Auteur : Leila Sebbar
Date de saisie : 07/11/2006
Genre : Romans et nouvelles – francais
Editeur : Bleu autour, Saint-Pourcain-sur-Sioule, France
Collection : D’un lieu l’autre
Prix : 12.00 / 78.71 F
ISBN : 978-2-912019-45-5
GENCOD : 9782912019455
- Les presentations des editeurs : 16/09/2008
Les femmes au bain, ce qu’elles racontent ? Elles disent le desir, l’amour, le plaisir comme une offrande. On entend les mots et les chants des femmes entre elles. Savantes et illettrees, magiciennes et saltimbanques, saisonnieres des vignes, conteuses. La Bien-aimee ecoute les rumeurs qui exaltent l’Etranger de sang, l’amant magnifique et ses femmes. Il est en prison. Les freres de la Bien-aimee l’accusent de viol.
Les femmes au bain resistent. A l’arbitraire de la tribu, a son honneur corrompu, a ses noces de sang. Elles croisent les legendes anciennes et les histoires contemporaines, reelles et imaginaires, pour un hymne libre et joyeux aux amours illicites, saphiques, rebelles.
Leila Sebbar, romanciere et nouvelliste, est nee a Aflou, en Algerie, d’un pere algerien et d’une mere francaise. Elle vit a Paris. Derniers livres parus : Je ne parle pas la langue de mon pere (Julliard, 2003), Journal de mes Algeries en France (Bleu autour, 2005), Isabelle l’Algerien, nouvelles, dessins de Sebastien Pignon (Al Manar, 2005) et L’Habit vert, nouvelles (Thierry Magnier, 2006).
- Les courts extraits de livres : 16/09/2008
Les reveries des femmes dans la chambre et la cour carrelee ou s’epluchent sur le sol encore frais les fruits et legumes a profusion. Les semoules humides dans les grands plats serres entre les cuisses. Les sucreries des jours de fete, les eaux de rose, fleur d’oranger, geranium. Ces gestes des femmes, les hommes ne s’y attardent pas. Mais s’ils disparaissaient ? Si les femmes quittaient la maison, la chambre et la cour, abandonnant les mots et les rires frivoles pour l’etude austere dans les voiles noirs de la rue, de la vie publique, pour le bureau, les ecritures de l’administration et de l’entreprise, pour les salles de classe ou attendent les enfants, ecoliers et ecolieres, pour le dispensaire et l’hopital ? Partout ou les gestes de la maison se perdront, plus de caresse avec l’histoire legendaire du soir, trop de fatigue. Plus de gourmandises sucrees, salees, trop de temps pour aller de l’oeuf au gateau, du poivron rouge a la frita, piment et tomate grilles, oignons frits. Et aujourd’hui plus de petites bonnes en nombre, a peine une pauvre femme pour le menage, et pas tous les jours, trop cher, le droit du travail… Les hommes seraient perdus, en desherence. Les femmes dispersees dans la ville, ou les trouver pour l’enfance, pour l’amour, ou ? Les maisons de plaisir ont disparu et les cafes chantants on les a fermes. Des cabarets pauvres pour les pauvres, des villas au milieu des pins, les terrasses sur la mer, les chiens de garde sont des molosses, pour les riches. Les femmes qu’on achete, les belles et les moins belles, les jeunes et les moins jeunes, sont au secret. Reservees.