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Les contes de Grimm : lecture psychanalytique

Couverture du livre Les contes de Grimm : lecture psychanalytique

Auteur : Marc Girard

Date de saisie : 25/07/2011

Genre : Psychologie, Psychanalyse

Editeur : Imago, Paris, France

Prix : 20.00 €

ISBN : 9782849521342

GENCOD : 9782849521342

Sorti le : 19/06/2011

  • Le courrier des auteurs : 24/08/2011

1) Qui êtes-vous ? !
Un homme d’extrême, sinon un extrémiste, qui s’est constamment équilibré entre les contraires. En science, j’ai oscillé entre la spécialité la plus dure – les mathématiques dites «pures» (équations aux dérivées partielles) – et la plus molle : la médecine. En médecine, j’ai réparti mon activité entre le domaine le plus «scientifique», là encore – le médicament – et celui le plus difficile à cerner épistémologiquement – puisque ma seule activité clinique concerne la psychanalyse. En littérature, j’ai également servi simultanément aux antipodes, puisque j’ai essentiellement travaillé sur le roman «réaliste» (Flaubert, Zola, Balzac) et sur le conte merveilleux.

2) Quel est le thème central de ce livre ?
L’amour sans la mort – l’anti-Tristan.

3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
Chez les Grimm, l’impassible abstraction de la formule rituelle – «il était une fois» – s’inverse en une invocation d’avenir : un jour, un jour viendra où la fidélité sans faille d’un partenaire aura raison de toutes ces injustices du destin, de toutes ces épreuves, de toute cette souffrance. (p. 170-1)

4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
Le deuxième mouvement de la septième symphonie de Beethoven, qui m’évoque immanquablement le cheminement implacable, misérable et glorieux, du roi de La jeune fille sans mains parti à l’aveuglette dans le vaste monde pour retrouver sa Bien-Aimée – et assez concentré sur cette quête pour rester, sept années durant, «sans boire ni manger».

5) Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?
Une conviction : l’amour est possible…

  • Les présentations des éditeurs : 24/08/2011

Les Contes de Grimm n’ont jamais cessé de nous fasciner car ils décrivent avec une étonnante pertinence les difficultés et les enjeux de nos relations familiales et amoureuses.

A travers la lecture de nombreux contes, Marc Girard révèle ainsi les effets dramatiques de la malfaisance et de l’incompétence parentales. Puis il analyse la puissance génératrice de l’amour, qui soutient, répare, façonne le héros, et lui donne la force de surmonter les tourments qu’il endure, tout comme ses propres insuffisances…

À l’inverse de la tradition dominante en Occident, celle de Tristan et Yseult, les Contes de Grimm n’allient pas l’amour à la mort : surprenants, voire subversifs, ils chantent la réalisation du désir dans la vie, le droit des amants contre un ordre social dénué d’âme, et l’aptitude à briser, pour ceux qui s’aiment, la fatalité qui sépare et détruit.

Marc Girard est médecin-pharmacologue. Il a publié aux Éditions Imago, La Passion de Charles Bovary (1995) et collabore à plusieurs revues littéraires.

  • Les courts extraits de livres : 24/08/2011

Extrait de l’introduction

L’AMOUR SANS LA MORT

Fait-on des livres sur une simple émotion ? Le lecteur jugera si celle qui a conduit à celui-ci ne m’a point égaré. À l’origine du présent travail, rien d’autre, en tout cas, que ma perplexité émue devant un thème toujours poignant des contes merveilleux : un homme oublie la femme qu’il aime, et celle-ci, loin de chercher consolation ailleurs – ou de mourir de chagrin – part à la recherche de son ex-amant. Après d’injustes épreuves, elle parvient à le reconquérir. En bonne logique freudienne, il me semblait devoir travailler dans deux directions : la cause de l’émotion
– les contes sur la fiancée oubliée – et l’émotion elle-même – moi. Cependant, on n’écrit pas de livre sur soi, tant il est vrai qu’en littérature – fut-elle critique – le moi est haïssable…
Il a donc fallu reconnaître le général sous le perçu individuel, et comprendre qu’avec ce thème récurrent de la fiancée oubliée
– qui renvoie aux limites de l’irréparable dans l’ordre d’une tendresse pourtant réciproque au début -, l’art primitif du conte touchait aux archétypes de l’expérience relationnelle : pourquoi, pourquoi tant de mal à s’aimer ? À cette question profonde, notre littérature de référence a fourni depuis longtemps une réponse sans équivoque. De Tristan et Iseult aux «audaces» érotico-pornographiques contemporaines, en passant par Racine, Laclos, Sade, Goethe, Chateaubriand, Baudelaire, Zola, Andersen, Bataille et bien d’autres encore, un courant majoritaire de la sensibilité occidentale a conjugué le désir de l’Autre avec la dégradation, avec l’avilissement, avec la mort enfin : «Seigneurs, vous plaît-il d’entendre un beau conte d’amour et de mort ?… Les histoires qui nous racontent l’amour sans la mort sont donc exceptionnelles : ce n’est pas rien, dans nos contrées, de découvrir assumé sans mièvrerie le fantasme de deux êtres s’accomplissant dans un amour intégralement humain – je veux dire : pas du tout métaphysique -, en dépit des ambivalences parfaitement identifiées de leur désir mutuel.
Dès lors que se transparaissait ainsi l’enjeu relationnel de certains contes, le recueil des frères Grimm – et lui plus particulièrement – se dégageait soudain dans la clarté d’une eschatologie érotique jusqu’alors insoupçonnée : s’y déployaient une multitude de situations paradigmatiques, qui, en dernière analyse, se ramenaient toutes à l’accomplissement d’un être par un être de l’autre sexe. Brisé, d’une façon ou d’une autre, par les conséquences à long terme d’une incompétence parentale, le héros des contes de Grimm apparaît d’abord empêché d’être. Carrément minable au début, ou parfois assez vaillant pour accomplir quelque exploit en préalable, il se révèle incapable d’aller au bout de son destin sexué : aimer et être aimé.
Il arrive alors que le soutien d’un «Ancien» – une vieille recluse (la Gardeuse d’oies à la fontaine) ou un vieux roi (la Gardeuse d’oies), par exemple – permette au héros d’effectuer le difficile retour sur soi au terme duquel il parvient à surmonter les conséquences de son «défaut fondamental». Mais c’est, plus souvent encore, la compassion d’un ou d’une Autre qui va opérer l’improbable réparation d’une humanité compromise : car telle est la puissance structurante d’un désir érotique.

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