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Les coups de cœur de Pauline Girardin de la librairie LES BEAUX TITRES à LEVALLOIS-PERRET, France

  • Le choix des libraires : L’invention des corps (2 choix)Pierre Ducrozet Actes Sud, Arles, France– 29/09/2017

Un jeune professeur d’informatique mexicain fuit aux États-Unis après avoir réchappé d’un massacre dans son pays. Une chercheuse européenne en biologie cellulaire se laisse acheter pour poursuivre ses recherches dans un laboratoire bien au-delà de ses rêves par un milliardaire mégalomane. Un transgenre chinois, petite génie du code informatique sous logiciel libre, aspire à exploiter la totalité du potentiel cérébral humain, en interface avec les machines…

Voici les trois personnages principaux de ce roman très ambitieux, qui entendait brasser l’intelligence artificielle, les recherches sur l’immortalité enfin à portée de science, l’oxymore de notre réalité virtuelle, et notre place dans le monde – mais lequel ?

Pari réussi avec brio ! Porté par une intrigue puissamment romanesque et une langue fine qui embrasse avec justesse aussi bien le détail que le grand angle, ce roman pose avec clarté les grandes questions de notre devenir humain.

  • Le choix des libraires : Minuit en mon silence (1 choix)Pierre Cendors Le Tripode, Paris, France– 09/05/2017

Minuit en mon silence est une longue lettre d’amour, écrite par un lieutenant allemand à une femme française, rencontrée à Paris juste avant la guerre. Nous sommes en septembre 1914 et il repart au front. Il sait qu’elle est mariée, qu’il n’y a que très peu de chances pour qu’ils se revoient. Et pourtant, il ne peut que lui dire que c’est elle : «En chaque homme, madame, est une intensité errante qui recompose, femme après femme, le visage d’une seule. Inaccessible. Cruellement proche. Chacune d’entre elles la lui rappelle. Toutes lui sont un exil.»

Ce texte est avant tout la vertigineuse méditation d’un poète questionnant le sens de notre humaine existence, et c’est l’amour – le véritable, le profond, l’absolu – d’un homme pour une femme. On retrouve la plume somptueuse et envoûtante, au rythme si singulier, de Pierre Cendors. Découvrir – ou retrouver – en ce début de XXIe siècle un frère en écriture de Rilke et d’Alain-Fournier est un enchantement dont on ne saurait se passer.

  • Le choix des libraires : Croire au merveilleux (1 choix)Christophe Ono-dit-Biot Gallimard, Paris, France– 27/04/2017

Croire au merveilleux : un titre qui allèche, appâte et ferre en trois mots, avant même de l’avoir ouvert – en particulier celles et ceux qui n’auraient pas renoncé à leur part d’enfance. Croire au merveilleux : trois mots qui rassemblent magistralement l’essence même du roman qu’on refermera, le coeur battant.

Voici l’histoire de César, père dévasté d’un petit garçon de six ans. Sa compagne Paz est morte noyée un an auparavant, et il reste un homme estropié, inconsolable, au point de vouloir en finir. C’est sans compter sa pétillante voisine de pallier, une étudiante grecque en architecture, qui interrompt ses projets morbides. En allers-retours entre Paris tremblant encore de l’écho des kalachnikov et la côte italienne vibrante de lumière méditerranéenne, ce roman foisonnant raconte, avec une justesse qui évite les écueils du pathos larmoyant – et avec des piques d’humour, s’il vous plaît ! -, la traversée houleuse qu’est le deuil d’un amour, au sens littéral.

Oui, comment survivre à la perte d’un être aimé ? Comment survivre à ça, dans un monde qui se déchire chaque jour un peu plus ? Comment y être père ? Par les livres. Par l’imaginaire. Par les mythes, qui sont nos racines baignées de mer. Et parce qu’il faut chaque jour remettre sur le métier ce lien d’amour, de joie, de confiance, de grâce, entre un père et son fils. Parce que, même s’il faudra plonger et abandonner l’illusion d’être alpha et oméga, il est nécessaire, pour être pleinement humains, de croire à la merveille d’être aimant, et vivant.

  • Le choix des libraires : Joie (1 choix)Clara Magnani Sabine Wespieser éditeur, Paris, France– 14/04/2017

Gigi est italien et historien du cinéma. Quand il décède brutalement d’un arrêt cardiaque, sa fille Elvira trouve dans ses papiers le récit de son amour pour Clara, une journaliste belge – qui n’est pas sa mère. Il s’agissait d’un défi, d’un jeu entre les deux amants : chacun raconte sa version de leur histoire et le donne à lire à l’autre. La mort de Gigi ne leur en a pas laissé le temps. Alors, pour comprendre, Elvira rencontre Clara et lui donne le manuscrit de son père : Clara jouera-t-elle le jeu ?

Enfin un vrai roman d’amour du XXIe siècle ! Un roman qui interroge l’amour à l’aune de nos vies actuelles : par exemple, comment vivre l’amour pour quelqu’un d’autre que son conjoint, sans pour autant renoncer à ce qu’on construit pendant des années ? Écrit avec fluidité et acuité, ce premier roman est à la fois la découverte d’une nouvelle auteur et l’exploration des intimités de l’âge mûr.

  • Le choix des libraires : La vie spirituelle (1 choix)Laurence Nobécourt Grasset, Paris, France– 23/03/2017

Le poète japonais Yasuki apparaît de manière récurrente dans bien des textes de Laurence Nobécourt. Yazuki : personne réelle ? Ou personnage fictif ? Rêve d’écrivain ? Ou incarnation de la littérature ? Sentant qu’il est temps pour elle de tirer cette présence au clair, Laurence Nobécourt part au Japon sur ses traces, avec le projet d’en écrire un roman. Cependant, la vie comme la littérature n’auront de cesse de la trouver là où elle ne pouvait pas s’y attendre.

Comme toujours, la langue de Laurence Nobécourt est mystique, poétique, limpide, fulgurante, puissante, charnelle d’une manière inouïe. C’est un de ces rares et précieux livres dont la lecture déclenche en vous un séisme feutré, lent, mais inexorable ; un descendant direct de la poésie mystique ; un de ces récits on ne peut plus littéraires, ciselés, et pourtant si puissamment vivants, si justement incarnés, si évidents ; un de ces livres qui vous remodèle l’âme.

En filiation directe avec La Démangeaison, L’Usure des jours et, plus récemment, Lorette, l’écrivain nous partage une nouvelle étape du cheminement intérieur de son humanité, si singulière et si universelle à la fois, de sa quête perpétuelle et inlassable du verbe, et donc, de la vie. La Vie spirituelle en est le récit précis, circonstancié… et éblouissant.

  • Le choix des libraires : Danser au bord de l’abîme (2 choix)Grégoire Delacourt Lattès, Paris, France– 25/02/2017

Nous sommes à Lille. Emma – pour Emmanuelle -, quarante ans, mariée, trois beaux enfants. Heureuse. Heureuse de ce confort tranquille qu’est un couple de vingt ans devenu une famille. Et puis, un midi, alors qu’elle déjeune dans une brasserie, Emma voit un homme s’essuyant les lèvres : elle en tombe instantanément désirante. Pas amoureuse, désirante.

Que va-t-elle faire de ce désir vertigineux ? Quelles conséquences son choix aura-t-il sur elle, sur sa famille, alors que le hasard ? le destin – s’en mêle – Qu’est-ce que c’est, au fond, aimer ? Qu’est-ce que l’histoire de la chèvre de Monsieur Seguin a à voir là-dedans ?

Pour comprendre toutes ces questions, il faut lire ce nouveau roman de Grégoire Delacourt. Il faut danser avec Emma au bord de l’abîme. Il faut prendre le risque de la chute, et celui de l’envol. Fluide, percutante, cette très belle histoire d’amour nous entraîne avec son héroïne dans le vertige de se redécouvrir vivant.

  • Le choix des libraires : Le grand jeu (3 choix)Céline Minard Rivages, Paris, France– 05/11/2016

Une femme s’installe dans un refuge high-tech et écologique afin d’y vivre en complète autarcie. Elle est décidée à ne se consacrer qu’à l’essentiel : sa survie et trouver comment vivre avec soi-même et les autres. Pour s’accrocher à son flanc de montagne, elle a tout prévu, tout anticipé : préparation et entretien du potager qui la nourrit, musique, longues marches, lectures, nuits à la belle étoile, tenue d’un journal de bord, escalades des pics alentour. Tout, sauf l’existence d’une ermite dans cet environnement indifférent à toute présence humaine.

Alternant avec fluidité des descriptions sensibles et saisissantes de la montagne et des réflexions philosophiques lapidaires, l’écriture acérée de Céline Minard dégage peu à peu pour nous les tenants du «grand jeu» de la vie humaine, c’est-à-dire, que miser pour être en mesure d’accueillir le monde.

  • Le choix des libraires : Dans l’attente de toi (1 choix)Alexis Jenni l’Iconoclaste, Paris, France– 05/10/2016

Ni véritable roman, ni récit, “Dans l’attente de toi” est une lettre ouverte à une femme aimée, un chant d’amour aussi beau que le Cantique des Cantiques. Alexis Jenni y explore avec délicatesse et émerveillement une évidence peu commentée, un indicible de la relation amoureuse : le sens du toucher et son enchantement.

Et comme «les livres naissent de ce qu’on ne sait pas dire», il convie à son secours Bonnard, Bacon, Rembrandt, Fragonard, Picasso… C’est aussi une action de grâce envers eux de sa part, car il trouve en face de certains tableaux de ces grands peintres comment «le toucher seul [peut le persuader] de [la] présence» de celle qu’il aime.

«Je veux arriver à dire que tu es très belle à toucher.» Non seulement il y parvient, mais il énonce pour lui comme pour nous, sans la ternir un seul instant, la grâce si singulière qui définit pour partie notre humanité : le toucher privilégié des amants.

  • Le choix des libraires : Ecoutez nos défaites (2 choix)Laurent Gaudé Actes Sud, Arles, France– 05/09/2016

D’abord, Assem Graïeb parle. Ou plutôt, il se parle à lui-même, s’interrogeant sur ce qu’il reste de nos expériences, de nos souvenirs, en quoi tout cela finirait par constituer une sorte de sagesse, l’âge avançant. Il faut dire que, en tant que tueur de la République française, il en a vu… et vécu.
La parole est ensuite à Mariam, une Irakienne historienne de l’art. Elle nous raconte sa rencontre avec Assem au bar d’un hôtel de Zurich. Puis c’est au tour de Sullivan, un barbouze américain. Puis celui du général yankee Grant pendant la guerre de Sécession. Puis celui d’Hailié Selassié, dernier roi d’Éthiopie en 1936. Et enfin, celui d’Hannibal Barca, général carthaginois qui fit trembler Rome au IIIe siècle avant J.-C.

De paragraphe en paragraphe, ces six personnages, ces six voix, se «nous» questionnent sur le sens du combat, celui de la victoire, et surtout celui de la défaite : «… l’échec» Ce qu’elle connaît, c’est la défaite, mais c’est autre chose. […]. Ce sentiment que quelque chose se présente qui vous engloutira et à quoi on ne peut se dérober.» On retrouve ici avec transport le souffle puissant de Laurent Gaudé, qui unit avec brio les axes transversaux de sa littérature : le politique et le mystique. Son roman polyphonique cherche, pour et avec nous, comment se tenir face à l’ultime défaite de l’être humain : l’inéluctable engloutissement de chacun, un jour ou l’autre, dans la mort.

  • Le choix des libraires : Police (3 choix)Hugo Boris Grasset, Paris, France– 01/09/2016

Paris, aujourd’hui. Virginie. Aristide. Érik. Ils sont trois membres de la police nationale. Trois simples flics qui se sont portés volontaires pour une mission en-dehors de leurs sentiers battus : reconduire un étranger à la frontière. Pourquoi ? Manque d’effectifs, sens du devoir, plongeon à corps et âme perdus dans le travail ? Chacun des trois a ses raisons d’en être, que lui-même ignore parfois.
Mais face à cet homme muet, tétanisé, Virginie comprend qu’obéir aux ordres, c’est l’amener à la mort, et tout vacille. Pris dans ce huis-clos tragique, les repères de Virginie, d’Aristide et d’Érik s’effondrent, révélant au travers de leurs doutes leurs véritables fondements.

Hugo Boris nous donne à voir les Misérables de notre temps, ceux et celles qu’il nous est si facile d’ignorer et de mépriser puisque ce sont des héros anonymes : des policiers, des réfugiés. Ses mots, aussi impitoyables que délicats, décollent nos haines, nos peurs, nos blessures pour en extraire, avec toute la tendresse et la précaution que lui seul sait avoir, ce qui cristallise notre humanité, ce qu’elle est de meilleur.
Posant en filigrane des questions d’une brûlante actualité : «Comment être soi, chaque jour, à chaque instant, dans le monde tel qu’il va ?», découvrez avec Police, un écrivain, un vrai, de ceux qui embrassent leur temps à bras-la plume et en montrent tout – sans jamais oublier l’espérance.

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