Elena tira son bonnet de sa ceinture, l’enfila et coinca ses meches eparses dessous avant de remonter le sentier qui menait au cottage. Elle aurait ete bien incapable de dire pourquoi elle accordait autant d’importance a sa chevelure. Ce n’etait pas seulement de la coquetterie, meme si elle ne pouvait nier que cela jouait un petit role dans le subterfuge qu’elle entretenait vis-a-vis d’Er’ril. Apres tout, elle etait une jeune fille -une jeune femme, presque. Il etait bien normal qu’elle repugne a passer pour un garcon.
Mais il n’y avait pas que cela. La veritable raison de l’attitude d’Elena venait justement a sa rencontre, les sourcils fronces et l’air mecontent. Vetu d’un pull de laine pour se proteger contre la fraicheur matinale, Joach arborait la meme chevelure flamboyante que sa soeur – a ceci pres que la sienne etait retenue en arriere par un lien de cuir noir. Parce que la presence de son frere lui rappelait leur famille, Elena ne voulait plus dissimuler ses origines. En continuant a se teindre, elle aurait eu l’impression de renier ses parents.
Comme Joach approchait d’elle, Elena distingua son rictus exaspere et l’affliction dans ses yeux verts – une expression qu’elle avait souvent vue sur le visage de leur defunt pere.
– Tante My te cherche partout, lanca le jeune homme en guise de bonjour.
-Mes lecons ! (Elena s’elanca vers son frere.) J’avais presque oublie.
– Presque ? la taquina Joach alors qu’elle le rejoignait.
Elena se rembrunit, mais ne refuta pas ses accusations. De fait, elle avait completement oublie ses lecons du matin. Ce devait etre sa derniere seance d’entrainement a l’escrime avant que Mycelle parte a Port Rawl recuperer l’autre moitie de leur groupe. Kral, Tol’chuk, Mogweed et Meric avaient rendez-vous avec la guerriere dans deux jours. Pour la centieme fois, Elena se demanda comment ses amis s’en etaient tires a Ruissombre. Elle espera qu’ils etaient tous indemnes.