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Les grandes luttes de la France ouvriere

Auteur : Alain Rustenholz

Date de saisie : 14/09/2008

Genre : Sociologie, Societe

Editeur : les Beaux jours, Paris, France

Prix : 29.00 / 190.23 F

ISBN : 978-2-35179-028-1

GENCOD : 9782351790281

Sorti le : 09/09/2008

  • Les presentations des editeurs : 17/09/2008

Michelin a Clermont, le Joint francais a Saint-Brieuc, Renault a Billancourt, Lip a Besancon, les mines aux quatre coins du trefonds, les hauts-fourneaux de Lorraine et les chantiers de Saint-Nazaire sont autant d’etapes de la longue marche ouvriere en France.
La greve, a laquelle repondent d’abord les fusils, arrache une a une ses conquetes ; c’est une parenthese democratique dans l’usine autoritaire, et bien au-dela : jusqu’en 1945, les seules femmes a voter sont les ouvrieres, qui s’expriment sur (et par) la greve. Apanage des travailleurs qualifies, elle met ensuite en mouvement les nouveaux proletaires, paysans deracines, femmes ou immigres. Des formes d’organisation s’inventent au fond des ateliers, des reves cristallisent pour un temps plus ou moins long : la mine aux mineurs, le phalanstere Godin a Guise, la Verrerie ouvriere a tout le proletariat, qui s’inscrivent dans la longue chaine des luttes de ceux d’en bas pour des droits, pour que la paye ne soit pas epuisee au 25 du mois, pour que ca change.

Cent cinquante ans de cette histoire singuliere s’incarnent en des moments et des lieux emblematiques, du Front populaire aux luttes contre les delocalisations, en passant par la defense des retraites ou Mai 68.

Alain Rustenholz est l’auteur de differents ouvrages aux editions Parigramme, dont Paris ouvrier (15 000 exemplaires vendus).

  • Les courts extraits de livres : 17/09/2008

Profession : lutteur

A l’enterrement de Louise Michel, le 22 janvier 1905, Benoit Broutchoux cherche qui le remplacera, pendant qu’il sera en prison, a la tete du nouveau syndicat revolutionnaire des mineurs et de son journal, l’Action syndicale. On lui designe Pierre Monatte dans le cortege, et c’est entre la gare de Lyon et le cimetiere de Levallois qu’il le convainc.
Le 24 mai 1936, c’est pendant la commemoration annuelle de la semaine sanglante au cimetiere du Pere-Lachaise, que parmi les 600000 ouvriers qui montent au mur des Federes, se commente l’Humanite du jour. La victoire qu’on y decouvre, chez Breguet Aviation, au Havre, suivie d’un meme succes aux usines Latecoere de Toulouse et a celles des Avions Marcel Bloch a Courbevoie, va donner l’impulsion decisive au mouvement d’occupation des usines.
L’action ouvriere se deploie ainsi dans l’espace de la memoire, entre la mort – la paix sociale elle-meme n’est-elle pas qu’une guerre de basse intensite ? – et le modele. Le souvenir des phases anterieures de resistance et de lutte, ecrit Gerard Noiriel, ne s’efface jamais entierement, chaque nouvelle offensive se nourrit par exemple de references aux luttes passees. Tout se passe comme s’il existait une relation, parfois etroite, entre les formes que prennent les actions collectives a un moment donne du temps et la mobilisation collective du souvenir de telle ou telle action anterieure.
C’est ce qu’expriment, gare d’Austerlitz, des grevistes du mouvement de 1995 : Les conflits ont toujours ete tres durs dans l’histoire sociale du chemin de fer… Tous ceux qui ont lutte, qui ont fait greve… Alors je sais pas, c’est un peu des cliches, comme la bataille du rail, le cote resistant, engage, la gauche; enfin, y a toute une histoire. Les gens, confirme un autre, ils ont toujours besoin de reperes, besoin de references, et nous on n’est pas parti de rien, on a une histoire cheminote ; nous pour faire ce mouvement de 95, on s’est servi des greves de 86 et des autres greves, de toutes les experiences precedentes. On part pas sur rien, il faut des references et les gens qui nous ont vus faire ce mouvement, maintenant ils l’ont la reference : la reference c’est ca. Parce que les gens, ils peuvent pas partir sur rien : si y a rien du tout, ils partent pas.