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Les coups de cœur de Valérie Simonnot de la librairie LA BOÎTE DE PANDORE à LONS-LE-SAUNIER, France

  • Le choix des libraires : Une toile large comme le monde (2 choix)Aude Seigne Zoé, Carouge, Suisse– 09/09/2017

Que se passerait-il si on détruisait internet ? Et cela est-il possible ? Car le propre d’internet, c’est d’être un réseau sans centre, où les mêmes informations sont dupliquées à différents endroits…
C’est ce que veut faire un groupe de jeunes gens, qui vont élaborer un complot planétaire pour détruire le réseau.
L’autrice met le doigt là où cela fait mal en abordant les mauvais côtés d’internet, à savoir les conséquences environnementales pour la planète, que nous avons tous et toutes tendance à oublier.
L’intrigue est bien faite et, comme son principal sujet (qui, curieusement est très peu traité dans la littérature alors qu’il domine notre quotidien), elle est tissée telle une toile. La lecture du livre d’Aude Seigne a le mérite de nous rendre moins autruche, c’est déjà un bon point de départ vers d’autres possibles.

  • Le choix des libraires : Vera (1 choix)Karl Geary Rivages, Paris, France– 06/09/2017

Sonny a seize ans, il est apprenti boucher et vient d’un milieu social défavorisé. Vera a au moins deux fois son âge et vit dans une aisance bourgeoise.
Ce qui les réunit ? Leur extrême solitude. Sonny est promis a un avenir dont il ne veut pas et Vera est rongée par un terrible secret.
Entre ces deux-là, cela va être fulgurant et dramatique.
Roman aux multiples facettes (histoire d’amour, drame social qui n’est pas sans rappeler les films de Ken Loach, roman d’apprentissage…), ce livre fait indéniablement partie des livres qui vous remuent à l’intérieur.

  • Le choix des libraires : Le courage qu’il faut aux rivières (1 choix)Emmanuelle Favier – 02/09/2017

Ce premier roman est un livre original par son sujet car il fait découvrir une curiosité ethnologique qui existe principalement en Albanie : les vierges jurées. Pour refuser un mariage ou pour pallier au manque d’homme dans une famille (car en Albanie une autre coutume persiste, celle de la vendetta, qui fait pas mal de ravages : ça ne rigole pas là-bas), une femme a le droit de se travestir en homme et de vivre comme un homme. En contrepartie, elle fait voeu de célibat.

Manushe est une vierge jurée. Un jour, un inconnu arrive dans son village. Il s’appelle Adrian. Manushe est troublée par cet homme. Que va-t-il se passer ?

Je m’attendais à une «simple» histoire d’amour interdite mais c’est beaucoup mieux que cela. En partant d’un sujet précis, avec une dimension féministe très forte, Emmanuelle Favier a réussi à créer une histoire originale et pleine de surprises.
L’absence de repères chronologiques, ainsi que des scènes plutôt poétiques et visuelles voire presque cinématographiques confèrent à ce roman une ambiance entre Colomba et Mylène Farmer (ouh la la, je m’emballe et ça va peut-être t’effrayer un peu toi qui me lit !).
Et s’il y a bien une malédiction à naître femme, l’espoir est permis…

  • Le choix des libraires : La nuit des béguines (3 choix)Aline Kiner Liana Levi, Paris, France– 02/09/2017

Ce roman historique se passe au sein de la communauté des béguines de Paris, fondée par Saint Louis. Nous sommes en 1310, et le sort de ces femmes est menacé par l’Église qui ne voit pas d’un bon oeil leur statut si particulier et si moderne. Elles n’obéissent à aucun ordre religieux, ne font pas voeu de célibat. Elles étudient, chantent et soignent. Les temps sont troubles. Philippe le Bel entame sa guerre contre l’ordre des Templiers, et l’Église écrase toutes les tentatives de réformes ou de critiques de la religion. Les béguines attirent alors l’attention de l’inquisition par un livre écrit par l’une d’entre elles, Marguerite Porete, Le Miroir des âmes simples anéanties, prône l’amour de Dieu sans l’intervention des prêtres…

À travers l’histoire de quelques femmes imaginées par Aline Kiner – Ysabel la soigneuse ; Maheut la Rousse ; Ade la scribe – ce roman met en avant un épisode peu connu de l’Histoire des femmes, et qui trouve des résonances très féministes dans notre actualité. Avec une écriture simple et précise l’autrice réussit à faire revivre le quotidien de ses héroïnes et à immerger le lecteur dans l’ambiance du Paris médiéval. Alors, n’hésitez pas à découvrir ce roman étonnant, qui est une jolie surprise dans cette rentrée littéraire.

  • Le choix des libraires : Le jour d’avant (3 choix)Sorj Chalandon Grasset, Paris, France– 02/09/2017

Michel Delanet n’a qu’une idée en tête : venger la mort de son frère Joseph. Il était mineur à Liévin, une commune pas loin de Lens. Le 27 décembre 1974, un coup de grisou provoqua un effondrement dans une mine. La catastrophe fit 42 morts. Mais Joseph ne fit pas partie de la liste officielle des victimes : il fut remonté, grièvement blessé et il mourut plusieurs jours après à l’hôpital.
Michel est toujours hanté par le souvenir de ce frère, souvenir entretenu par une collection d’objets, d’articles, de livres entassés dans un réduit. Il connaît pourtant l’amour et un certain répit avec sa femme Cécile. Mais quand celle-ci meurt, tout s’effondre. Il doit se venger et trouver un responsable. Ce sera Lucien Dravelle, un contremaître à l’époque, les mineurs les appelaient les porions. Il commandait son frère et il a survécu à la catastrophe. Une catastrophe qui aurait pu être évitée si toutes les précautions de sécurité avaient été prises.

C’est l’histoire d’une vengeance mais pas seulement. Je ne vous dirai rien d’autre de l’histoire, hormis ses prémisses, pour ne pas tout dévoiler. Sorj Chalandon s’est inspiré d’une histoire vraie, celle de la catastrophe de Liévin pour raconter l’histoire d’une région et de son passé industriel. Ce livre est surprenant, l’histoire est tissée d’une manière très fine, et qui révèle une grande connaissance de l’âme humaine. L’auteur a ainsi su éviter l’écueil d’un livre trop caricatural, du genre les-gentils-ouvriers-mineurs-pauvres-contre-les méchants-patrons. Non, ce livre est bien plus que cela.
Des pleurs, du drame, de l’injustice, bien-sûr, vous trouverez tout cela dans ce roman, mais il y a aussi beaucoup de fierté, et c’est d’ailleurs là-dessus que le livre se termine. Portrait d’un perdant magnifique, Le jour d’avant est avant tout un bel hommage à tous ces hommes qui ont trimé dans les entrailles de la terre, et qui ont été si vite oubliés.

  • Le choix des libraires : Les attachants (1 choix)Rachel Corenblit Rouergue, Arles, France– 01/09/2017

Les Attachants est une chronique sur le métier d’instituteur à travers le récit d’Emma que l’on suit pendant sa première année comme titulaire. Cette année sera charnière dans sa «carrière» car elle va faillir lui faire abandonner le métier et dans sa vie de femme car elle va rencontrer le futur père de son enfant.
Enseigner, c’est la guerre, c’est ce qu’apprend Emma, qui après plusieurs années de remplacement, devient enfin titulaire à l’école des acacias, dans un quartier populaire de la région de Toulouse, dans un quartier populaire.

Avec ce livre-ci, vous allez probablement être comme moi et passer du rire aux larmes, de la révolte à l’émotion pure. En tout cas, attendez-vous aux montagnes russes des sentiments !

Alors lisez vite Les Attachants, partez à la rencontre d’Emma, l’instit rebelle, de monsieur Aucalme, le directeur de l’école avec qui elle s’engueule tout le temps, de Caïn, d’Emir et des autres. C’est un hommage à ce beau métier qu’est celui d’enseignant, quoiqu’on en dise. Un livre qui montre l’importance de la culture et son apprentissage, l’importance de l’école et comment elle est malmenée.

  • Le choix des libraires : Les fantômes du vieux pays (1 choix)Nathan Hill Gallimard, Paris, France– 19/08/2017

Samuel n’avait plus jamais entendu parler de sa mère depuis qu’elle l’avait abandonné lui et son père, alors qu’il n’avait que onze ans. Mais elle va réapparaître dans sa vie de manière assez rocambolesque en agressant un gouverneur candidat à la présidentielle, devenant ainsi une «vedette» dans les journaux.
Comme son éditeur le menace de l’attaquer car il n’a jamais écrit de livre après avoir reçu une grosse avance financière, notre héros n’a pas d’autre choix que d’écrire un livre à charge sur sa génitrice afin de se tirer de la panade. Il va donc enquêter sur le passé de cette femme, qui lui a caché de nombreuses choses.

Professeur de lettres à l’université, Nathan Hill n’avait écrit que des nouvelles auparavant et pour un premier roman, c’est un véritable coup de maître !
C’est drôle et acide car il croque très bien l’Amérique et ses excès et cela fait mouche à tous les coups. En revisitant le passé de son pays, il fait un portrait sans concession du rêve américain. Cela fourmille de détails et de personnages truculents et flippants à la fois. Un livre assez virtuose et enthousiasmant pour un premier essai !

  • Le choix des libraires : La servante écarlate (2 choix)Margaret Atwood Robert Laffont, Paris, France– 29/07/2017

La Servante Écarlate décrit un futur proche. La narratrice, Defred, vit dans la république de Gilead, une théocratie. Comme le fertilité est en chute libre, les femmes ayant la possibilité de procréer sont réduites au rang de Servantes, toutes vêtues de rouge. Car, comme dans tout bon régime totalitaire, chacun a sa place et ne doit pas en déroger : les femmes sont soit des Épouses, habillées en bleu, soit des Servantes, en rouge, ou des Marthas, des domestiques en vêtements gris.
La vie de Defred est un cauchemar. Elle a perdu son vrai nom, elle ne sait pas ce que sont devenus son compagnon et sa fille, elle ne peut ni lire ni travailler. Une fois par mois, elle subit un viol ritualisé : son maître, le Commandant, copule avec elle, sous les yeux de sa propre femme, qui ne peut avoir d’enfant. Dans le genre cauchemar, on est déjà pas mal.
Cette version est agrémentée d’une postface de l’autrice elle-même qui donne quelques éclairages sur le roman. Margaret Atwood se défend d’avoir voulu écrire une dystopie féministe. Selon elle, c’est une dystopie tout court qui dénonce le totalitarisme, inspirée de ses lectures adolescentes d’Orwell, Huxley et Bradbury. Et elle rend bien hommage aux maîtres du genre. Tout est réussi dans ce récit qui semble visionnaire de façon effrayante : le choix d’une théocratie prenant modèle sur les pères fondateurs de la Nouvelle-Angleterre (l’autrice raconte que cela lui semblait logique tant ce modèle reste important aux yeux des Américains), et aussi la facilité avec laquelle cette théocratie a pu s’installer à la suite d’un coup d’état et de l’assassinat du président, entraînant la déclaration d’un «état d’urgence» et la recherche d’un bouc émissaire («ils ont rejeté la faute sur les fanatiques islamiques à l’époque»). Cela donne de quoi cogiter !

  • Le choix des libraires : Les belles vies (1 choix)Benoît Minville Ed. Sarbacane, Paris, France– 29/07/2017

Vasco et Djib sont deux jeunes banlieusards envoyés par leurs parents en pleine cambrousse, dans la Nièvre, après une bagarre de trop. Ils se retrouvent donc au milieu d’une smala gérée par un couple, José et Marie, surnommés Tonton et Tata, qui éduquent depuis de nombreuses années des gamins à problème.
Dans cette petite bande, les petits se mélangent aux plus grands : les jumeaux Gwen et Gaétan ; Farah, Sirine et leur frère Kamel ; Dylan, apprenti boucher qui en veut à la terre entière, sa soeur Jessica, la belle Jessica qui va faire chavirer le coeur de Vasco ; et Chloé, tout le contraire de Jessica avec ses airs de garçon manqué.
Dylan et Djib vont vivre le temps d’un été de «ces moments qui forgent» : premier amour, première expérience sexuelle, premières décisions d’adultes…
C’est un roman très émouvant et à la fin de ma lecture, j’avais comme une petite boule au ventre, espérant que chacun et chacune s’en sortiront, qu’ils ne se perdront pas de vue, et qu’ils n’oublieront pas cet été qui a changé leurs belles vies.
Une très jolie découverte !

  • Le choix des libraires : Froid comme la mort (1 choix)Antonio Manzini Gallimard, Paris, France– 29/07/2017

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé le vice-préfet Rocco Schiavone dans le deuxième volume de ses aventures après Piste Noire.
Notre anti-héros est toujours victime de la météo aostienne, il s’entête toujours autant à refuser de porter des chaussures adaptées à la montagne et il est toujours aussi insupportable avec ses collègues du genre humain.
Cette fois-ci, il enquête sur un homicide déguisé en suicide, celui d’Ester Braudo, retrouvée pendue dans son appartement. Je ne vais pas m’appesantir sur le déroulement de l’enquête, avec un Rocco qui sait très bien «sentir» les gens, gratter sous la surface et appuyer là où ça fait mal.
L’alchimie continue à bien fonctionner car Rocco est un héros comme savent si bien les imaginer les (bons) auteurs de polars, qui devient presque un pote même s’il est antipathique. Autant le shérif Walt Longmire, le héros des romans de Craig Johnson, est humain, sympa et charismatique, autant Rocco suinte le cynisme et la malaimabilité (ce mot existe-t-il vraiment ?), avec sa liste des emmerdements suprêmes qui s’allonge avec celle du premier volume. Et pourtant, et heureusement, l’humain est bien là, surtout dans ses monologues adressées à son épouse disparue.
Donc hâte de lire le troisième opus !

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