- Le choix des libraires : La Signora Wilson (2 choix)– Patrice Salsa – Actes Sud, Arles, France– 14/07/2012
Tout commence “normalement”. Le narrateur arrive à Rome, découvre son appartement. Chapitre “avant” : avant quoi ?
L’histoire continue, bascule de plus en plus dans l’onirisme, le flou, entre réalité et songes. On perçoit que le narrateur veut nous confier quelque chose. Mais il nous manque les clefs.
Tranquillement, enfin presque, nous le suivons dans ses déambulations, à Rome, incursion dans sa jeunesse, les relations avec sa grand-mère, son père (décédé), sa mère : Elle.
La musique est présente comme une bouée de sauvetage ; une litanie parfois exaspérante, comme peut nous agacer quelquefois un enfant : mais là aussi ce n’est pas gratuit. Il suffit d’attendre, l’explication finit par exploser.
Les chapitres se répondent les uns aux autres. Le narrateur distille les éléments qui nous permettent d’acquérir au fur et à mesure de la lecture, les clefs de la compréhension.
Pour arriver au dernier, qui s’appelle “après”. Et le rideau tombe.
Nous découvrons qui est La Signora Wilson, pourquoi les images sont évanescentes.
Et nous recommençons : “Avant”
- Le choix des libraires : Amours en fugue (1 choix)– Christelle Ravey – les Ed. de la Boucle, Besançon, France– 14/07/2012
Olia, Simone, Noël, Céleste, Lucas, Kelly, Boris : que peuvent avoir en commun tous ces personnages ?
LA SOLITUDE, LE MAL-ÊTRE
Du monde de l’adolescence à celui de la vieillesse, nous suivons tendrement, avec émotion, leur vie, leur rêve, leur compromis, leur faux-semblant.
Christelle Ravey décrit avec des mots justes et touchants la comédie humaine.
Une grande place est donnée à la rêverie, au monde du voyage (réel ou pas).
Un des personnages est le Train. On retrouve la fascination des gares, des trains en partance, des vies rythmées par les horaires, lieu où tout se joue, à la seconde près ; où les destins sont tributaires de cet environnement qui devient mythique, le lieu de tous les possibles.
Les chapitres se déroulent par étape, perpendiculairement, puis petit à petit s’entrecroisent, se recoupent, se rejoignent.
Le livre terminé, nous avons eu l’impression de faire un bout de chemin avec des amis.
- Le choix des libraires : Une femme allemande (1 choix)– Fabienne Swiatly – la Fosse aux ours, Lyon, France– 14/07/2012
A quoi tient le déroulement d’une vie ?
Allemagne : fin de la guerre ; les vaincus et les vainqueurs ; la survie pour les vaincus, la débrouille.
Et lorsque l’on est Allemande, jeune et belle, on se retrouve amoureuse et enceinte ; mariage et déracinement.
La vie qui s’étiole dans une petite ville d’Alsace/Lorraine, l’ennui qu’on essaie d’oublier dans les bras d’autres hommes, la déception, les maternités qui se suivent, de désillusion en désillusion, la vie s’écoule. Et à la finale, reste comme seule bouée, seule échappatoire, l’alcool.
Toute une vie perdue.
Des phrases courtes, des tableaux de situation, décrivent cette vie qui passe, cette vie de solitude, d’enfermement, d’incompréhension.
Contrairement à Stig Dagerman, ce n’est pas un constat journalistique de l’après-guerre, mais le tableau d’une vie rêvée, d’une vie en parallèle, d’une vie ratée, d’une femme au bord du précipice, pleine de désespoir.
- Le choix des libraires : Daphné disparue (4 choix)– José Carlos Somoza – Actes Sud, Arles, France– 14/07/2012
Juan Cabo est un écrivain célèbre, mais il a perdu la mémoire.
Il cherche à retrouver le fil de sa vie, à mettre en mots la suite de cette mystérieuse phrase couchée sur son carnet : “Je suis tombé amoureux d’une femme inconnue”, en faisant le parcours à l’envers.
Il rencontre de nombreux personnages qui se métamorphosent.
Tout s’emmêle, se démêle dans ce labyrinthe d’une histoire en construction. Où est la fiction ? Quels rôles jouent les protagonistes de cette histoire ? Qui est réellement Juan Cabo ? Qui est Muse Gabbler Ochoa ?
Plus nous avançons dans notre lecture, plus nous sommes envahis de questions, complètement pris dans la toile de la narration.
Récit en abîme, livre dans le livre, questionnement sur la création ; ce livre qui vous prend est une passionnante aventure dans l’imaginaire, la fiction pure, d’un irrésistible charme, en filigrane “Les Métamorphoses” d’Ovide.
- Le choix des libraires : Vacance au pays perdu (1 choix)– Philippe Ségur – Buchet Chastel, Paris, France– 14/07/2012
Si vous n’êtes plus en accord avec votre entourage, avec votre quotidien, avez envie d’aventure, partez comme le narrateur avec un ami en Albanie.
Mais vous risquez également d’être décalé dans un univers aux antipodes de vos habitudes. La thérapie attendue n’est pas au rendez-vous.
Une semaine pour visiter ce pays, rencontrer des personnes diverses, confronté à des scènes d’un monde en parfait décalage, le narrateur navigue toujours à côté de ses aspirations.
Un voyage empreint d’humour, avec des passages cocasses, et un constat acide de notre société.
Le retour à la maison, où rien n’a changé ; hormis le fait d’être encore un peu plus en exil avec ses proches, inadapté.
“C’était une bête écartelée, une bête perdue. Suspendu par les ailes dans un vide sanglant.”
- Le choix des libraires : La tête en friche (5 choix)– Marie-Sabine Roger – Rouergue, Arles, France– 14/07/2012
Une ville, un square, un banc.
Germain, la quarantaine, décide d’adopter Margueritte, 86 ans.
De chapitre en chapitre, on déambule dans l’univers de Germain. On “zoome”.
Germain et Margueritte, l’apprivoisement, des personnes et des mots, des histoires, des livres.
Germain et ses copains, les rencontres au bistrot, et tout doucement, une certaine distance se crée.
Germain et Annette, à l’inverse, nous passons de la distance, à l’intime.
Germain et sa mère, de la révolte, à une certaine compassion.
Et les mots de Marie-Sabine Roger, ses expressions, parfois drôles, parfois émouvantes, tendres, et qui à chaque phrase qui se déroule, nous touchent.
Un livre qui met à l’honneur l’importance des mots, des livres ; mais sans se donner des airs professoraux.
Un livre jubilatoire, profond, généreux, intelligent.
Un vrai et pur plaisir.
A lire absolument !
- Le choix des libraires : Oublie les mille et une nuits (1 choix)– Marco Varvello – Bayard Jeunesse, Montrouge, France– 14/07/2012
Salima, 17 ans, est anglaise, d’origine pakistanaise ; bien intégrée sans renier ses origines, fidèle aux traditions, confiante dans l’avenir.
Quand ses parents l’emmènent au Pakistan avec sa petite soeur Shazia, Salima ne se doute (enfin presque) de rien. Elle refuse de croire que ses parents peuvent la marier sans son consentement. Et pourtant, c’est ce qui se trame.
L’intérêt de ce livre ne résulte pas dans l’écriture, mais dans le thème abordé – même si parfois on frise quelques clichés ; mais qui peut-être ont leur importance -.
C’est un roman très facile à lire, et qui aborde des sujets de société (le mariage arrangé et forcé, la cohabitation difficile semble-t-il entre tradition et modernité), qui amène à se rebeller et aux jeunes filles à ne pas accepter d’être traitée comme une marchandise.
Certains départements offrent un livre pour la naissance d’un bébé. Les régions pourraient offrir ce livre au CDI pour l’entrée en 6e, et ainsi amener un échange d’idées entre élèves.
- Le choix des libraires : Fée d’hiver (1 choix)– André Bucher – Le Mot et le reste, Marseille, France– 17/03/2012
Le livre débute sur un fait d’hiver survenu en 1948 dans le sud de la Drôme, au lieu-dit Les Rabasses. André Bucher se sert de cet article paru dans Le Dauphiné pour inventer l’histoire de ces deux enfants restés orphelins.
Mais, contrairement à une pratique littéraire actuelle qui s’appuie sur des faits divers sordides pour créer une histoire mêlant réalité et fiction, André Bucher nous entraîne dans le conte.
L’histoire se déroule dans un hameau Le Val Triste. C’est presque un huis-clos, un univers fermé. Des blocs se côtoient, s’opposent. D’un côté Daniel et Richard, les deux orphelins, de l’autre Robert et Pierre qui dirigent la scierie, Louis la pièce rapportée ?le seul personnage vraiment antipathique et que rien, au cours du roman, ne rachète-, et puis Alice et Vladimir.
Alice, soeur de Robert et Pierre, qui rêve de quitter cet endroit, de s’exiler pour un ailleurs, d’échapper à Louis vulgaire et brutal. Vladimir, serbo-croate, exilé, qui arrive au Val Triste pour travailler.
L’histoire se tisse petit à petit. Chaque personnage raconte son histoire, en choisissant la forme du journal, de la confidence ; l’intrigue se construit et se met en place tout doucement, d’une manière très poétique.
Dans ce roman, comme dans tous les autres, la nature n’est pas un décor, mais un personnage, ce qui permet de faire passer certains sentiments, certaines idées à travers ces descriptions.
- Le choix des libraires : Des clous (5 choix)– Tatiana Arfel – Corti, Paris, France– 29/06/2011
Entrez dans le monde impitoyable de HT.
HT – Human Tools – est une multinationale dont le siège est en France, créée et dirigée par Frédéric Hautfort. Elle vend des services, en particulier la rationalisation du travail, comment transformer des êtres humains en robot.
Chaque nouveau concept est d’abord testé dans son entreprise, sur le personnel, avant d’être vendu – très cher – à d’autres. Les actionnaires sont heureux, les actions sont très bien cotées en Bourse (en pointe).
Denis, comédien, arrive donc chez HT pour remotiver six salariés, plus assez compétitifs, plus assez dans le moule, plus assez gagnant, plus assez lobectomisé.
Nous entendons toutes ces voix, les non-conformes, les conformes, quelques autres qui viennent se greffer sur ce grand “corps”. Nous les suivons dans leur mal-être, leur quotidien interne et externe, leur ressenti face à ce monstre broyeur, leurs hésitations, leurs doutes, leurs réactions, leurs motivations, leurs acceptations à se laisser écraser, ensevelir, et tout doucement, la révolte des non-conformes.
Car tout est mascarade, ils ne sont rien, même pas des pions que l’on déplace à la guise des actionnaires.
Un constat cynique du monde de cette entreprise.
Un livre captivant, qui ne vous lâche plus, qui vous happe dès la première ligne, et dont vous ne ressortez pas indemne, qui vous habite longtemps après la dernière ligne, qui nous force à nous interroger sur l’humanité que nous voulons.
- Le choix des libraires : J’attends (1 choix)– Capucine Ruat – Stock, Paris, France– 14/01/2011
Angèle attend : elle attend – dans une salle d’attente – pour une consultation chez un médecin. Elle est peut-être enceinte, du moins le croit-elle, comme bien souvent.
En attendant, elle fait défiler sa vie.
Sa prime enfance, avec sa soeur Arielle.
Avant la découverte de ce désamour filial : le rejet de Grammy, sa grand-mère paternelle, pour son fils, et le rejet de Mané, sa grand-mère maternelle, pour sa fille – c’est une histoire d’hérédité, de tous les côtés -.
Armelle, sa mère, souvent malade, presque incapable d’un geste d’amour ; l’enfermement de leur vie à quatre ; la difficulté des relations entre parents, soeurs.
L’admiration d’Angèle, la moche, la garçonne, la révoltée, pour sa soeur Arielle, qui est belle, dans la “norme” qu’on attend d’elle.
La relation d’Angèle avec Mané, son refuge. Jusqu’au jour où éclate sa haine pour sa fille, Armelle.
Pendant cette attente – une de plus – elle a tellement l’habitude d’attendre, depuis qu’elle est petite- dans cette salle, Angèle soliloque, elle raconte à son futur bébé que la transmission du malheur, de rejet, est fini. Elle ne veut pas transmettre le poids du désamour, des non-dits.
Comme ce frère, qu’elle a surnommé Eric, qu’elle n’a jamais vu, puisque Armelle, sa mère, a avorté (sur les conseils de Grammy, qui lui a même prêté l’argent).
Toutes ces vies, qui se sont assemblées autour de ce chaînon manquant, d’un grand désamour commun, le grand-père, la grand-mère, les parents. Tout ce poids qu’il faut arriver à évacuer pour, enfin, pouvoir être mère véritablement.
Et contre toute attente, elle apprend que, peut-être, enfin, elle attend un bébé.
La fin de toutes les attentes ?
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