- Le choix des libraires : Le livre d’Aron (1 choix)– Jim Shepard – Ed. de l’Olivier, Paris, France– 11/05/2016
Grand roman éloquent et précieux qui révèle un autre aspect des ténébreuses et mortifères journées au coeur du ghetto de Varsovie. Les fragilités et les difficultés de l’enfance, la survie et la débrouillardise, la cruauté, la trahison et les mensonges qu’expérimente Aron sur ce terrain hostile et clos résonnent d’émotion et de questionnements. Comment survivre dans une telle situation de terreur et d’interdits ? Que faire de sa candeur et de sa jeunesse pour aider les siens lorsque la mort est quotidienne et édictée ? Comment préserver sa vie au risque de punir et de détruire les autres ? La rencontre avec Janusz Korczak, bienveillant directeur de l’orphelinat parviendra peut-être à modifier et à sensibiliser le jeune Aron, tout petit homme perdu sur ce trop grand terrain de jeu de vies et de morts.
- Le choix des libraires : Pristina (1 choix)– Toine Heijmans – Bourgois, Paris, France– 21/04/2016
“Pristina” n’est pas uniquement un roman insulaire. Il convoque les flux migratoires en Europe et particulièrement aux Pays-Bas, la quête d’une nouvelle identité et d’une stabilité légitime loin des guerres et des catastrophes. Avec ce roman social et politique, presque géopolitique, Toine Heijmans confie la détresse de l’exil et de la fuite face à la rudesse et à l’intransigeance administrative et politique des directives européennes et celles de son propre pays.
- Le choix des libraires : Un amour impossible (2 choix)– Christine Angot – Flammarion, Paris, France– 17/02/2016
«Un amour impossible» est une remarquable déclaration d’amour à la mère, brisant les interdits et les non-dits. Christine Angot ne se contente pas de parler de sa mère ni sur sa mère mais elle l’incarne et l’intériorise littéralement depuis sa jeune enfance jusqu’à la vieillesse aujourd’hui. D’une grande fluidité romanesque, ce roman n’est ni attendri, ni nostalgique. Sans doute le plus accompli et le plus bouleversant de toute son oeuvre, le plus serein, jusqu’à transfigurer la tragédie familiale et personnelle en un roman social.
- Le choix des libraires : De si parfaites épouses (1 choix)– Lori Roy – Ed. du Masque, Paris, France– 17/02/2016
Detroit, fin des années cinquante. Dans un quartier blanc résidentiel, les maisons sont parfaitement entretenues et les familles sont idéales. Les épouses, excellentes maîtresses de maison, veillent, comme il se doit, au confort de leurs maris et organisent des ventes de charité. Pourtant, dans chaque foyer se cache une faille, qui va croître lorsque la tranquillité du quartier va être bouleversée : d’abord un assassinat, puis une disparition, le tout avec la crainte ignorante liée à l’installation proche de voisins noirs.
- Le choix des libraires : Va et poste une sentinelle (1 choix)– Harper Lee – Grasset, Paris, France– 17/02/2016
Écrit dans les années cinquante, inédit en anglais et en français à ce jour, «Va et poste une sentinelle» n’a étonnamment pas pris une ride, furieusement d’actualité. Les coïncidences en sont même troublantes. Roman de l’identité, de l’émancipation et du désarroi pour une jeune fille entièrement lucide qui voit sombrer brutalement tous ses repères de l’enfance et du cocon familial jusqu’ici vénéré. Le père n’est plus, le père est tué, le père est mort. Jean Louise Finch mûrit soudainement, ébranlée par les convictions racistes de ses proches tandis que la déségrégation naît lentement. Le cordon ombilical est rompu et la lutte est acharnée. Roman de bravoure, sans compromis ni concession qui fait grincer des dents Outre-Atlantique et qui donne largement à réfléchir.
- Le choix des libraires : Ils savent tout de vous (3 choix)– Iain Levison – Liana Levi, Paris, France– 17/02/2016
Iain Levison excelle à dérouter et à déjouer les codes du roman. Vous pensiez peut-être ouvrir un roman social, sur le désenchantement de la société américaine et vous vous retrouvez avec un roman policier voire d’espionnage avec le FBI aux manettes. A vouloir jouer avec les cerveaux humains, on finit parfois par se trouver en situation bien délicate…Une petite merveille de dérision et de loufoquerie qui pourrait aussi bien vous faire frissonner d’angoisse si la fiction devenait réalité.
- Le choix des libraires : Le pique-nique des orphelins (1 choix)– Louise Erdrich – Albin Michel, Paris, France– 17/02/2016
Quel bonheur de (re)découvrir le second roman de Louise Erdrich paru en 1986 aux États-Unis dans une toute nouvelle traduction française. Un récit familial passionné et passionnant qui absorbe littéralement le lecteur.
Le titre de la traduction française “Le pique-nique des orphelins” donne déjà au roman une tonalité grandement romanesque, intrigante et fort perspicace. Qui sont donc Mary et Karl, jeunes enfants devenus orphelins malgré eux ? Quelle sera leur destinée, devenus adultes, profondément meurtris et blessés par cet abandon maternel aussi soudain qu’irréel ? 1932 marque le début de leurs aventures et mésaventures dans le Dakota du Nord, d’une solitude qui va s’ancrer profondément en eux parfois à leur insu. Blessés intérieurement mais murés dans une fierté et une vanité froides et éclatantes, ils vont apprendre à vivre leur solitude forcée et irrémédiable. Mary saura se rendre indispensable auprès de son oncle et de sa tante retrouvées, n’aura de cesse de séduire et de plaire à tous, jeune fille puis femme rigoureuse et habile, casanière, cachant toujours ce manque flagrant, la désertion, l’abandon maternels. Karl, son frère, opportuniste à sa manière, instable et volatile optera pour une plus grande liberté qu’il pensera avoir choisi… Mais l’atavisme perdure et les liens de famille ne seront peut-être pas si faciles à briser ni à éloigner de soi.
- Le choix des libraires : Histoire de la violence (1 choix)– Edouard Louis – Seuil, Paris, France– 17/02/2016
Deux ans après la publication de son premier roman “En finir avec Eddy Bellegueule”, Édouard Louis donne à lire et à entendre une voix singulière, d’une qualité littéraire remarquable, accomplie, agitée de perpétuels questionnements sociologiques. Ce texte inouï, maîtrisé, d’une violence implacable mais raisonnée autorise aussi les émotions et la détresse intériorisées.
Entre récit et roman, “Histoire de la violence” est l’appropriation de l’auteur de sa propre histoire, écrite dans l’urgence, avec fulgurance et nécessité après avoir éprouvé et subi un viol et une tentative d’homicide un soir de nuit de Noël. Ce texte émane d’une volonté de comprendre l’incompréhensible, la naissance d’une violence inattendue et incontrôlable au sein d’une société elle-même violente ayant délaissé les individus fragiles et fragilisés. Édouard Louis ne condamne pas mais traque une certaine vérité en utilisant les codes du roman pour une plus grande liberté de narration. C’est dans la souffrance ouverte et assumée que la parole et l’écriture ici se libèrent. Le lecteur ne doit pas être rassuré, il plonge au coeur du texte et de l’indicible parce que le narrateur n’omet rien, partage ses émotions, les phases de détresse et de doute qui ont suivi. Il y a d’abord eu la rencontre, la séduction et son attrait, les solitudes masquées et le besoin d’échange. Puis l’approche est devenue plus engageante, plus engagée et le désir irrésistible a surgi. Édouard Louis céda alors sans même envisager un danger quelconque. Réda le fera chavirer, toute une nuit d’échanges et de douceurs jusqu’à l’horreur et la peur, celle d’avoir échappé à la mort. La narration est judicieusement double et non linéaire. Deux voix s’entremêlent, celle d’Édouard Louis et celle de sa soeur pour raconter son histoire dans les moindres détails commentés alternant un langage plus populaire et spontané et un langage plus bourgeois et intellectualisé. De son histoire personnelle, dans ce roman comme dans le précédent, le narrateur a l’exigence d’un roman social contemporain. Sans cesse reviennent ses propres origines sociales, son ascension littéraire et intellectuelle sans toutefois renier ce qui le fonde. La voix de sa soeur biologique, sorte de double littéraire et narratif est là pour le rappeler. Édouard Louis déconstruit pour reconstruire, se (re)construire. Et cela passe nécessairement par les mots, par le langage. Le silence serait pourtant une tentation forte et obstinée de s’y réfugier. Ne rien dire, taire, se taire, ne pas accabler davantage, ne pas porter plainte, porter sa propre culpabilité. Il faut pourtant que cela soit dit, ne pas laisser cette souffrance violente accaparer le corps et l’esprit et accepter malgré soi d’aller dans un commissariat déposer une plainte, dire l’intimité, revivre la violence des actes et laisser choir une partie de soi-même aux mains, aux oreilles d’autrui. Et c’est bien l’objet de ce livre, éloigné fermement de tout radicalisme, de faire oeuvre d’intégrité, de sincérité et de justesse. Édouard Louis ne triche pas, ne cherche ni à embellir, ni à enlaidir le drame de la situation, pas plus qu’il ne se pose en victime. Il propose au lecteur sa vision de la violence sociétale ambiante à partir d’un fait tragique certes personnel mais toujours relativisé et pleinement réfléchi. Ce roman est précisément d’une sincérité éblouissante et troublante et la littérature autorise et ouvre des éléments de compréhension sur le monde contemporain.
- Le choix des libraires : Envoyée spéciale (2 choix)– Jean Echenoz – Minuit, Paris, France– 17/02/2016
Que dire ? Lisez-le ! C’est savoureux, tout en finesse littéraire et en loufoqueries raisonnées. Un réel bonheur de lecture, une rareté à consommer sans modération.
- Le choix des libraires : La dernière nuit du raïs (2 choix)– Yasmina Khadra – Julliard, Paris, France– 17/02/2016
Yasmina Khadra confie un grand roman, d’une efficacité redoutable, une pleine immersion romanesque au coeur du système de pensée du Guide libyen quelques heures avant sa finitude, avant sa mort certaine. Entre fuite et grandiloquence, sa mort révèle aussi son existence de tyran sanguinaire, insatiable, exclusif et égoïste. Heures intenses d’une longue nuit relatée, des heures de fuite, de cache et de mensonges ressassés. La narration à la première personne, forte et violente conduit le lecteur à traquer la part de folie, à quêter un semblant de vérité quant tout n’était que vanité surdimensionnée et égocentrisme atrophié, maladif.
Quel est ce cursus étrange menant cet homme à devenir dictateur ? La peur de soi ? La peur d’autrui ? La vengeance pour pouvoir asservir, avilir, assouvir ses pulsions propres et régner comme guide suprême persuadé d’être invincible ?
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